5 questions à Salah Remini, chef du département Musique de l'AARC
Depuis sa création en 2005, l'Agence Algérienne du Rayonnement Culturel (AARC), rattachée au ministère de la Culture, a établi son siège au sein de la prestigieuse Villa Abdellatif, une résidence datant du 17e siècle. Depuis lors, l'agence s'engage activement dans la promotion et la diffusion de la culture algérienne, couvrant divers domaines artistiques tels que la musique, le cinéma, la littérature, les arts plastiques et le patrimoine culturel.
Salah Remini, en tant que chef du département Musique, a aimablement partagé son expérience au sein de cette agence avec Music In Africa.
Vous êtes à la tête du département Musique depuis février 2021, pouvez-vous nous présenter brièvement l'AARC ainsi que votre poste ?
L’AARC est une organisation d’environ 45 employés sous la tutelle du Ministère algérien de la Culture et des Arts. Notre agence organise et co-organise des événements culturels pour promouvoir les œuvres et les artistes algériens dans toutes les disciplines. Elle porte une attention particulière à faire connaître les expressions contemporaines, locales ou issues de la diaspora algérienne.
Je suis à la tête du département musique depuis février 2021, j’ai pour mission d’élaborer une politique culturelle en vue de déployer et de développer le secteur et d’organiser une stratégie d’accompagnement du spectacle vivant pour être au plus près des préoccupations des acteurs culturels de ce secteur et favoriser l’accès à la culture.
L'intervention du département se décline sous plusieurs formes : nous assurons la présence de la scène musicale, théâtrale et chorégraphique algérienne à l’étranger et proposons à notre public des couleurs musicales venues des quatre coins du monde.
Quelles sont les actions initiées pour la promotion de la musique en Algérie ?
Nous organisons plusieurs événements tels que des projections, des performances, des concerts et des expositions, etc. Cela se fait par le biais d’événements ponctuels et des cycles périodiques, comme la célébration de la Journée Internationale du Jazz , organisé depuis 2012 par l'AARC, date de son instauration par l'UNESCO.
Nous sommes dotés d’espaces d’ateliers, de studios adaptés aux résidences d'artistes et de créateurs. Nous mettrons également en œuvre des projets artistiques réunissant des créateurs nationaux et internationaux pour offrir des spectacles originaux et inédits, promouvoir la scène algérienne à travers les prestigieuses scènes du monde.
Que faut-il, selon vous, pour renforcer la visibilité des artistes algériens ?
Le rôle de l'AARC est d’accompagner l'artiste algérien pour faire onnaître son œuvre et renforcer sa visibilité. Je profite de cette tribune pour réitérer ma demande aux artistes algériens de participer et à répondre aux appels à candidatures mis en ligne régulièrement. Pour palier notamment au manque de visibilité de nos artistes, nous organisons des séances de réseautages et master classes. À ce propos, l’AARC a une tradition, en ce sens, chaque artiste international invité par l’agence, est sommé d’animer des masters class pour les artistes locaux, qui auront la possibilité également de participer à son spectacle.
Nous agissons tel un catalyseur et médiateur en fournissant outils et conseils, toutefois, les musiciens doivent aussi faire preuve d’esprit d’entrepreneurial et aborder les canaux artistiques d’ici ou d’ailleurs et y en a beaucoup qui on réussit à le faire. Djmawi Africa est un exemple édifiants parmi d’autres.
Quels sont les axes traités par l'AARC dans le domaine de la musique et quel tableau dressez-vous du secteur culturel en Algérie ?
Comme expliqué plus haut, l'AARC est une entreprise citoyenne qui vit avec son époque. De ce fait, les axes traités par l'agence sont divers suivant la demande du moment que ce soit du public ou de l'artiste.
L’AARC a toujours soutenu les initiatives portantes sur la préservation de notre vaste patrimoine musical soit, en le rendant plus actuel ou en assurant sa promotion. Pour ce qui est du secteur culturel algérien, il faut dire qu'il est en forte ébullition grâce notamment aux nouvelles technologies qui ont permis l'émergence de nouveaux talents. Les artistes n’ont plus besoin de beaucoup de moyens pour se faire connaître, une simple vidéo sur les réseaux sociaux peut suffire, mais cela reste des initiatives personnelles. On déplore le manque de scènes, car la demande du public reste plus grande que ce qui est mis sur le marché de l’art en Algérie.
Le ministère de la Culture algérien a récemment initié diverses actions liées à sa politique culturelle, principalement concernant le statut de l'artiste, quels sont les projets futurs et perspectives de l'AARC en ce sens ?
Certes, la condition socioprofessionnelle de l'artiste est une condition primordiale et sine qua none à son épanouissement, un artiste ne devrait pas se soucier des problèmes administratifs, tel que son assurance santé ou autre, mais cela reste encore un défi a surmonté malgré la bonne volonté des pouvoirs publics dans ce domaine. L'AARC ouvre les portes de Dar Abdellatif pour plus des résidences de créations et d'échanges, ce qui fera sûrement l'enrichissement de l'offre artistique future.
Pour ce qui est des projets futurs de l'AARC, nous avons déjà entrepris un autre volet de la vulgarisation de la musique à travers l'ouverture récente d'ateliers d'initiations à la musique destinés aux enfants (les adultes de demain) qui feront, on l’espère, vivement émerger de talentueux musiciens et musiciennes qui ferons vibrer la scène algérienne des années à venir.
Commentaires
s'identifier or register to post comments