HALs, la Oum nouvelle arrive le 6 mai
L’auteure-compositrice-interprète marocaine Oum continue son exploration de sons qui naissent et grandissent loin de toute édulcoration. Elle y tient avec force, le prouve au fil de ses créations jusqu’à ce nouveau concept dit HALs.
Sa tournée Daba (titre de son dernier album) a dû être suspendue en mars 2020 après avoir tout juste commencé. Mais elle a travaillé pendant toute cette période sans concerts sur un projet alternatif avec le saxophoniste cubain M-Carlos : « HALs est le nom de ce concept duo-électro où nous proposons une exploration de sept états de l’être vécus depuis le début de la pandémie : la peur, la confusion, le désir, l’acceptation, le besoin d’expression, le rêve et l’empathie. »
Après plusieurs résidences de création dans des studios parisiens, puis à l’Institut du Monde Arabe et enfin au festival des Suds à Arles, Oum et son binôme sont prêts à présenter ce nouveau répertoire dont trois singles sont en ligne depuis plusieurs mois. Mais que se cache-t-il derrière cette appellation ? « Hal en arabe signifie état, situation, émotion. Le projet HALs est une pièce en sept actes. Chacun de ces actes est dédié à une émotion, une sensation, un état de l’être. Ce sont ces états que nous avons expérimentés depuis le début de la crise sanitaire mondiale et qui continuent de nous traverser, avec à chaque fois une intensité différente, un aspect inédit.
Ce sont des émotions que nous connaissons tous mais que nous redécouvrons depuis plusieurs mois, qui s’expriment en nous, et que nous exprimons consciemment ou inconsciemment, d’autant de manières nouvelles, dans l’espace intime, le milieu professionnel, social, digital... pour chacun des sept actes de la pièce HALs, il y a un noyau composé d’un texte et d’une base musicale ou sonore, laissant le champ libre à différentes possibilités d’interprétation sur scène.
Ainsi, l’expression de ces sept états peut prendre des formes plus ou moins différentes comme c’est le cas en ce qui concerne notre propre ressenti quant à telle ou telle autre émotion qui se répète et se renouvelle en cette période atypique. »
Les textes sont écrits en arabe dialectal marocain (darija) avec des intervalles dans plusieurs langues, français, anglais, espagnol… C’est un projet expérimental à travers lequel le duo joue le jeu de l’improvisation et de la redécouverte de soi dans un contexte imprégné d’incertitudes mais où chacun doit trouver ses marques pour composer la suite. Le projet se limitait à l’origine à deux ou trois titres destinés exclusivement aux prestations live. Finalement, l’appétit est venu en mangeant et un enregistrement a pris forme.
Oum habite depuis quelque temps en France. Si son quotidien baigne dans l’éclectisme de la ville lumières, il n’est tout de même pas de tout repos : « À Paris, il y a des musiciens du monde entier, et une véritable énergie créative, mais c’est aussi une ville dure où on doit rester en mouvement, chercher des opportunités, multiplier les rencontres et les échanges avec d’autres artistes. S’imprégner de cette effervescence culturelle puis explorer de nouveaux champs d’expression. Bien que je sois arrivée ici dans une période compliquée où se sont enchaînés les confinements et les restrictions et où les lieux culturels ont été mis dans un coma artificiel, Paris vibre et reste inconditionnellement une ville qui a beaucoup à offrir quand on veut voir, apprendre, créer... travailler. »
Ainsi, l’atypique artiste trouve son compte en s’éloignant de toute étiquette limitant l’open mind : « Disons que j’ai arrêté de souffrir de ne pas savoir donner un genre à la musique que je fais. Le genre, ça limite. Il faut s’en libérer si on veut écouter qui nous sommes. Ce qui m’importe c’est de sentir qu’il y a une justesse, un alignement entre ce que je ressens, ce que j’écris, compose et chante. La musique de chacun est comme une audio-identité. J’aime l’idée de construire sa propre identité au lieu de se contenter du patrimoine génético-historico-culturel. Et comme dans tout processus créatif, le changement fait partie du jeu, tout comme la diversité, la pluralité et l’expérimentation. La musique nous transforme, pour nous rapprocher de ce que nous sommes vraiment. »
Pour découvrir HALs, rendez-vous le 6 mai sur toutes les plateformes.
« HAL 2 », un des trois singles annonceurs de HALs sorti en 2021
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