Rencontre avec Licelv Mauwa, chanteuse de la RDC
Révélée au grand public en 2015 à travers un concours musical de jeunes talents, Licelv Mauwa a sorti son premier single « Ngoma N’saa » en 2016. Son premier album sortira en 2018. La jeune artiste a été sélectionnée pour participer à la 10e édition du MASA (Marché des Arts du Spectacle Africain) à Abidjan (Côte d’Ivoire) du 10 au 17 mars prochain.
Licelv, Pouvez-nous nous parler de votre actualité ? Que ce que vous faites en ce moment ?
Pour le moment je suis en train de finaliser mon album Metamorphozo qui contient une dizaine de titres. Depuis le début de l’année, je suis active sur scène à travers des concerts à Kinshasa et ailleurs en Afrique. Je fais partie des artistes congolais qui participent à la dixième édition du MASA (Marché des Arts du Spectacle Africain, qui se déroule à Abidjan du 10 au 17 mars prochain).
Que ce qui vous a motivé à vous lancer dans la musique ?
J’ai été bercée par la musique depuis mon enfance. Une passion innée qui n’attendait que son éclosion.
Le public vous a découvert lors d’un concours musical, en quoi cette expérience a changé votre vie ?
Airtel Trace Music Star a lancé ma carrière professionnelle. Tous les finalistes de ce concours ont été en résidence artistique pendant plusieurs jours. Cette expérience m’a appris à cohabiter et collaborer avec d’autres artistes.
Vous avez eu l’opportunité de participer à de nombreux festivals de musique en Afrique (Salon Voix de Fame au Cameroun, Festival Afropolitan Nomade au Congo-Brazzaville et MASA en Côte d’Ivoire). Qu'est-ce-que ces événements ont apporté à votre carrière ?
Il faut dire que c’est grâce au Salon de voix de Fame que je me retrouve au MASA. Afropolitan Nomade m’a permis d’être partie prenante du projet « Kasuko », une rencontre des rythmes du Sénégal, du Cameroun et de la RDC. Avec les artistes Armand Biyag du Cameroun, Ali Beta du Sénégal et moi-même.
Bref, j’ai finalement réalisé au travers de ces évènements, que la musique est un moment de partage, d’échange et de synergie entre peuples.
Aussi, Je me suis rendu compte que tous les artistes en Afrique font face aux mêmes défis. J’ai appris donc que l’art est un univers commun que l’on peut utiliser comme vecteur de cohésion et de développement.
Quel est votre style musical et quelle est sa particularité ?
J’apporte un nouveau style dans la musique que j’incarne dans son sens originel. Une musique liée à l’Afrique, berceau de l’humanité. Mon style musical que j’appelle « groove tropical », est un métissage mélodieux, rythmé et harmonieux, mélangeant sonorités traditionnelles congolaises, tropicales urbaines avec d’autres genres musicaux notamment le rock and blues.
C'est cette recherche constante du juste équilibre entre l'ancien et le nouveau, qui traduit ma démarche artistique que j’appelle « Mayaka » en lingala, qui désigne un ensemble d'objets à caractère ornemental (Collier, bracelet, boucle d'oreille....) fabriqué de façon artisanale et composé d'un ou de plusieurs types de perle de couleur, de taille, de nature uniforme ou différente.
Ainsi, par ma créativité, je donne naissance à un genre musical qui mixe des sonorités traditionnelles et modernes.
Que vous inspire la journée internationale de la femme ?
C’est une journée qui devrait servir de cadre de réflexion pour poser la fondation d’actions durables en faveur des femmes plutôt que de se limiter à quelques slogans. On devrait se servir de cette journée pour évaluer la mise en œuvre des programmes exécutés en faveur de la femme et permettre l’élaboration d’un programme durable dans la valorisation et l’autonomisation de la femme.
Comme chanteuse, je trouve encore plus d’inspiration en pensant à l’apport de la femme dans l’avancement de l’idéal humain. C’est dans ce cadre même que, dans mon nouveau projet Metamorphozo que vous découvrirez très bientôt, j’ai consacré 4 titres à la femme.
Je loue de différentes manières, le courage et la détermination de la femme, cette femme capable de relever différents défis notamment la transmission des valeurs positives à la société dont elle est la gardienne par nature.
Aussi, je m’engagerais pleinement dans les activités prévues pour le mois de la femme. Je vais offrir une prestation le 28 mars prochain en compagnie d’autres chanteuses, sous l’égide d’une entreprise fortement impliquée dans la promotion de la femme.
Quelles sont les difficultés auxquelles les femmes font face dans le secteur de la musique en Afrique et en particulier en RD Congo ?
En Afrique, tout comme en RDC, on retrouve des clichés à tous les niveaux, que ce soit en politique ou dans le milieu artistique. Des clichés souvent entretenus par les hommes et malheureusement par certaines femmes. On dit de la femme, qu'elle est faible, incompétente et qu'elle doit dépendre de l'homme pour son épanouissement.
À cela s’ajoute le manque d’accompagnement des femmes dans un secteur musical souvent dominé par les hommes. Toutes ces considérations sexistes qui visent à stigmatiser la femme doivent être combattues.
Quels changements doivent être mis en place pour y remédier ?
Il faut un changement radical de la part de la femme elle-même. Cela passe par le renouvellement de la pensée et sa capacité à défendre ses idées sans tenir compte de tous ces clichés que j’ai évoqués précédemment. Pour les femmes artistes, elles doivent être capables de construire une carrière professionnelle durable. La qualité de son travail sera à mon avis une réponse à ces clichés.
Quels sont tes projets pour 2018. À part votre participation au MASA, comptes-tu donner d'autres concerts à Kinshasa ?
En 2018, outre la sortie de mon album, je compte organiser un grand concert au courant du dernier trimestre (entre juillet et septembre) de l'année. D’autres spectacles seront organisés régulièrement en vue de présenter quelques morceaux de mon prochain album.
Commentaires
s'identifier or register to post comments