Majoos : « Je compte faire une tournée 100% RD Congo »
Music In Africa a rencontré Majoos, jeune artiste originaire de la ville de Lubumbashi, dans le sud-est de la République Démocratique du Congo. Majoos nous parle de son style musical, son inspiration et ses projets de carrière. Entretien.
Parle-moi un peu de toi. Qui est Majoos ?
Je suis un artiste, chanteur et compositeur de nationalité congolaise. Je fais de la musique urbaine. Par urbaine j’entends toute cette musique du monde en vogue actuellement que j’adapte en apportant ma touche, en mélangeant avec de l’afrobeats, de la rumba et du R&B.
Je chante en lingala et en swahili, deux de nos langues nationales en RD Congo que je mélange avec quelques mots de français et d’anglais. Je n’ai pas vraiment de terme précis pour catégoriser ma musique, je fais ce que je ressens.
Pour ton single « Abomi Nga », tu as collaboré avec un artiste rumba de renommée internationale, Ferré Gola. Comment s’est passé cette collaboration et comment le single a été reçu, en RDC et ailleurs ?
Ferré Gola est une superstar, un grand artiste avec une voix hors-pair. C’est un artiste confirmé, qui a eu l’amabilité de m’accorder ce featuring ; le single a eu un impact positif en RDC et au-delà. Même en Afrique anglophone où nous avons des ressortissants congolais et francophones, beaucoup nous ont dit avoir entendu le single et nous ont donné un bon retour.
Le contact avec Ferré s’est établi facilement mais la suite n’était ni facile ni difficile (sic) (rires). Ce que je veux dire c’est que Ferré est un grand artiste avec un calendrier chargé et avec ses propres exigences. Mais ce que j’apprécie chez lui c’est son professionnalisme. Malgré des problèmes de calendrier et de disponibilité lorsqu’on a commencé à travailler il y a mis tout son cœur et s’est donné à 100 %. Et pour cela je le remercie d’avoir fait confiance et soutenu un jeune artiste comme moi.
Parle-moi de ton processus créatif : tu écris ? Tu composes ? Où trouves-tu ton inspiration ? De quoi parlent tes chansons, les thèmes que tu abordes…
Depuis le début de ma carrière, j’écris toutes mes chansons seul. Pas parce que j’ai envie de tout faire tout seul, mais parce qu’au Congo, dans le milieu de la musique, il y a un problème de culture et de structure. À Lubumbashi, la ville d’où je viens nous n’avons pas encore la culture de paroliers et l’industrie musicale n’est pas encore bien structurée. Donc les artistes ne recourent pas, du moins pas encore, à des professionnels externes pour travailler sur leur album ou musique. Je me suis donc adapté à cette réalité depuis le début de ma carrière professionnelle en 2010. Maintenant, je travaille avec une équipe qui comprend un beatmaker. Lorsqu’il me propose un son que j’aime, je travaille sur les paroles. J’ai aussi une bonne oreille.
Une autre chose qui m’a aidé à évoluer c’est que j’écoute beaucoup les conseils ; j’ai toujours les oreilles grandement ouvertes, j’écoute tout le monde, mon beatmaker, les différents membres de mon équipe, mon manager, le public, les personnes que je rencontre etc.
D’ailleurs, lorsqu’on travaille sur un son on le fait d’abord écouter à notre entourage proche pour tester le son et avoir leurs avis sur la chanson, le thème, les paroles, le rythme, etc. et on le retravaille au fur et à mesure en fonction des différents avis.
Sinon pour les thèmes, je suis inspirée par les différentes expériences de la vie. Les situations extrêmes m’inspirent énormément. C’est-à-dire les expériences les plus mauvaises, tristes comme les purs moments de bonheur et de joie profonde. Aussi évidemment, l’amour ! L’amour entre un homme et une femme, entre frères et sœurs, l’amour de sa patrie. On ne peut pas être un chanteur de charme, de rnb, sans chanter l’amour évidemment.,
Quand est-ce que tu as découvert ta passion pour la musique et décidé d’en faire ton métier ?
C’est une question que l’on pose souvent aux artistes et en général lorsqu’ils disent qu’ils chantent depuis qu’ils sont tous petits, ça fait cliché (rires). Mais c’est vrai. En général, une vocation musicale, comme l’art en général se manifeste très tôt, contrairement à d’autres professions, et c’est le cas pour moi.
J’ai démarré vers 6-7 ans. J’avais fondé un groupe avec mes cousins et on s’appelait les Nembalemba 5, de notre nom de famille, et 5 comme les Jackson 5. Mais je suis le seul à avoir continuer. Je suis allé ensuite poursuivre mes études à l’internat, et c’est là que j’ai eu mon surnom de « Majoos ». Lorsque j’ai eu mon bac, j’ai décidé d’en faire un métier. Depuis j’ai persévéré, je me bats tout seul à l’aide de ma petite équipe pour faire avancer les choses.
As-tu des concerts / festivals prévus cette année, sortie d’album, d’autres collaborations en vue ?
J’espère pouvoir vraiment, et j’y travaille, exploser cette année. Surtout sur le continent africain. Mon projet principal ce sont les collaborations avec de grands artistes africains et congolais bien-sûr. Aussi j’aimerais tourner extensivement dans mon pays, la République Démocratique du Congo.
Je crois avoir une fanbase qui m’a découvert sur la chaine télés et radios et qui aimerait me voir en concert. J’aimerais donc faire une tournée 100% RDC. D’abord une tournée dans ma région le Katanga, ensuite dans les autres grandes villes de la RDC tells que Kinshasa, Goma, Bukavu, etc.
Quelles sont les artistes africains et internationaux avec qui tu aimerais collaborer ?
Y’a beaucoup d’artistes avec qui j’aimerais collaborer évidemment. Je suis un artiste en plein développement et avec mon genre de musique, j’ai besoin d’avoir une expérience panafricaine et internationale.
J’aimerais collaborer avec des artistes qui vont apporter un plus dans ma vision et compléter mon univers artistique. Je pense à des artistes comme Wizkid qui a un son particulier, mais je pense aussi à Burna Boy. J’aimerais collaborer avec d’autres légendes de la rumba congolaise comme Koffi Olomide ou Lokua Kanza. J’ai collaboré d’ailleurs avec Mbilia Bel pour mon dernier single.
Je suis un artiste ouvert à différents genres, je suis prêt à rencontrer des artistes de différents univers que ce soit dans des rythmes endiablés afrobeats ou sur de belles ballades rumba.
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