Jazz Kif 2018 : Oumou, Charlotte et Daara J ont fait le show
Du 15 au 17 juin, la capitale congolaise a vibré au rythme du Jazz Kif, le festival international du jazz de Kinshasa. Oumou Sangaré (Mali), Charlotte Dipanda (Cameroun) et Daara J Family (Sénégal) étaient les têtes d’affiche de ce grand festival de musique en RDC.
Oumou Sangaré, une rencontre avec le public congolais
« Je suis contente de revenir chez moi au Congo-Kinshasa », a déclaré la diva malienne Oumou Sangaré lors de sa conférence de presse le 15 juin, quelques heures avant son show.
Oumou est originaire du Wassoulou, une région au sud du fleuve Niger et une aire culturelle d’Afrique de l’Ouest. « Wassoulou, une région influente du Mali, est tellement riche en culture, qu’elle est presque devenu un pays », affirme la chanteuse.
Fan de la musique congolaise qu'elle apprécie énormément « Chez nous (les Wassoulou), on nous appelle les Zaïrois (habitants du Zaïre, ancien nom de la RDC) du Mali », Oumou Sangaré connaît aussi bien les grands artistes que ceux de la nouvelle génération. Mbilia Bel, Koffi Olomidé, Fally Ipupa « que j’ai connu à travers la chanteuse malienne Aya Nakamura » et Papa Wemba « que j’ai rencontré dans de nombreux festivals à travers le monde ».
Elle prévoit même de collaborer avec certains musiciens du pays. « J’ai engagé une discussion avec quelques-uns j’attends de voir ce que ça va donner ».
Quand elle monte sur scène, elle si fraîche et si jeune, elle qui a 50 ans cette année. « La musique rajeunie », dit-elle. Parmi les chansons qu’elle a interprété lors de son spectacle, on retrouve « Bena Bena », un extrait de son dernier album baptisé Nagoya, sorti l’année dernière.
« Sa musique est classe », me dit un des admirateurs de la chanteuse. « Sa musique est intelligente », commente un journaliste qui la découvre pour la première fois sur scène.
Oumou Sangaré aura impressionné le public congolais qui l’a vécu « en live » comme on dit ici à Kin. On aura peut-être l'occasion de l'écouter à nouveau sur un featuring avec un artiste congolais (Fally Ipupa ou Lokua Kanza ?).
Charlotte Dipanda, un premier grand spectacle à Kinshasa
Charlotte Dipanda a une histoire d’amour avec la musique congolaise. Quand elle débarque à Paris, c’est Lokua Kanza, avec qui elle a travaillé comme choriste à ses débuts, qu’elle contacte. Celui-ci va la recommander à Papa Wemba qui va inviter cette dernière sur son album Bakala Diakuba.
« Papa Wemba m’a réconcilié avec la musique africaine. Il y a pas beaucoup d’artistes qui soient aussi polyvalents que lui », reconnaît la chanteuse camerounaise.
Charlotte a également collaboré avec le guitariste congolais Olivier Tshimanga sur son second album Dube L’am publié en 2012. Elle joue aussi aux côtés de Fally Ipupa dans la sérié « River Hôtel » du cinéaste congolais Didier Ndenga.
Lors de sa conférence de presse, elle en a profité pour commenter son tube « Sista », interprété avec la super star nigériane Yemi Alade.
« J’ai invité Yemi sur ce morceau afin qu’elle découvre le Cameroun à travers la musique. Elle a même chanté en douala. J’ai bien réussi mon pari ».
« Sista » a été regardé plus de 2 millions de fois sur YouTube depuis sa parution en mars dernier.
Charlotte Dipanda était vraiment attendue à Kinshasa. Des gens que j’ai rencontrés quelques jours avant son spectacle me disaient « qu’ils viendraient au Jazz Kif uniquement pour la voir », le 16 juin, le jour de son spectacle.
La chanteuse avait promis de chanter en lingala « une langue qui ressemble quelque peu au douala ». Dès son entrée sur scène, elle interprète le morceau « Tango Na Ye » de l’artiste de gospel Moïse Mbiye.
Une belle entrée qui a émerveillé le public et qui a créé une parfaite communion avec son audience. « Massa » figurait parmi les chansons interprétées par Charlotte ce soir-là.
Les Daara J ont mis le feu
Le 17 juin, la dernière soirée du Jazz Kif avait été animée par le groupe sénégalais Daara J Family. « On est béni d’être au Congo », a déclaré le rappeur N’Dongo D qui forme un duo avec le talentueux Faada Freddy.
« On écoutait la rumba congolaise à travers nos ainés. On connaît également la nouvelle génération telle Lexxus Legal qui vient souvent à Dakar ».
Les Daara J ont apprécié l’accueil. Ils ont également échangé avec quelques artistes de Kinshasa. Sur scène, ils ont mis le feu à la manière d’un concert hip-hop. Le public avait répondu à l’appel, y compris la communauté sénégalaise vivant à Kinshasa.
Outre, les classiques comme « Boomerang », les fans ont eu l’occasion de découvrir en avant-première un morceau sur l’immigration vers l’Europe des jeunes africains. Le titre figure sur le prochain album de Daara J.
Chaque année le Jazz Kif accueille près de 10.000 personnes. Cette année le festival a dépassé les 12 000 spectateurs. Une belle réussite pour la promotion de la musique africaine et surtout des talents congolais qui faisaient partie de la programmation : Jocelyn Balu, Yekima et la chanteuse Iyenga.
Commentaires
s'identifier or register to post comments