Les embrouilles de Koffi Olomidé
« The King of rumba », c’est comme ça que la presse africaine anglophone surnomme Koffi Olomidé. Artiste populaire aussi bien dans son pays, la RDC, qu’en Afrique, sa carrière musicale est parfois entachée des petites ou grosses affaires. De la provocation pour certains, un moyen de faire sa « pub » pour les autres.
Vous connaissez peut-être mieux que moi, ses dérapages, ses démêlés avec la justice, et ses conflits (avec les musiciens, la presse, etc.). J'essaie dans cet article, de vous en livrer quelques-uns (du déjà entendu pour certains).
Vieux Ebola, Benoit XVI
En 2014, alors que la RDC est touchée par l’épidémie d’Ebola, Koffi se colle le surnom de « Vieux Ebola ».
Interpellé par l’inspecteur de la police dans la capitale congolaise, le chanteur est sommé de retirer toutes les affiches et banderoles sur lesquelles étaient mentionnées ce pseudo gênant.
« Koffi fait l’apologie de la fièvre hémorragique d’Ebola, au lieu de se joindre à la lutte contre ce fléau mondial », avait réagi Thérèse Olenga, ministre de la communication de la province de Kinshasa. L'épidémie avait fait au moins 4200 décès en Afrique de l’Ouest.
En 2005, l’artiste avait repris le nom du Pape Benoit XVI fraîchement élue à la tête de la puissante église catholique. Cela provoqua la colère des responsables de cette église en RDC. Le chanteur avait préféré abandonner ce surnom, évitant une guerre ouverte avec les catholiques.
Ses malentendus avec la presse
Koffi, bête noire de la presse ? « Oui, Koffi peut avoir des petits problèmes avec des journalistes, mais il joue l'apaisement et cherche à rétablir ses relations avec eux », m’a confié un journaliste, rencontré lors d’un forum d’affaires à Kinshasa.
En 2015, Koffi avait fait un « scoop » en annonçant que les journalistes devront payer pour l’interviewer. « Il y a des journaux et des journalistes, des vrais, qui méritent de nous rencontrer. En revanche, ceux qui se servent de nous pour créer le buzz ou semer les zizanies, pour faire parler d’eux, doivent payer le prix. D’autant plus qu’ils gagnent quelque chose en se comportant ainsi », des propos rapportés par le site Starducongo.com
Il y a quelques années, Koffi était en conflit avec le journaliste Zacharie Babaswe qui n’arrêtait pas de dénoncer ses comportements et son attitude de m'as-tu-vu. Ils ont un moment réussi à faire la paix, mais la brouille a repris.
En 2012, Koffi Olomidé avait cassé du matériel de production (semble-t-il son garde du corps) et agressé un cameraman de la chaîne de télévision RTGA. Un accord a été trouvé à l’amiable avec le patron de ce média, proche du pouvoir.
Depuis quelques mois, le musicien est devenu la star des réseaux sociaux. Ces nouveaux médias ont contribué largement au succès de son dernier tube « Selfie ». Avec Facebook et Youtube, le chanteur a les mains libres pour proposer certains de ses clips vidéo censurés en RDC.
Affaires d’agressions et de viols
Koffi Olomidé a également fait parler de lui dans les affaires d’agressions et de viols. Ses ennuis avec la justice ont été beaucoup médiatisés ces cinq dernières années.
La dernière en date est l’agression sur sa danseuse au Kenya. Le 22 juillet dernier, le grand mopao (son surnom) avait frappé par des coups de pied sa danseuse à l’aéroport International Jomo Kenyatta. L’artiste a été expulsé du pays et son concert annulé. L’affaire a pris une autre allure quand la vidéo de l’agression a été diffusée sur les réseaux sociaux entrainant des vagues de contestation et des réactions parfois virulentes à l’égard du musicien congolais.
De retour à Kinshasa, le chanteur s’est excusé publiquement avant d’être arrêté par les autorités congolaises et libéré sous caution après quatre jours de détention. La danseuse agressée a préféré ne pas porter plainte. Au mois d’août dernier, l’artiste a donné un spectacle gratuit pour les dames, une manière de se faire pardonner par celles-ci.
En 2012, le roi de la rumba congolaise a été condamné à trois ans de prison avec sursis pour « coups et blessures volontaires » contre son producteur. Le plaignant, Diego Mbaki, avait retiré sa plainte pour régler l’affaire à l’amiable. Koffi qui donnait des coups de poing à son producteur, réclamait une somme de 3000 euros que ce dernier lui doit. Devant le tribunal, le chanteur a plutôt parlé de 6000 euros.
L’artiste est également visé par un mandat d’arrêt international émis par les autorités françaises en 2009 et renouvelé en 2012. Il est poursuivi pour « viol sur mineure de quinze ans », « séquestration », « aide à l’entrée et au séjour d’une étrangère en France », « conditions de travail ou d’hébergement contraires à la dignité humaine ». Mise en examen en 2012 par un juge du tribunal de Nanterre, Koffi a toujours nié les faits, disant que ses danseuses l’accusaient faussement pour obtenir des titres de séjour dans l’Hexagone.
Malgré un mandat d’arrêt international, Koffi circule librement et donne des concerts partout en Afrique sans être inquiété par la justice. Pas sûr qu’il sera arrêté. En effet, le chanteur a des bonnes relations avec certains chefs d’État africains.
Certes, ses affaires avec la justice ont quelque peu terni son image, mais l’auteur de « Selfie » (près de 8 millions de vues sur Youtube), est toujours adulé par ses fans et reste une icône de la musique africaine.
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