Mouches symphony d'Ibaaku : une critique des NTIC
Fidèle à ses précédentes créations, Ibaaku revient avec « Mouches symphony ». Music In Africa vous propose quelques clés pour rentrer dans cette œuvre particulière d’un artiste singulier.
Chaque chanson d’Ibaaku est un voyage, une prestation globale (visuelle et auditive) dans laquelle le public est à la fois spectateur et acteur involontaire. Visuellement, le clip de « Mouches symphony » questionne l’animal pouvant exister en chaque humain.
Les mouches d’Ibaaku peuvent aussi être les humains de la société contemporaine colonisée par le numérique. Les humains sont des perpétuels voyageurs volant d’une nouvelle à l’autre, d’un mail à l’autre, d’un sms à l’autre. « Mouches symphony » peut être la société de consommation, ce fleuve qui charrie tous les humains.
Un fleuve représenté dans le clip montrant des humains victimes d’info obésité, des humains bombardés, noyés par des milliers de nouvelles grâce aux smartphones, ordinateurs et montres connectées. Vus par Ibaaku, les humains peuvent ressembler à des mouches qui se posent sur tout, lèchent et absorbent tout.
« Mouches symphony » c’est aussi l’évolution du regard humain. Les mouches ont littéralement les yeux plus gros que la tête. Les mouches ont des yeux composites formés de 200 unités visuelles. L’humain 2.0 aussi a des yeux plus gros car il voit via tous les services et applications que propose internet.
L’avantage de la vision de la mouche est que l’insecte réagit plus rapidement et parvient à échapper aux assauts et attaques. Les humains 2.0 sont-ils améliorés ou perpétuellement ralentis par la technologie ?
Ibaaku et son staff ont tourné le clip de « Mouches symphony » en Ouganda, après avoir participé au festival Nyege Nyege. Ce nouveau clip est le fruit d’une collaboration avec l’équipe de CrispMedia, à Kampala, Ouganda.
Visuellement le clip insiste également sur la vision du monde qui peut être, mono, multicolore, éthérée, brouillée, agitée ou constituée de cellules multiples.
Dans ce dernier cas, c’est une restitution de la vision des yeux de la mouche. Etre ou ne pas être ou une mouche ? Ce pourrait être la question qu’Ibaaku pose à son public.
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