Le Mvett vers une candidature à l’inscription au Patrimoine Culturel Immatériel de l’UNESCO
L’inscription du Mvett au Patrimoine Culturel Immatériel de l’UNESCO fait partie des projets évoqués lors de la rencontre entre le ministre de la Culture et le représentant de l’UNESCO au Gabon, ce 19 février.
Désignant aussi bien l’ensemble de récits guerriers du peuple Ekang que l’instrument de musique à cordes joué pour les accompagner, le Mvett pourrait bien figurer au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Le sujet de son éventuelle inscription a été évoqué au cours d’une rencontre entre le ministre de la Culture, Dr André Jacques Augand, et le représentant de l’UNESCO.au Gabon, Éric Voli Bi.
Ce dernier a tenu à préciser que le processus est encore long avant d’y parvenir. Soutenu par le Cameroun et la Guinée-Équatoriale, ce projet fera l’objet d’un atelier pour harmoniser les différents points de vue. Il a également mentionné qu’une mission d’experts se rendra au Gabon pour faire le point dudit patrimoine.
Pour arriver à une inscription, il y a un travail à effectuer en amont. C’est ce à quoi s’attellera cette mission d’experts, notamment pour l’identification des éléments à préparer pour la présentation de la candidature.
Le Mvett est la plus prestigieuse manifestation de la culture Fang et des peuples apparentés (au Gabon, enGuinée-Équatoriale et au Cameroun). Ce mot désignait d’abord l’instrument utilisé, une sorte de harpe en forme d’arc. Ensuite, il désigna le fait d’en jouer, les genres littéraires qu’il accompagne et les veillées qu’il anime.
L'origine du Mvett, comme celle du peuple Fang-Béti-Bulu, est assez mal connue. Les Fang-Béti-Bulu sont un groupe affilié par la langue et des pratiques culturelles communes. Les Fang vivent au Gabon, en Guinée-Équatoriale et une petite minorité au Congo-Brazzaville, alors qu'on retrouve les Beti et les Bulu au Cameroun. D'après les récits oraux, le Mvett serait apparu au cours de la migration des Fang-Béti-Bulu vers l'Afrique centrale.
Les chants et les récits étaient déclamés à l'occasion des expéditions guerrières pour donner du courage aux combattants et pour instiller en eux un sentiment d'invincibilité avant et pendant les batailles. Au-delà de son rapport à la guerre, l'art du Mvett englobe d'innombrables aspects de la culture Fang : la poésie, la philosophie, les connaissances scientifiques , la spiritualité, le rêve de transcendance ou de surhumanité, ce qui a fait dire à Philippe Ndong Ntoutoume, auteur de nombreux ouvrages sur le Mvett, qu'il s'agit d'un « art total ».
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