L’afro-Jazz à l’honneur à IFA'JAZZ Alger
La première édition du « Meeting IFA'JAZZ » initiée par l’Institut Français d’Alger, s'est déroulée du 28 au 30 septembre dernier, marquant le début d'une longue série de manifestations musicales. Pour cette édition inaugurale, l’afro-jazz était à l'honneur, mettant en lumière la richesse musicale du Mali á travers la figure d’un de ses illustres ambassadeurs Cheick Tidiane Seck. Ce fut trois jours de célébration mémorables, aux rythmes d'un jazz qui nous ressemble.
Initialement conçue pour être une édition de jazz manouche aux ascendances françaises, le Meeting a évolué, en raison de contraintes administratives, pour aboutir à une édition 100% africaine, célébrant la diversité musicale et culturelle du continent et ses multiples influences.
L'événement a débuté avec la performance de Jazz Oil, un groupe fondé en 2008 par deux musiciens tunisiens, le compositeur et bassiste Slim Abida et le joueur de Qanun Nidhal Jaoua. Leur musique est à cheval entre trois prismes, à savoir l’Afrique du Nord, l'Orient et l'Occident, à l'image de la Tunisie et ses multiples influences. Jazz Oil ont présenté leur album Lamma (Rencontre) sorti en 2016 chez Quart de Lune Label, ainsi que des titres leur prochain album Wasl.
Le Meeting s’est poursuivi avec Goya Project, originaire d'Algérie. Marquant le retour de la formation après sept ans d’absence pour le plus grand plaisir des fans du groupe qui ont (re)découvert de nouveaux arrangements des titres phares. Oussama Becissa, un des membres fondateurs de Goya, évoque le contexte du come-back de la formation musical tout en précisant sa nouvelle trajectoire. Accompagné de son acolyte Amine Zidane à la basse, la charismatique Rihab Alloula au chant, ainsi que de nouveaux membres : Nail Kahmaji (violon), Hassen Chergui ( clavier) et Nazim Ziad á la batterie.
Ainsi, Goya Project, comme son nom l’indique, évoluera comme un projet plutôt qu’une formation musicale figée. Oussama évoque aussi les contraintes inhérentes au jazz en Algérie. L’absence d’école dédiée et de live stages sont autant de contraintes que des challenges.
IFA'JAZZ finit en beauté avec le concert de Cheick Tidiane Seck, qui n’est plus á présenter au public algérien. L’iconique jazzman mandingue a livré une performance pleine de surprises. Le public d'Alger a goûté aux solos extatiques de ses talentueux musiciens et son propre numéro tant attendu au clavier, en prélude à son prochain album solo.
Ponctué d’anecdotes rutilantes et de réflexions de Cheick, le concert fut foisonnant d’émotions et d’hommages. Tony Allen, Manu Dibango, Fela Kuti, Miriam Makeba ou encore Aimé Césaire étaient tous invoqués - ces fils rouge témoignent de la longue carrière de Cheick, son passif d'artiste mais aussi d'humaniste.
Ryad Aberkane, responsable de programmation culturelle de l'Institut Français, antenne Alger, a exprimé la volonté de créer des ponts artistiques et musicaux entre l'Occident et l'Afrique. « En mettant á l’honneur l’afro-jazz, la musique algérienne mais aussi la musique orientale, notre démarche, se voulait fédératrice, afin de créer musicalement et artistiquement des ponts. Le jazz est occidental et ses rythmes africains », nous confie t-il.
Ce premier IFA'JAZZ Meeting d’Alger a été un événement mémorable qui a transcendé les frontières musicales pour célébrer la richesse musicale de l’Afrique et sa diversité culturelle. Le jazz, ce langage universel, a uni des artistes d'horizons différents pour offrir une expérience musicale inoubliable.
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