Voyage en pays Bamanan : les Gnaoua à la découverte de leurs racines
Le podcast audio « Rencontre en pays Bamanan », réalisé par Mehdi ElKindi est une coproduction entre le studio créatif Les bonnes ondes et l’association Afrikayna. Le documentaire propose quelques 35 minutes de voyage sonore, dans lequel les Gnaoua du Maroc vont à la (re)découverte d’une de leurs racines et explorent en rythmes, en sons et en paroles, les cultures Bambara guidées par leurs acolytes du Mali.
Le documentaire permet de vivre en immersion sonore, l’histoire incroyable d’un voyage à la rencontre de certains rythmes, de certaines bribes de langues et de certains rites auxquels les Gnaoua se sont accrochés, au fil des siècles, comme des naufragés à un radeau.
L’idée est partie d’un projet assez fou, celui de Mehdi Nassouli, jeune musicien de culture gnaoua, originaire de la ville de Taroudant et Rita Khaldi, fondatrice de l’association Afrikayna, qui ont eu l’idée d‘emmener des musiciens gnaoua du Maroc à la recherche de leurs racines en pays Bambara, ou comme on dit là-bas, en pays Bamanan, sur les berges du fleuve Niger. Ce n’est que quelques années plus tard, soit en octobre 2019, que ce voyage sur les terres des ancêtres de cette culture patrimoniale marocaine a pu avoir lieu.
Cinq Maalems (maîtres) gnaoui de différentes générations et régions du Maroc, ont accepté l’invitation d’Afrikayna. Direction Ségou, capitale du Royaume Bamanan du XVII au XIX siècle, pour un périple exploratoire. Plus que des retrouvailles, c’est une véritable réconciliation avec le passé que les artistes ont retrouvé au bout de l'itinéraire. Une occasion rêvée de confronter les imaginaires des porteurs de cette tradition et de mieux comprendre leur passé et son héritage toujours présent.
La musique gnaoua est une musique ancestrale marocaine qui tire ses racines du bassin ouest africain. Décrite comme étant portée initialement par les descendants d’esclaves noirs dont plusieurs se revendiquent des pays Bambara et Haoussa, cette musique, qui a survécu par la force de sa tradition orale, est aujourd’hui reconnue comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO. Elle a su également se faire une place sur les plus grandes scènes mondiales.
De Randy Weston à Wayne Shorter, Jamaaledeen Tacuma, ou encore Joe Zawinul… Beaucoup d’illustres musiciens se sont frottés aux grands maâlem (maîtres) de la musique gnaoua, grâce notamment au Festival Gnaoua et musiques du monde d’Essaouira qui a redonné depuis plus de 20 ans, ses lettres de noblesse à cette tradition.
Si beaucoup de Gnaoui des générations contemporaines, se revendiquent volontiers des « Ouled Bambara » (fils de Bambara), très rares sont cependant, ceux qui situent physiquement le pays Bambara ou ont des connaissances conséquentes sur l’histoire, les cultures traditionnelles de la région et leurs formes actuelles.
Le voyage, qui a pris des allures de caravane, avait pour ambition de « recréer le lien, approcher les peuples cousins des temps anciens, et raconter en son et en image, en texte et en dessins, cette histoire en mettant en avant le lien toujours audible et visible par les musiques et les danses de deux pays autrefois très proches », selon l’association.
L’expédition s’est faite en partenariat avec la fondation du Festival sur le Niger et le Centre culturel Koré de Ségou. Une équipe d’artistes multidisciplinaires a également fait partie du voyage avec pour mission : documenter la rencontre. Dans ses bagages, l’équipe a ramené des souvenirs de rencontres chaleureuses, des expériences inédites mais également des documentaires vidéos, des captations sonores, des récits et témoignages ainsi que des projets de créations contemporaines.
- Les artistes du Maroc : Maalem Hamid Dekkaki (Meknes), Moqadem Raouf Sidine (Agadir), Mehdi Nassouli (Taroudant), Khaldi Sansi (Casablanca), Réda Figuig (Tanger), Driss Yamdah (Agadir);
- Les artistes du Mali : Bakary Bouaré, Daouda Doumbia, Mamadou Diabaté (dit Nanfé), Boubacar Dembélé, Seydou Kida (dit Baseyba), Mamadou Traoré (dit Diandjigui Madou), Gaoussou Diaw (dit Fardo), Idrissa Konaté (dit Fah), Sékou Traoré (Dit Sékouti).
- Des artistes d’autres disciplines : l’historien Mustapha Qadery, le bédéiste Rebel Spirit et l’écrivaine Ahlem B.
- Une équipe images et son : Raja Saddiki (Vidéo), Mehdi El Kindi (son) et Hamza Nuino (photograhie)
- L’équipe Afrikayna dédiée au projet : Imad Eddine Dably, Hamza Lyoubi et Ghita Khaldi.
Ecoutez le podcast ici.
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