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20 ans après le lancement - Mamou Daffé évalue l'impact social du Festival sur le Fleuve Niger
Passion, formation, partage et solidarité, voici les mots qui reviennent en ritournelle dans les propos de l'acteur culturel malien Mamou Daffé, quand il faut évaluer l'impact du Festival sur le Fleuve Niger, qu'il a fondé il y a plus de 2 décennies.
Mais dans cet entretien avec Mory Touré, l'opérateur culturel malien parle également du Centre culturel Kôrè, de l'Institut Kôrè des Arts et différents chantiers sur lesquels il travaille avec ardeur, pour participer au développement des secteurs culturels et créatifs en Afrique.
- (Photo) : l'opérateur culturel malien Mamou Daffé.
Bonjour Mamou Daffé ; aujourd'hui, vous êtes le président fondateur du Festival sur le Fleuve Niger. Est-ce qu'au début de cette aventure, vous imaginiez que 20 ans plus tard, cet événement, englobant plusieurs compartiments de la culture, pourrait devenir un lieu de convergence de la culture du Mali, de l'Afrique, et même du monde ?
Bonjour Mory ; pour te répondre, pas vraiment ! Il faut dire que 20 ans d'existence, c'est énorme. Beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. Nous sommes entrés dans ce métier par pure passion ; passion pour notre culture, passion pour améliorer nos compétences.
Particulièrement, la vision était de partir du gisement culturel de notre patrimoine, de le valoriser, le comprendre, et le partager avec le monde entier. D'où notre slogan « Partageons les couleurs de la vie ». Le festival prospère, mais il reste beaucoup à faire dans le processus de construction de notre projet.
C'est émouvant de réfléchir sur ces 20 ans, une période de passion et d'émotion, partant d'un petit projet culturel pour aboutir à un développement global du territoire à plusieurs niveaux.
Nous avons diversifié avec le Festival sur le Fleuve Niger, la Fondation Festival Sud de Niger, le Centre culturel Kôrè, que je dirige au quotidien. Nous sommes satisfaits de notre développement et des emplois créés, en particulier avec l'Institut Kôrè des Arts. Nous partageons notre expérience avec d'autres acteurs culturels du Mali et c'est d'ailleurs, un point de fierté pour nous. Nous cherchons à partager notre savoir, notamment avec notre concept d'art social pour le changement social, le management maya, et le leadership. Notre objectif est de partager ces pratiques avec nos frères du continent.
En parlant du continent, on sous-entend synergie. À travers la Fondation, vous avez collaboré avec le réseau KYA, êtes devenu président d'Arterial Network, et avez lancé des projets comme le circuit mandingue et le Fonds africain. Peut-on dire que, pour un développement réussi dans le secteur culturel, la richesse financière et la solidarité sont toutes deux nécessaires ? Comment la solidarité a contribué au succès, non seulement à Ségou, mais aussi dans de nombreux centres culturels en Afrique aujourd'hui ?
En effet, Ségou et le Mali sont aujourd'hui des hubs importants dans le domaine des ICC. Grâce à la dynamique de nos collègues et de l'ensemble des acteurs culturels, nous avons fait de notre territoire, un modèle de développement local et d'innovation sociale. La solidarité a été cruciale.
Nous avons collaboré avec le réseau Kia, créé le Fonds Maya, et élargi notre partenariat à l'échelle continentale avec Artedel Network. Nous avons également contribué à la création du Fonds africain pour la culture, une initiative de solidarité entre les acteurs culturels seniors et juniors pour soutenir la professionnalisation du secteur culturel africain. Les ICC sont des pourvoyeurs d'emplois décents, et nous croyons qu'elles peuvent contribuer au développement et à la stabilité de nos régions.
Vous avez mentionné l'importance de la culture comme outil de promotion de la stabilité et de la paix. Pensez-vous que la visibilité que vous donnez à la culture africaine à travers Ségou et vos partenariats, a changé le regard des gouvernements sur la culture, traditionnellement sous-financée ?
Certainement, cela prend du temps, mais nous avons eu un partenariat solide avec notre ministère de tutelle depuis le début. Il s'agit d'une dynamique de partenariat public-privé. Les acteurs culturels doivent comprendre que le rôle de l'État est la régulation, et nous devons créer la richesse.
Le Mali est maintenant un hub culturel, et la vivacité des acteurs culturels a attiré l'attention internationale. Les artistes maliens rayonnent dans le monde, démontrant la force de la culture comme outil de cohésion sociale et de promotion de la stabilité.
Nous travaillons sur la reconnaissance de la culture comme une solution, mettant en avant la richesse culturelle du pays pour contribuer à l'émergence des territoires.
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