« Mali Blues », la crise malienne vue par la musique
Mali Blues de Lutz Grégor a été présenté hier à Berlin (Allemagne) et poursuivra sa tournée demain à Hambourg et la semaine prochaine à Cologne. Le film raconte la crise malienne avec en toile de fond la richesse culturelle et musicale du pays.
De Fatoumata Diawara à Master Soumy en passant par Bassekou Kouyaté, tous racontent leur pays et parlent du role de la musique en ces périodes troubles. Le documentaire qui fait la part belle aux somptueux paysages maliens, est un appel en musique, à la paix et à la tolérance.
Parmi les artistes prestigieux qui apparaissent dans le film du cinéaste allemand. Il y a, entre autres : Fatoumata Diawara, Bassekou Kouyaté, Ahmed Ag Kaedi ou encore Master Soumy.
Fatoumata Diawara est l'une des plus belles voix du Mali, elle a travaillé avec Herbie Hancock, Cheikh Lô ou Cheick Tidiane Seck.
En participant à Mali Blues Fatoumata, n'est pas en terrain inconnu puisqu'elle a déjà joué dans plusieurs films, notamment dans La Genèse de Cheikh Oumar Cissokho. La dame originaire de Madina Kouroulamni non loin de Sikasso a aussi joué dans Sia, le rêve du python (prix du jury au Festival Panafricain de Cinéma de Ouagadougou FESPACO 2001).
Bassekou Kouyaté est lui sans doute, le joueur de Ngoni le plus connu au monde (instrument à cordes malien). Il a joué avec Ali Farka Touré mais aussi Toumani Diabaté. Aujourd’hui à la tête de son groupe « le Ngoni Ba », Bassekou se produit dans tous les grands festivals.
En 2010, il a été nominé aux Grammy Awards dans la catégorie « Best traditionnal World Music ». Le génial musicien a fait paraitre, il y’a un an, son dernier album Ba Power. Un opus salué par la critique.
Ahmed Ag Kaedi, est à l'initiative de la création du groupe Amanar en 2005. Avec une musique moderne et avant-gardiste, Amanar est l'un des dignes ambassadeurs du blues Touareg.
Master Soumy est quant à lui un des rappeurs et activistes les plus virulents de sa génération. Il vient de lancer un nouvel album intitulé Gwélékan. Pourfendeur du régime du Président Ibrahim Boubacar Keïta, il lui consacre spécialement un single : « Toukoutoukou bari bari » littéralement « bricolage ». Dans ce texte, qui fait le buzz depuis sa sortie, il y’a quelques semaines, il accuse IBK de gestion calamiteuse et de gabegie.
Assurément, la prouesse de Lutz Grégor le réalisateur de Mali Blues est remarquable car, il n’était pas facile de réunir autant de sommités de la chanson malienne dans un long métrage. Né à Berlin (Allemagne) en 1952, Lutz Grégor, spécialiste de documentaires, connait bien l’univers de la culture particulièrement celui de la danse. En effet, il s’intéresse depuis longtemps dans son travail à la connexion qui existe entre danse et cinéma.
Parmi ses œuvres on peut citer : Contact Triptyque (1992) - prix de la cinématographie au Grand Prix Vidéo Danse de Paris en 1992, Enfants Royal (2001), un long métrage film plein, projeté au Festival Max Ophüls de Sarrebruck (2002). Lutz enseigne le « Cinéma physique » dans des ateliers et dans les universités et académies d'art dans toute l'Europe, il est actuellement professeur associé dans les programmes de danse à Palucca Dance School (Dresde).
MALI BLUES_TRAILER (français) from gebrueder beetz filmproduktion on Vimeo.
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