Boy Marone : musique, évolution et nouveaux horizons
Après une longue absence, Boy Marone, l'artiste sénégalais qui a marqué les années 90 avec ses albums emblématiques, revient sur le devant de la scène musicale. Depuis son exil en France, Boy Marone a parcouru un chemin artistique et entrepreneurial riche en expériences. Dans cet entretien exclusif, il nous raconte son voyage musical, ses projets futurs, et son regard sur l'évolution de la scène musicale sénégalaise. Découvrez les réflexions et les aspirations d'un artiste qui a suivi sa propre voie pour conquérir le monde de la musique, et qui est maintenant prêt à partager son nouveau chapitre avec ses fans.
Bonjour Boy Marone, cela faisait longtemps que les Sénégalais n’avaient plus de nouvelles de vous. Où étiez-vous ?
Bonjour Lamine, effectivement, Boy Marone était loin, en France. J’ai pris cette décision pour me rapprocher de mon label, Lusafrica, qui a produit mes deux albums, Pikine Dekou Wayla et Sénégal, respectivement sortis en 1996 et 1999.
Ce déplacement visait-il à promouvoir vos albums ?
Tout à fait. L'objectif était de renforcer leur promotion en Occident. Nous avons commencé la promotion ici, en Afrique, d'abord à Dakar, puis à Abidjan, avant que je ne m'envole pour la France.
Vos deux albums ont marqué la musique sénégalaise de manière indélébile. Que vous évoquent-ils aujourd'hui ?
Ils évoquent beaucoup de choses, Lamine. La musique est un long voyage, et ces deux albums m'ont ouvert les yeux sur cette réalité. J'ai eu l'opportunité de rencontrer des personnes importantes, de collaborer avec de nombreux artistes, et d'explorer divers styles musicaux pour enrichir mes créations.
Vous avez également promu ces albums en France. Comment percevez-vous les critiques selon lesquelles vous avez gâché votre carrière en migrant en France ?
Je ne pense pas avoir gâché quoi que ce soit. Tout dépend de la perspective. Certaines personnes envisagent uniquement le succès local, mais pour ma part, je voyais plus grand. En arrivant en France, j'ai dû relever d'importants défis, car j'étais encore novice. J'ai suivi une formation, acquis de nouvelles compétences, et participé à des projets d'envergure, comme le single collaboratif Haïti debout, qui a eu un rayonnement mondial.
Votre expérience en France vous a également conduit à vous impliquer dans l'entrepreneuriat culturel. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Absolument, Lamine. En France, j'ai cofondé une association visant à rassembler différents artistes pour travailler ensemble de manière synergique. Les nouvelles technologies ont bouleversé notre industrie, mais cette expérience m'a permis de m'investir davantage au Sénégal, où j'ai créé mon propre label de production enregistré au registre de commerce.
Votre retour au Sénégal est-il définitif, et comment envisagez-vous de vous réintégrer sur la scène musicale locale ?
Je n'ai aucune intention de me précipiter. Boy Marone est un nom bien connu ici, et les choses se passent bien. Je travaille actuellement sur la sortie de mon troisième album studio cette année, dont un titre est déjà disponible ("L'allaitement maternel"). Je m'occupe moi-même de la production, sans précipitation, tout en envisageant des projets événementiels.
Que pensez-vous de l'évolution de la scène musicale sénégalaise ?
Je suis enthousiaste, Lamine. L'émergence de jeunes talents est une excellente nouvelle. Cela témoigne de nos ressources musicales abondantes au Sénégal. J'encourage ces talents à travailler dur et à viser l'international. Des artistes comme Mory Kanté, Youssou N'Dour, A'salfo et Alpha Blondy ont réussi à briller au-delà des frontières du Sénégal, et je crois que nos jeunes artistes peuvent également y parvenir avec détermination et travail acharné.
Parlons de vos débuts dans la musique. Comment avez-vous réussi à devenir le premier artiste issu de la banlieue dakaroise à briller sur la scène sénégalaise ?
Je n'ai pas grandi dans une famille de musiciens ni hérité d'une tradition griotique, Lamine. Ma passion pour la musique est née très tôt, et j'ai appris en autodidacte. J'ai enregistré des maquettes pour me faire connaître, et c'est grâce à l'émission de Michael Soumah que j'ai eu ma première chance. J'ai ensuite été présenté à Manu Lima, directeur artistique en France, qui a cru en moi et m'a fait signer un contrat. Cela a ouvert les portes du succès international.
Pouvez-vous nous en dire plus sur votre prochain album, Dem Dikk ?
Bien sûr, mon prochain album s'intitule Dem Dikk. Nous travaillons toujours dessus et avons recueilli divers avis professionnels. J'ai même eu l'opportunité de discuter de ce projet avec la star Baaba Maal. L'un des morceaux, « L'allaitement maternel », est déjà disponible, et plusieurs versions seront enregistrées. Restez à l'écoute pour découvrir davantage.
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