Sando Marteau & Mujik'a Kwetu

Sando Marteau est né en 1973 à Lubumbashi en République démocratique du Congo, où il vit et travaille. Il est comédien et metteur en scène dans la troupe MUFWANKOLO, compagnie mythique de théâtre populaire swahili du Katanga, région située au Sud-est de la R.D.Congo.

Mais il est surtout conteur/griot et poète. Ses textes en swahili ont fait l'objet d'études, notamment dans 2 ouvrages de référence : Chanter l'existence (Alena Rettova) et Kama (Maëline Le Lay).

En 2002, il reçoit une commande insolite du professeur Bogumil Jewsiewicki : en plus de sa participation aux pièces de théâtre de sa compagnie, il est invité à jouer quelques-unes de ses compositions musicales en swahili lors des spectacles du projet « Mémoire de Lubumbashi ».

C'est la naissance du groupe Mujik'a Kwetu, composé d'artistes masculins et féminins congolais. Le succès de ces prestations l’encouragera à se produire à Lubumbashi, dans le reste du Congo puis à l'étranger, tout en développant, parallèlement à sa carrière de comédien, une carrière de musicien.

Les compositions de Sando s’inscrivent dans la lignée de la chanson populaire swahilie de Lubumbashi et rappellent des grands noms des années 60 tels que MWENDA WA BAYEKE, MASENGO KATITI ou LOSTA ABELOS.

Comme chez tous les précurseurs, les chansons sont accompagnées à la guitare acoustique et rythmée par une percussion sur bouteille. Mais Sando s’autorise aussi des virées de blues, de reggae et explore les sonorités des musiques traditionnelles de sa région.

La musique de Sando sera métamorphosée par la rencontre avec Diama Ndiaye, chanteuse et danseuse sénégalaise vivant à Lubumbashi. En duo, ils opèrent une fusion de musique, de langues et présentent sur scène un véritable dialogue entre la culture wolof et la culture swahilie du Katanga. Le swahili et le wolof, deux langues marquées par l’influence de l’arabe, trouvent dans leurs chansons une consonance insoupçonnée.

Fort de ses nombreuses collaborations artistiques et de l'élargissement du groupe Mujik'a Kwetu (14 membres actuellement), Sando poursuit son travail d'écriture et de recherche de sonorités afin de décrire les réalités liées aux souffrances et difficultés actuelles de la société congolaise : prostitution, guerre, enfants soldats, mais aussi espoir liés à un avenir meilleur et à la force et à la résistance collective.

De manière plus universelle, son œuvre décrit la condition de l'être humain dans le monde. Il est l'un des rares artistes à utiliser le swahili pour exprimer son art. Ses influences actuelles : les pionniers de la chanson katangaise (Jean bosco mwenda, Édouard masengo katiti, Joseph kiwele, Lost Abelos ) mais aussi Georges Brassens (pour lequel des concerts hommages ont été organisés en 2012, avec la traduction en swahili de ses plus grands succès) et Jacques Brel.