Cee Elassaad : « l’Afrique est en train de se faire une place de choix sur la scène électro mondiale »
Considéré comme l’un des 10 meilleurs artistes afro-house par le site traxsource, le Disk-Jockey Cee Elassaad, qui a animé la 25e édition des soirées Electrafrique à Dakar (Sénégal), a répondu à 5 questions de notre rédaction.
Qui est Cee Elassaad ?
Bonjour Jean, je suis Cee Elassaad, Disk-Jockey et musicien électronique originaire du Maroc.
« Cee » est la prononciation anglaise de l’initiale de mon prénom « Chouaib ». Je me suis attribué le nom d’artiste Cee Elassaad, simplement parce qu’il est aisé à prononcer pour mon public.
Passionné de football, j’ambitionnais dans mon enfance de faire carrière dans ce sport. Mais à l’âge de 11 ans, j’ai été affecté par une maladie qui m’a mis en surpoids. Mes jeunes copains m’appelaient alors le « gros », brisant mon rêve de devenir sportif.
Solitaire, je passais de longues heures à écouter de la musique sur une station de radio allemande, qui proposait des hits hip hop et électro. C'est ainsi que j'ai été happé par l’univers des sons.
J'ai commencé à organiser et animer de petites soirées au collège, me lançant ainsi dans la musique alors que rien ne m’y prédestinait.
Comment définis-tu ta musique ?
Ma musique s’inscrit parfaitement dans ce genre que l’on appelle afro-house. Il s’agit d’un mix de mes nombreuses expériences et influences musicales.
Je propose un mélange de sonorités africaines, arabes et afro-américaines.
Si je dis que ma musique s’inscrit dans l’afro-house, c’est parce qu’elle puise ses racines dans le vaste héritage culturel de nos traditions africaines. Elle est embellie par des performances vocales de nos tribus et par des instruments traditionnels.
Qu’est ce qui t’a définitivement propulsé à l’avant de la scène afro-house ?
Je dois dire que ma participation au Talk Deep il y a quelques années au Maroc, a été un tremplin pour ma carrière. Cette rencontre m'a permis de croiser pour la première fois des artistes exceptionnels comme Louie Vega, Osunlade ou encore Boddhi Satva ; en clair, c’était mon tout premier pas dans la cour des grands.
Ensuite se sont multipliées les rencontres les plus enrichissantes, qui ont contribué à faire de moi l’artiste, mais aussi l’homme que je suis aujourd’hui.
Un artiste comme Osunlade m’a beaucoup enseigné sur la spiritualité et l’attitude du Disk-Jockey, tandis que Boddhi Satva par exemple, m’a beaucoup inspiré dans l’art du mixage en soi.
Aujourd’hui je ne suis la copie de personne, je suis moi et je remercie le destin de m’avoir permis de faire les meilleures rencontres au bon moment, car beaucoup ont de la détermination mais échouent parce qu’ils n’ont pas rencontré les personnes qu’il fallait.
Tu es à Dakar pour une soirée Electrafrique, qu'est-ce-que ça représente pour toi ?
Ce n’est pas ma première fois de prendre part à cet événement, j’avais déjà animé une soirée Electrafrique ici à Dakar par le passé.
Sincèrement, c’est un très beau spectacle ; il y a toujours beaucoup d’ambiance et j’aime voir l’engouement du public sénégalais à venir danser sur de la musique électronique.
J’aime aussi le Sénégal, c’est un pays chaleureux et beau, je me sens comme chez moi ici.
Je voyage beaucoup, je me produis en France, en Allemagne, en Tunisie et dans beaucoup d’autres endroits, mais quand je viens au Sénégal, c’est toujours avec beaucoup de joie.
Quel regard portes-tu sur la scène électro Africaine ?
C’est une scène qui est en pleine expansion. Il faut dire que l’Afrique est un vaste continent et les réalités ne sont pas toujours les mêmes quand on va d’un pays à l’autre. Dans la région australe par exemple, en Afrique du sud notamment, les soirées de musique électronique foisonnent.
Au Maghreb aussi les choses avancent et je suis ravi de constater qu'en Afrique de l’Ouest également ça bouge, pour preuve, je suis ici à Dakar pour une party.
La musique électronique africaine est en train de gagner du terrain ; les Disk-Jockeys du continent ont réussi le grand pari, celui d’intégrer nos rythmes traditionnels dans des créations universelles, appréciées sur les 4 coins du globe.
Quand je vois un artiste comme le Sud-africain Black Coffee et bien d’autres encore glaner des distinctions à travers le monde, je pense sincèrement que l’Afrique est en train de se faire une place de choix sur la scène électro mondiale.
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