6 Questions à Gloria Fataki, Directrice Générale de Trace Congo

En fonction depuis bientôt deux ans, elle nous a fait l’honneur de répondre à nos questions après son intervention lors du Forum.

Quel état des lieux avez-vous fait dans le secteur musical congolais à votre arrivée ?

Ce qui m’a le plus frappé, c’est l’insistance des artistes sur le fait qu’ils n'étaient pas accompagnés correctement. Ayant grandi en France, j’ai tout de même suivi l'évolution de la musique congolaise. De l'extérieur, je n'avais pas conscience des limites rencontrées par la majorité des artistes au pays. Les artistes congolais que l’on écoute en Europe ne sont qu’une vitrine : il y a beaucoup plus de chose que l’on découvre sur ces derniers lorsque l’on arrive sur place. Bien entendu, il y a aussi des choses positives mais c’est ce qui m’a le plus marqué.

Avec l’arrivée de Trace Congo, Il y a t'il eut une évolution conséquente par rapport à cette situation initiale ?

Je travaille au sein de la société Trace Congo depuis bientôt deux ans et en ce lapse de temps, on ne déplace pas des montagnes. Cela étant, j'estime qu’il y a eu un changement significatif dans la communication. Le fait que je sois là aujourd'hui à Lubumbashi est une marque de considération, cela démontre entre autres que nous nous intéressons à l'ensemble du territoire. Nous ne restons pas concentrés sur Kinshasa.

La semaine prochaine, nous serons à Brazzaville en présence du PDG de Trace, Olivier Laouchez. L’idée c'est vraiment de tourner et de montrer un intérêt global pour tous afin que les artistes en dehors de la ville de Kinshasa se sentent concernés, parce qu’il y a vraiment une polémique sur le fait que Kinshasa est le lieu favori pour exceller dans la musique. Effectivement, notre bureau basé là-bas pour des raisons pratiques mais nous sommes ouverts à tous les territoires. Et donc à ce niveau-là, je pense que nous avons fait des progrès.

Beaucoup d'efforts ont été fait du côté de Trace Congo, qu’attendez-vous des jeunes en retour ?

Comme je l’ai dit tout à l'heure à la conférence, l’un de mes dictons préférés c’est « aide-toi et le ciel t’aidera ». Donc, il faut d’abord commencer par fournir des efforts de son côté avant de pouvoir compter sur Trace pour pouvoir émerger.

Je pense qu’il y a vraiment un travail non négligeable à faire en amont par les jeunes artistes. Comme vous l’avez vu, la salle qui était remplie. On sent qu’il y a une vraie attente et surtout le fait qu’autant d’artistes aient répondus présents prouve qu’ils sont consciencieux et souhaitent évoluer.

Quelles sont les plus-values et les moins-values de Trace Congo par rapport aux autres chaînes Trace en Afrique ?

Il n’y a pas de plus ou de moins-values, chaque chaîne a son univers. Pour moi, il n’y a pas de compétition entre les chaînes Trace. La différence se situe vraiment au niveau des thématiques. La chaîne Trace Urban est réservée aux artistes qui font de la musique urbaine ; Trace Mboa est dédié à la musique camerounaise ; Trace Kitoko est réservé à la musique congolaise, cela inclut la rumba et d'autres styles musicaux. Donc il n’y a pas vraiment de hiérarchie entre les chaînes, c’est en fonction des goûts de chacun.

Mais il y a bien un indicateur de performance ?

Concernant les indicateurs de performances, on a reçu dernièrement les chiffres du cabinet de sondage, Africascope - Kantar et au Congo, Trace Kitoko est la chaîne la plus suivie. Trace Africa arrive en 2è position au classement.

Ce n’est pas parce que Trace Kitoko est plus suivie en RDC que c’est la meilleure de toutes les chaînes, c’est simplement dû à la stratégie de Trace qui a été mise en place. Elle consiste à localiser les chaînes pour que chaque territoire se sente mis en valeur et que chacun y trouve son compte. Donc les Congolais vont naturellement suivre sur Trace Kitoko.

Il y a-t-il des projets qui sont mis sur pied par Trace Congo pour permettre aux jeunes artistes de contourner certaines difficultés ?

Tout à l'heure au Forum, j’ai présenté notre nouvelle plateforme pour les artistes afin qu’ils puissent soumettre leurs œuvres et qu’il puisse choisir sur quelle chaîne Trace elle sera diffusée. Cette plateforme a été développée il y a environ 1 mois pour répondre à un problème de centralisation des demandes. Après avoir soumis leurs œuvres, les artistes reçoivent une réponse dans les 48 heures. C’est une avancée majeure car il y avait dans le passé plusieurs plaintes concernant le délai ou l’absence de réponse. Nous recevons déjà beaucoup de demandes à travers cette plateforme que j’ai également présenté aujourd’hui lors du Forum. En accédant à ce lien (https://artists.trace.tv/fr/), les artistes auront toute la démarche à suivre pour pouvoir soumettre un clip.

Ensuite, pour accompagner les jeunes, nous avons aussi lancé le programme Trace Academia qui est une plateforme de formation professionnelle gratuite en ligne pour tous les jeunes. 

De nombreuses formations sont proposées : découvre les métiers du numérique avec Orange, deviens installateur de parabole avec Canal+, deviens DJ avec Trace etc.

Nous proposons des contenus variés qui permettent à chaque jeune de s’orienter dans le domaine de leur choix.