Francofolies de Kinshasa, quand les dames donnent le tempo
La seconde soirée de l’événement international qu’a abritée la Salle Brel du Centre Wallonie-Bruxelles, le mardi 8 septembre exclusivement féminine, était animée d’assez belle manière par Ruth, Noa Moon et les Nkento Bakaji.
Découverte du podium des Francofolies de Kinshasa, Ruth est la perle de Vijana Jazz, groupe du plus jeune répertorié à son affiche constitué dans sa totalité d’élèves de l’Ina, le centre d’application de l’Institut national des arts (INA). Les « benjamins » des Francos ont fait une appréciable interprétation de quelques morceaux des stars congolaises bien connues à l’instar de: Deux saisons, Rail On, Salé ou sucré et 48heures Gecoco. Mise en évidence au micro et accompagnée de huit autres de ses condisciples dont sept musiciens et un choriste, Ruth était la principale vedette du groupe qui a fait montre de talent en dépit du jeune âge de ses membres.
Détendue à son arrivée avec l’espoir que sa prestation « se passerait bien », la chanteuse belge Noa Moon a exécuté des extraits de son album Let them talk, à la suite de Vijana Jazz. Elle s’est exprimée en solo avec sa guitare en bandoulière face à une assistance qui ne s’est fait pas prier lorsqu’elle l’a sollicitée à intervenir. « Wild love » et le titre éponyme « Let them talk » ont suscité un engouement particulier au point où Noa Moon n’est dès lors pas prête d’oublier sa première scène à Kinshasa. Elle l’a d’ailleurs décrite en ces termes aux Dépêches de Brazzaville (un journal paraissant à Kinshasa et à Brazzaville, ndlr) : « C’était une très, très belle expérience. J’ai découvert le public kinois. Il est accueillant, répondant. Il dégage beaucoup plus d’ondes positives et de spontanéité. Ce que l’on a moins en Belgique, et du coup, c’est agréable de jouer pour des gens qui ont chanté autant que moi. J’avais l’impression de chanter avec la salle aujourd’hui et pas toute seule ». Et, attendrie à l’entendre le remercier avec une série de « Matondo mingi », merci beaucoup en français, le public s’est montré encore plus participatif.
Le titre « Let Them Talk » chanté par Noa Moon aux Francofolies de Kinshasa
La cérise sur le gâteau, c’était la prestation très animée des Nkento Bakaji. De la première note à la dernière, l’orchestre féminin a fait preuve de beaucoup d’énergies. Prestation trépidante un peu survoltée sur les bords des fois, ponctuée par une vibrante percussion et une batterie très emballante. Alors que les musiciennes assuraient, la basse et les guitares n’étaient pas en reste, les chanteuses ont indifféremment interprété les morceaux du répertoire Nkento Bakaji et des tubes qui ont mis de l’ambiance. Particulièrement le titre « Muvaro » de Zaïko Langa Langa qui a été une entrée en matière pour une envolée dansante bien rythmée avec notamment le fameux « Zekete-Zekete » et les percussions endiablées de Zaïko bien rendues par les mains expertes de Jeanne Lokomo maltraitant le mbonda (tambour) d’une part. Et d’autres au gré de la voix puissante d’Afi Ngandu jouant alors à « l’atalaku » ou animateur. La scène des Francofolies s’est ainsi trouvée musicalement fort colorée, à l’occasion de cette soirée dédiée aux femmes.
Article original publié le 09 septembre 2015 sur Adiac-Congo
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