
Malick Jabir, Poezik
Poezik, la proposition de Malick Jabir est d'une belle pertinence. Sorti le 07 avril 2017, l'album du slameur sénégalais est étonnamment passé inaperçu malgré une belle invitation à voyager à travers les mots. Invitation qui allie rimes, musicalité et émotion. Chronique d'un premier semestre réussi.
- Jabir sur scène ( Photo ) : Mohamed Diama Diop.
Sans doute galvanisé par ses excellentes prestations aux Vendredi Slam, l'artiste Malick Jabir saute le pas et lâche 5 titres aussi versatiles qu'inspirés tout au long des vingt-deux minutes de voyage sonique qu'est ce très bon, Poezik.
Le fan de Slam est plongé dans le sujet d'entrée avec « Quand j'arrive pas... », un morceau qui claque aux oreilles dans un tempo semi-rapide avec une voix grave qui porte. Le titre est une fidèle radioscopie pleine d'humour et de réalisme du paysage audiovisuel sénégalais.
L'album se poursuit avec « Sad Mbeugel » qui malgré une note finale triste (autobiographique ?) redonne foi en l'amour et surtout l'envie de se blottir dans les bras d'une belle créature qu'importent ses origines, pourvu que l'amour vous guide. Sur ce titre d'ailleurs, on retiendra la punchline suivante : « L'amour parle toutes les langues et lorsqu'il se tait, c'est qu'il fait s'emmêler les langues ».
Sur « Djiguen », en compagnie du chanteur Bouba Kirikou, un titre aux allures de conte sur une rythmique reggae, une mélodie et un refrain bien sentis, Malick déploie ses atours d'artiste complet et nous emporte dans le tourbillon de son univers.
Le voyage continue avec un accrocheur « Original » à l'intro de slide magnifique. Sur ce morceau, la guitare sublime la voix grave chantonnant en mid-tempo de l'artiste. Le piano et la basse se font entendre avec des rimes entrainantes qui vous insufflent une formidable envie de bouger.
Le disque se clôture sur un titre aux sonorités bien envoyées : « Jox ma » featuring le jeune artiste Rhapsod. Avec « Jox ma », le slameur, avec réussite, se fait tour à tour chanteur et rappeur.
Poezik, dégage une si belle musicalité qu'on le réécoute volontiers. On s'y replonge sans hésitation en faisant attention encore plus à chaque note de guitare ou de piano, qui ne fait qu'ajouter au charme de ce slam mâtiné de musique de qualité avec ce côté urbain et unique.
Au final on est agréablement conquis par cette voix grave et cette habilité à raconter de bonnes histoires tout en rimes qui font de Malick Jabir un artiste à suivre.
Pour la petite histoire, cet amoureux des mots est parmi les membres les plus en vues du collectif dakarois, Vendredi Slam, à coté d'artistes comme Ceptik, l’Ermite, Diamil MC, Xalil ou Minuss. Malick a commencé à écrire à l'âge de 15 ans. Il est par ailleurs professeur d'anglais et de français au lycée. Avec Poezik, il valide avec succès ce premier semestre sur la scène artistique locale. De quoi présager un second semestre tout aussi réussi.
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