José Da Silva : « Lusafrica tiendra encore 30 ans »
Lusafrica, label indépendant basé à Paris (France), spécialisé dans les musiques du monde célèbre ses 30 ans d’existence. Son fondateur, José Da Silva, devenu directeur de Sony Music Côte d'Ivoire, a passé le relais à sa fille Elodie Da Silva.
Dans une interview accordée au site Pan African Music, José Da Silva est revenu sur les raisons de la création de son label Lusafrica. « J’étais tombé tellement amoureux de la voix Cesária Evora que je lui ai proposé de lui donner un coup de main, de l’aider à lui trouver des shows. » , raconte José Da Silva.
Après le succès de Cesária Evora auprès de la communauté capverdienne en Europe, José Da Silva décide alors de créer un label pour lui faire enregistrer un album.
« J’avais peu de moyens, j’avais juste l’envie et un peu de connaissances, mais je me lance quand même. Et c’est parti comme ça, c’était juste pour aider Cesária », explique le producteur.
La Diva aux pieds nus, le premier album de la chanteuse capverdienne sort en 1988. L’opus connaît d’abord un succès auprès de la diaspora grâce notamment au morceau « Bia Lulucha ».
En 1991, elle sort un disque Mar Zul, 100 % acoustique, qui démarre sa carrière en France. Elle joue à Angoulême, puis au New Morning, une salle réputée de la capitale française.
« Partout, où l’on est arrivé, on a fait le plein juste en annonçant Cesária Evora. À Paris, j’avais pris une salle de 400 personnes et je me retrouve avec 1000 personnes qui débarquent, et la plupart restent dehors », se souvient José Da Silva.
Lusafrica, qui ne produisait jusqu’ici que Cesária, va donc s’intéresser à d’autres artistes, entre autres le groupe cubain, Orquestra Aragon, le chanteur angolais Bonga, le Malien Boubacar Traoré, ainsi que la jeune génération telles que Lucibela ou encore Elida Alméida.
Outre la production musicale, José Da Silva a également investi dans l’événementiel en créant un des plus grands salons de professionnels de musique au Cap-Vert, Atlantic Music Expo (AME)
« Avoir un marché, c’était le truc idéal, tous les ans ramener les professionnels du monde entier, les artistes de partout et faire du Cap-Vert une plateforme de lancement des artiste. Je pense qu’on a réussi », se réjouit-il.
Nommé directeur de Sony Music à Abidjan (Côte d’Ivoire) en 2016, José Da Silva a confié la gestion de son label à sa fille Elodie Da Silva. La nouvelle patronne a la confiance de son père. « J’ai la chance d’avoir une fille qui s’intéressait à ce que je faisais, et qui a voulu reprendre. Je lui souhaite de réussir et d’arriver à tenir encore 30 ans comme moi, j’ai fait ».
Depuis qu'elle a pris la tête de Lusafrica, Elodie a lancé The Garden, une branche dédiée à la musique électro et urbaine.
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