Sahad and the Nataal Patchwork : « Il faut oser être différent... »
Le groupe sénégalais Sahad and the Nataal Patchwork se nourrit de diverses influences musicales. Ces dignes ambassadeurs de notre scène musicale sont un trait d’union entre plusieurs cultures. Ce groupe est en effet un carrefour culturel où se rencontrent des musiciens de différentes origines avec, à leur tête, Sahad Sarr. A la croisée des chemins entre le blues Malien, l’Afrobeat, le rock et le jazz, leur musique apporte véritablement un nouveau souffle à la musique africaine. Actuellement à Tunis pour les Journées Musicales de Carthage, ce talentueux et prometteur band se dévoile ici à travers cet entretien qu'ils nous ont accordé.
Bonjour Sahad, peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Je m'appelle sahad, auteur compositeur lead vocal de ma formation sahad and the Nataal Patchwork qui signifie portrait du monde un projet qui a maintenant 6 ans d'existence. Notre musique est une fusion afro-jazz. C'est une musique kaléidoscopique qui tire ses influences de l'afro du blues, funk, jazz et ouverte aux influences étrangères. J'ai commencé à jouer de la guitare en étant jeune et c'est au lycée que je me suis rendu compte de mon potentiel artistique et musical et je me suis lancé.
Avec le temps et l'expérience, je me suis forgé par les rencontres et les découvertes d'où la création de Nataal Patchwork en 2010, depuis lors nous avons vécus de belles aventures d'énergies d'amours et de galères. Plusieurs concerts s'en sont suivis, plus de 200 au Sénégal : au Festival du Sahel à Lompoul, le Festival à sahel ouvert, le Saint Louis Jazz, au Just 4 u etc. Récemment on a fait la première partie de Seun Kuti.
Nous avons sorti notre premier EP intitulé Nataal à l'Institut Français de Dakar. Nous sommes également Lauréat du Prix du Rêve Africain 2016, et présélectionnés au Midem, et là nous sommes aux Journées Musicales de Carthage de Tunis.
Tu es actuellement en Tunis pour les JMC, dit nous en un peu plus ? Comment s'est faite cette sélection ?
C'est le journaliste Amadou Ndaw du quotidien « le Soleil », qui fait un coup de fil à notre manager Elodie Dupuis, pour lui demander de déposer la candidature du groupe aux JMC en espérant que le Sénégal soit représenté, ensuite nous avons appris notre sélection par la direction du festival qui a aimé le projet. C'est un festival organisé par le ministère de la culture Tunisienne qui regroupe une communauté de professionnels de la musique venant de partout en Afrique et de l´Europe avec des showcases, des salons de l´industrie de la musique, une compétition musicale avec les 12 groupes sélectionnés avec à la clé le prix du meilleur spectacle à gagner.
Comment vis-tu cette nouvelle expérience ?
C'est une agréable expérience. Au sein de la résidence nous rencontrons des artistes de niveau et de renommée international. Il y a aussi beaucoup d´échanges, de découvertes, de speed meetings. Nous sommes dans de bonnes conditions pour présenter un spectacle de qualité. Je me rends compte que la musique c'est un comportement, une attitude, un professionnalisme, donc ça nous apporte beaucoup. On a découvert des projets très intéressants qui sont pour nous, sources de maturité.
Le groupe est encore méconnu au Sénégal, malgré les succès que tu commences à connaitre... A quoi cela est dû ?
Bon, c'est difficile à analyser, mais y a toute une culture musicale à inculquer à la jeunesse sénégalaise. La musique ne se limite pas au M'balax. Y a bien d´autres styles aussi, et pour cela il faudra rechercher s'enraciner, s'ouvrir et proposer quelque chose au monde.
Il faudrait également que l'industrie, les médias, le ministère de la culture aident à développer les musiques alternatives de notre pays, proposer autre chose au public, mettre en place des conservatoires, des écoles de musiques, des salles où les artistes peuvent s'exprimer, découvrir de nouvelles choses et s´enrichir, et tout ça doit faire partie du programme de l'éducation nationale, il faut imprégner les arts africains et du reste du monde dans les écoles. C'est cela qui fera changer les choses.
« On est jamais prophète chez soi » et pour être prophète au pays, il faudrait que tous les secteurs y compris les médias aident cette nouvelle vague de jeunes sénégalais. Mettre en place de nouvelles découvertes musicales pour que le public ait d´autres références, d'autres influences plus positives pour notre développement.
Comment vois-tu la scène folk-acoustique au Sénégal ?
Elle avance, elle s´exprime. Il y a de plus en plus d´adeptes de la folk et ça promet un avenir musical sénégalais très riche. J'ai vraiment espoir, il y'a plusieurs groupes talentueux et d´univers différents au Sénégal. Il faut encore pousser et oser être différent et s´impose afin que ce style de musique sois partout et reconnu.
Parle-nous un peu plus de ta musique et de tes influences...
C'est une fusion entre l'afro, le jazz et le reste des styles d´ailleurs, beaucoup de rythmes afro mixés aux couleurs jazz, funk, latino etc... On essaie de créer une sonorité kaléidoscopique où l´on sent à la fois l'unité des couleurs, des rythmes etc...
Mes influences sont : Yandé Codou Sene, Richard Bona, Fela kuti, James Brown, Ali Farka Touré, Keziah Jones, Coltrane, Miles Davids, Xalam, Ibrahim Maalouf, Ethiopiques, Bembeya Jazz, Cheikh Lô, etc... ils sont nombreux. Nous écoutons énormément de musique, nous sommes vraiment dans la recherche, nous sommes toujours en train de chercher et d'apprendre.
Combien d'albums as-tu à ton actif ?
Là, actuellement nous avons juste sorti un EP de 5 titres intitulé Nataal qui est sorti l´année dernière et qui comporte 5 titres.
Quels sont tes projets en cours ?
Les projets en cours sont la préparation de l´album national et international prévu inchallah en Octobre 2016. Nous allons également lancer de la campagne de crowfunding pour notre album le 23 avril lors d'un show que nous organisons à Dakar. Nous prévoyons aussi la sortie d´un nouveau clip et nous misons sur les concours, les show cases pour exporter notre musique en Afrique et à l'international.
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