Manu WorldStar à la conquête du monde
Music In Africa a récemment été convié au showcase #BTBManuWorldStar organisé par Trace South Africa. Les BTB Lives (diminutif de «About to blow », qui signifie en français « prêt à exploser ») sont une série de concerts live mettant en vedette de jeunes artistes se trouvant à une période charnière de leur carrière, selon la directrice de Trace Afrique du Sud, Valentine Gaudin.
Manu WorldStar, de son vrai nom Emmanuel Mulimbi Mutendji, est un jeune artiste sud-africain d’origine congolaise. Sa chanson « Na Lingi » est en voie de devenir un véritable hit. Il a déjà atteint la première place des charts sur certaines radios locales et à l’internationale, dans des pays comme le Botswana (Yarona FM Hot 20 Chart) et la Grande-Bretagne (Radio 1 Extra DNA top 5 Chart).
Dans une atmosphère intimiste et conviviale, Manu WorldStar a, lors de ce live, exécuté quelques chansons pendant près d’une heure. Souriant et chaleureux, à l'aise sur scène et communiquant fréquemment avec son public, le jeune artiste de 23 ans a démontré toute l'étendue de son talent et son univers riche et culturellement métissé.
Difficile de classer Manu WorldStar, tant ses chansons sont un subtil mélange de rap, rnb, pop et d'afro-pop. Une versatilité qu’il assume complètement et dont il compte faire sa marque de fabrique.
« Je dirais que je suis un artiste polyvalent (…) ce que je veux faire, c'est avoir un répertoire varié où tu peux m’entendre aussi bien rapper que chanter. Bien que je puise mon inspiration principale dans le hip-hop, et que cela se ressent dans ma façon de chanter, de parler et de m’habiller, mon univers musical c’est plus que cela » a-t-il déclaré à Iol.co.za, une publication en ligne sud-africaine.
Lors de la séance de questions-réponses, il précisé qu’ayant vécu toute sa vie en Afrique du sud, il ne s’est jamais senti, ni tout à fait Congolais, ni complètement sud-africain. C’est grâce au hip-hop qu’il a pu se forger une identité qui incorpore sa double culture et des influences variées issues de multiples rencontres.
« Dans mes chansons et mes textes, tu reconnais un peu du Congo, un peu du Nigeria un peu du Ghana. Je rencontre beaucoup de gens venus de beaucoup d’endroits différents et j’essaye d’inclure toutes ces expériences dans ma musique. C’est pour cela que je chante et que je rappe pour que chacun s’y retrouve selon ses goûts » ajoute-t-il.
C’est en effet le message qu’il a voulu faire passer dans son titre « Na Lingi » (« J'aime » en français). Cette chanson d’amour est également une ode à la femme africaine. « La rencontre qui m’a inspiré cette chanson est d’ailleurs ici dans la salle » dit-il en souriant.
Chanté en anglais avec un refrain en lingala, une des principales langues parlées en RD Congo, parsemé de quelques mots en swahili, « Na Lingi » capture parfaitement l’identité de ce jeune artiste, à la carrière déjà très prometteuse.
Dans le clip de la chanson, le drapeau de son pays d’origine la RDC côtoie fièrement celui de son pays natal l’Afrique du sud. Le décor du clip est lumineux et très coloré. Manu y est entouré d’un groupe de jeunes garçons et filles qui passent un bon moment ensemble, à rire et à danser.
Le clip est rafraîchissant et dégage une forte dose d'ondes positives. Bien qu’il se revendique le milieu du hip-hop, Manu s’éloigne, fort heureusement, des clichés actuels du rap (grosses voitures de luxe, alcool et femmes dénudées qui se trémoussent)
« Je voudrais que les femmes africaines, en écoutant ce morceau, se sentent appréciées. Il est vrai que pour le moment la plupart des contenus musicaux dégradent l'image de la femme, mais moi je voudrais la célébrer », explique-t-il.
Pour boucler la soirée, Manu reprend « Na Lingi » à la demande du public. Il est rejoint par sa maman sur scène, qui visiblement émue et heureuse, esquisse quelques pas de danse et reprend le refrain avec lui. Le tout sous le regard fier et complice de son père.
Manu WorldStar a démontré à son audience, le temps du showcase, qu’il a toutes les cartes en main pour devenir la prochaine star afro-pop et conquérir le monde aux cotés des stars d'aujourd'hui comme Wizkid, Fally Ipupa et Davido.
Mais pour l'instant, il vient surtout renforcer les rangs de ces jeunes issus de l’immigration, tels que la rappeuse Rouge et le chanteur Trésor (originaires également de la RDC), qui apportent un nouveau son à la musique sud-africaine en y incorporant leurs parcours et identités.
Un nouveau single « Go Down », en collaboration avec Dj PH et Rouge a d’ailleurs été lancé sur les réseaux sociaux il y a quelques jours.
Une chose est sûre, Manu WorldStar est l'une des prochaines stars dont vous allez entendre parler.
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