Reggae Top Fiesta 2019 - Freeman : « Nous devons nous professionnaliser davantage »
La première édition du Reggae Top Fiesta se tiendra le 9 février prochain au centre culturel Blaise Senghor de Dakar (Sénégal). Nous avons rencontré son initiateur, Freeman Zion, pour parler de ce nouveau festival sur la scène reggae sénégalaise qui manque cruellement d’événements réguliers de grande envergure.
Bonjour Freeman, pourquoi ce nouveau festival de reggae ?
Bonjour Lamine, nous avons mis en place ce nouveau festival pour donner aux artistes reggae locaux, l'opportunité de s’exprimer sur de grandes scènes à l'échelle de ce qui se fait sur l'international.
Vous organisiez chaque semaine des soirées reggae à travers Dakar, ça ne suffisait plus ?
Non, ça ne suffit pas en réalité. Dans les sound systems, les artistes ne s'expriment pas pleinement comme ils le souhaiteraient. Reggae Top Fiesta sera une grande scène live avec beaucoup plus de temps.
Qui sont les invités du Reggae Top Fiesta 2019 ?
Ils sont nombreux. Nous aurons Sangue Bi, Fafadi, Mister Gass, Sista Ouly, Baye Seye, Makkan-J, M’press Celyah, Black Mojah, Peeyah Fah, Wzaa, Maodo Mls. Il y aura aussi tous les DJs qui participent à nos sound systems mais aussi des surprises que vous découvrirez le jour J.
On voit beaucoup de festival disparaître au bout d'une seule édition, pourrait-on s'attendre à une seconde édition dès l'année prochaine ?
Vous avez raison, mais notre objectif est de pérenniser l'événement même si ce n'est pas si évident car les moyens financiers font souvent défaut. Nous espérons que le ministère de la culture nous aidera dans ce sens.
Pourrait-on avoir une idée du budget du festival ? Avez-vous des sponsors ?
Je ne peux pas donner un chiffre exact mais on a mis beaucoup d’argent. Ici, quand il s'agit du reggae, tu ne vois aucun sponsor. On espère que cela va changer.
Avez-vous bénéficié d'un soutien du Fonds de Dévoloppement des Cultures Urbaines ?
Non, on n’a pas de soutien du FDCU. Des bonnes volontés nous accompagnent, nous sommes reconnaissants envers ces personnes-là, mais on souhaiterait en avoir beaucoup plus.
Avez-vous cherché à avoir du soutien de ce côté-là ?
Non, on n'a pas pensé chercher de ce côté-là, mais on ne manquera pas de le faire pour la prochaine édition.
On dit que les Sénégalais aiment le reggae, mais les artistes reggae sont si peu présents en fin de compte. Comment expliquez-vous ce paradoxe ?
C'est vrai qu'on ne voit pas assez les artistes reggae, il manque beaucoup trop de choses en fait. C'est loin d’être facile d’évoluer dans le reggae ici ; il n'y a pas de producteurs, ni de marché, pas assez de scènes, d'émissions etc... Mais il faut qu'on continue de se battre sans rien attendre de personne. De mon côté, j'ai monté une nouvelle structure, Mandinko Records pour aider les artistes locaux, sous peu, elle sera opérationnelle.
Que faire pour que le reggae soit aussi présent et visible que les autres styles musicaux ?
Travailler ! Seul le travail nous permettra d'obtenir des résultats. Nous, acteurs et artistes de la scène reggae devons également nous professionnaliser davantage.
Comment voyez-vous l'avenir du reggae au Sénégal ?
Je suis optimiste. On dit que l’Afrique c'est le futur, c'est la réalité. Nos frères qui vivent à l'extérieur comme DjLass, Salamon Blazin fyah reviennent chaque année organiser des événements ici, ça veut dire que la demande est là ; il est important que l'on continue tous ainsi et l'avenir sera brillant.
Un dernier mot ?
Merci à toi, à toute l’équipe de Music in Africa ; j’apprécie le travail que vous faites. Vous avez pour moi, le meilleur site du continent, il réunit les différents genres musicaux, c'est important que tout le monde soit représenté. Merci aussi à l’équipe de Reggae Top et de Mandinko Records. Je vous donne rendez-vous samedi 9 février au centre culturel Blaise Senghor. Venez découvrir ce que l'on vous réserve !
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