Les Mamans du Congo portent la cause de la femme africaine sur scène
Durant sa tournée en France prévue du 27 octobre au 18 novembre 2023, le groupe de musique « Les Mamans du Congo » va scander à nouveau le quotidien de la femme africaine en général et de la femme congolaise en particulier sur des rythmes complexes, réalisés avec des ustensiles de cuisine (fourchettes, pilons et tintement d’assiettes) et du matériel de récupération.
Tout est parti d’un simple constat : « La femme n’est pas faite que pour rester dans la cuisine ». Leurs créations se situent à mi-chemin entre la tradition et la modernité. Les Mamans du Congo mettent essentiellement en valeur des berceuses congolaises chantées en diverses langues vernaculaires du pays.
Dans leurs chants, elles peignent le quotidien des femmes africaines et plus particulièrement de celles du Congo, avec humour. Leur vision se résume à pérenniser et valoriser le côté traditionnel de la femme aujourd’hui.
En mars dernier, ce groupe « afro féministe » a marqué son retour par la sortie de l’EP Kikento, « le pouvoir féminin » en langue lari. Cet EP réunit à nouveau le groupe brazzavillois et le beatmaker français Rrobin. Ce groupe entend éveiller les consciences et préserver les valeurs ainsi que les rythmes et mélodies ancestrales bantoues.
Les Mamans du Congo et Rrobin apportent une nouvelle dimension dans les musiques d’Afrique. À travers leur musique, notamment, les berceuses, Gladys Samba et son groupe passent des messages et éduquent la population sur des faits sociaux.
Créé en 2018 sous l’impulsion de Gladys Samba affectueusement appelée « Maman Glad », le groupe « Les Mamans du Congo » connu pour sa lutte pour l’émancipation de la femme est un collectif féminin congolais porté par des puissantes voix dont celles de Odette Valdemar, Ghaba Koubende, Argéa Deodalsy Kimbembe, Penina Sionne Livangou Tombet, Emira Fraye Milisande Madieta. Il va encore pour ce rendez-vous porter haut la cause de la femme africaine, éveiller les consciences et préserver les valeurs, ainsi que les rythmes et mélodies ancestrales bantous.
Qu’elles soient en lari, en bembe, en kituba, en lingala ou en français, les chansons de Gladys Samba et de son groupe sont un instrument de pédagogie.
Élevée par son père, Maman Glad apprend très vite à être autonome quand celui-ci décède à l’âge de ses 16 ans. Elle travaille aux champs, cultive le manioc et vend le foufou sur le marché pour payer ses études. À force de persévérer, elle réussit le concours de l’Ecole des Beaux-Arts de Brazzaville et y suit une formation de quatre ans. Depuis 2012, en parallèle de sa vie de chanteuse qui lui a permis de se rendre à Washington ou à Beyrouth (finaliste aux VIe Jeux de la Francophonie en 2009), elle donne des cours d’arts plastiques au collège CG Angola Libre.
Elle est aussi présidente de « l’Association des Femmes du Foyer », qu’elle a fondée. Il ne s’agit pas d’apprendre aux Congolaises à faire le ménage ou la cuisine, mais bien de créer un espace de partage, le « mbongui », qu’elle traduit comme étant « le lieu où on se retrouve ». Deux dimanches par mois, elle éduque les jeunes mères, leur montre qu’elles peuvent devenir autonomes et créer leurs propres petites entreprises.
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