Instants Pluri’Elles FIGAS Dakar 2022 : De la jeunesse, de la beauté et surtout du talent !
Guidées par leur rêve de briller à travers le monde, 5 chanteuses d’Afrique ont répondu favorablement à l’invitation de l'agence Afrik'Consult, pour animer les showcases baptisés « Instants Pluri'Elles », qu’elle a organisés les 12 mai et 13 mai derniers, au grand théâtre Doudou Ndiaye Coumba Rose de Dakar (Sénégal), en prélude à la grande édition du Festival International de la Gastronomie et des Arts du Spectacle(FIGAS), qui se tiendra en juillet prochain en France.
Couvertes de perles et de bijoux africains, les amazones des Instants Pluri’Elles du FIGAS, rangées en bataille telle une armée dans les loges du grand théâtre de Dakar, essayent de se concentrer à quelques minutes de l'ouverture du spectacle du 12 mai.
L’une d’entre elles, la chanteuse sénégalaise Coumbis Sorra, dans une mini robe en tissu africain cousue sur mesure, ne parvient pas à dissimuler la tension qui règne malgré le sourire lumineux qui maquille son visage.
Sur le parquet de l’estrade du théâtre, elle multiplie les aller-retours avec sa longue botte de cuir jaune, en attendant que les rideaux qui la séparent du public ne s'ouvrent ; et malgré le stress, elle nous laisse un mot :
J’ai été convoquée ici avec 4 autres voix féminines d’Afrique, pour prendre part à ces showcases organisés en prélude au FIGAS, qui doit se tenir cet été en France. Il n’y aura que de grands talents sur scène ce soir et c’est moi qui ai la lourde tâche d’introduire le spectacle. Je compte donner le meilleur de moi-même.
Coumbis et Chadia sont les 2 représentantes du Sénégal à l’affiche du show. Les autres, Jemiriye (USA/Nigeria), Khoudia (Mauritanie) et Nina Wateko (Congo) sont quant à elles venues de très loin, pour prendre part à la fête.
Les 5 créatrices qui sont toutes en plein développement de leurs carrières, entretiennent de grandes ambitions de briller en Afrique et à l’international dans les années à venir. Les showcases en prélude au FIGAS sont une opportunité précieuses pour elles, parce qu’ils vont leur permettre de jouer sur la scène du grand théâtre de Dakar, mais aussi donner la possibilité à l’une d’entre elles, de se produire en live à la prochaine édition du FIGAS.
Coumbis donne le ton des festivités avec brio, en plongeant d'abord le public dans la douceur des musiques de l’île de Gorée, avant d’installer le groove entraînant des rythmes de sa Casamance (Sénégal) natale.
La suite du spectacle offre une véritable cartographie musicale de l’Afrique aux invités, avec notamment la mauritanienne Khoudia qui, avec sa voix stellée et suave, explore en acoustique et avec une instrumentation légère, des rythmes du pays de Mourabitounes.
Quand Nina Wateko monte sur scène à son tour, elle délivre avec une maîtrise remarquable, un récital de rumba congolaise ; et en accélérant un peu la cadence, elle atterrit sur du ndombolo bien entraînant, avec le morceau « Africa » qui a fait danser la foule.
En entrant sur scène, l’americano-nigériane Jemiriye casse un peu l’ambiance avec son introduction yoruba empreinte de spiritualité. Mais bien vite, elle s'exécute sur le rythme qui continue de faire le succès de la chanson nigériane depuis plus d'une décennie : l’afrobeats ! Sa chanson « Lagos », solaire et chaleureuse, qu’elle interprète avec une grande allégresse, s’inscrit dans ce style bien connu.
La talentueuse Chadia monte sur scène autour de 23 heures (GMT), quand le spectacle atteint son apothéose. Sa proposition teintée de yela (la musique peule) et de rythmes casamançais, est lourdement soutenue par l’orchestre national du Sénégal, qui a assuré le backing band pour les 5 artistes invitées.
Après le show du 12 mai, les 5 amazones des Instants Pluri’Elles du FIGAS se retrouvent à nouveau le 13 mai, toujours sur le site du grand théâtre qui avait une heure auparavant, abrité une importante conférence sur les droits d'auteur et la crise du Covid animé par M. Bathily, directeur général de la Sodav, pour un second show de restitution cette fois, après une résidence de création qu’elles ont eue avec les artistes du Women Project (WOP), qui étaient récemment à Dakar, pour un spectacle avec l’afro-rumba club dans le cadre du programme Marseille en Afrique.
Coumbis et sa bande se sont donc jointes à Matibeye Géneviève (Tchad), Koudy Fagbémi (Bénin) et Tyrane Mondeny (Côte d’Ivoire), pour donner un spectacle magique là-encore, ponctué par une reprise en collectif, du tube « Africa » de la star planétaire Salif Keïta.
Imaginez seulement 8 voix féminines d’Afrique chantant la splendeur du continent dans leurs langues respectives, accompagnées avec maestria par l’orchestre sénégalais 100% féminin Jigeen Ni – sous la direction de l’excellent Fredy Massamba…
On peut le dire, le public du grand théâtre a eu droit le 13 mai, à une alchimie musicale unique, aux parfums des rythmes du continent, mais aussi du jazz, du reggae, de la soul et de la pop. Mais les actrices du show ont elles aussi savouré le moment, en témoigne les propos de l'une des membres de l'orchestre Jigeen Ni :
C'était un plaisir de jouer avec les filles du WOP ce soir ; nous nous sommes rencontrées à la dernière édition du MASA en Côte d'Ivoire, et nous étions enthousiastes à l'idée de collaborer avec elles. Nous sentions que cette fusion allait produire quelque chose de beau ici à Dakar et nous ne nous sommes pas trompées.
Les 5 autres chanteuses qui sont associées à nous pour donner les notes finales de ces Instants Pluri’Elles du FIGAS, sont elles aussi spéciales et c'était vraiment un plaisir de collaborer avec toutes ces artistes.
Au bout de la nuit, il y avait chez les actrices du spectacle, de l'épuisement, de l'exténuation et même des douleurs, notamment chez Evora Vaz, la bassiste de Jigeen Ni, qui a quitté la scène avec des maux d'épaule ; mais il y avait surtout de la satisfaction et le bonheur du devoir bien accompli !
On retiendra de ces « Instants Pluri'Elles » du FIGAS 2022, que les femmes d’Afrique ont du talent, des rêves et suffisamment d’énergie pour aller à la conquête du monde. Elles attendent juste qu'une perche leur soit tendue, pour exprimer l'immensité de leur savoir-faire.
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