Mali : Debademba chante la paix

Il existe dans plusieurs pays d’Afrique de l’ouest, une tradition séculaire qui consiste à se taquiner mutuellement entre familles, ethnies et tribus, le tout dans le respect.

Souvent appelée « cousinage à plaisanterie », cette pratique, « Sanikoya » en Bambara et en Malinké, facilite l’entente entre les peuples et assure la cohésion sociale.

En réponse aux vagues de violences qui s’abattent sur leur région d’origine, le duo debademba a sorti le 22 septembre un album titré Sanikoya. Leur œuvre, un appel à la paix, renvoie tout le monde à cette précieuse tradition qui a longtemps garanti la paix.

L’actualité ouest-africaine est en effet entachée par des nouvelles qui inquiètent sérieusement le griot ivoiro-malien Mohamed Diaby et son guitariste burkinabé Abdoulaye Traoré.

Dans une récente interview, Abdoulaye déclarait : « J'apprends aujourd'hui que les Peuls commencent à prendre les armes, comme les Touaregs, c'est une catastrophe ! En tant que musiciens, nous sommes des messagers, nous devons dire attention ! Notre tradition est très importante ».

À travers leur nouvelle œuvre, les deux artistes voudraient rétablir un climat de paix entre les différents clans et mettre fin aux conflits qui naissent.

L’opus mixe des sonorités et des rythmes traditionnels variés d’Afrique de l’Ouest. Le bassiste Bisou Bass y est accompagné par William Ombe à la batterie. Le percussionniste Adama Bilourou intervient aussi sur l’album, de même que le guitariste Virna Nova. La chanteuse Malaïka Lokua a assuré les chœurs sur certains titres.

Debademba a donné un concert le 22 septembre dernier au Flow, une salle de spectacle parisienne, pour la sortie officielle de l’album.