Africa Prod Fest : Une librairie digitale en ligne de mire
La première édition de ce festival lié à la production musicale, se tiendra dans la ville de Kribi au sud-Cameroun, en mi-novembre. Présentation a été faite au cours d’une conférence de presse le 1er novembre 2024 à Douala.
Porté par l’artiste pluridimensionnel camerounais Blick Bassy, l’Africa Prod Fest se veut une plateforme idéale de formation, pour les métiers liés au son et à la production phonographique. Pour cause, les cibles choisies sont les professionnels du son qui pour beaucoup, n’ont pas la chance d’avoir des curricula complets ou pertinents, afin d’exercer au quotidien. Les ingénieurs de son, les beatmakers, les metteurs en onde des radios, les podcasteurs, et les créateurs de contenus médiatiques à connotation médiatique qui s’intéressent aux codes et canons en la matière.
Etre compétitif sur les productions audiovisuelles
Il s’agit en effet d’un évènement inédit, qui se tiendra dans la ville de Kribi, au Cameroun, du 18 au 24 Novembre 2024, reparti sur deux sites de l’arrondissement de Kribi 2ème, parmi lesquels le studio de musique de l’artiste dans la localité. Ce projet est né également d’une volonté de promouvoir les savoir-faire musicaux destinés aux productions audiovisuelles à savoir des publicités, des séries, des films ou des placements commerciaux précis. L’usage n’est pas encore tant vulgarisé sur le continent africain : L’auteur de l’album éponyme « 1958 », souhaite changer la donne.
« Je me suis rendu compte que la notion de la musique à l’image est encore vraiment minorée sur le continent africian auprès des auteurs-compositeurs, mais également auprès des créateurs de contenu. Pourtant, c’est l’une des sources des revenus les plus importantes. Moi en tant qu’auteur-compositeur, chaque année, j’ai à peu près 5 ou 6 titres qui sont placés non seulement dans les publicités, mais également dans les séries et dans les films. Et c’est ce qui rapporte le plus d’argent aux créateurs » confie Blick Bassy aux médias, lors de sa prise de parole inaugurale.
Selon Blick Bassy le marché africain du son destiné aux films et productions connexes n’est pas assez offensif en termes de profits financiers. A travers l’Africa Prod Fest, une librairie digitale est l’équation ultime de cet évènement. L’idée est de mettre à la disposition des créateurs camerounais et africains, un studio d’enregistrement couplé aux formations tout le long de l’année, afin de créer, de 2025 à 2027, près de 6000 titres qui seront à destination des créateurs de contenu. La librairie permettra aux créateurs audiovisuels africains de se servir dans la base de données de la plateforme, en fonction de leurs préférences musicales. Et pour leur faciliter la vie, un module d’intelligence artificielle sera mis en place, afin de permettre aux éventuels prestataires audiovisuels, d’affiner leurs demandes, et même de leur proposer des créations issues de la librairie qui correspondent à ce qu’ils recherchent.
Des joint-ventures encouragées
Le Grand prix Sacem de la Musique du Monde et auteur du disque Madiba, a précisé dans sa prise de parole, que des producteurs de tous horizons repartis sur 9 pays, parmi lesquels le Nigéria, le Kenya, la Corée du Sud, la Côte-D’ivoire, le Cameroun, entre autres seront bel et bien présents durant le Festival. L’objectif l’échange de procédés de créations, le partage de bonnes pratiques aussi bien pour les topliners et les producteurs connexes.
Le comité d’organisation par la voix de Paola Yoko, annonce la présence du Nigérian Hitsound ; Masta Just du Togo et membre du groupe Toofan; KdaGreat du Burundi ; Yoann Padel, ingénieur du son et producteur français ; Kofi Ansah, ingénieur son et producteur Ghanéen ; Michael Makembe, artiste, producteur et beatmaker rwandais ; Polycarp Fancy Fingers, producteur et beatmaker Kenyan & membre du groupe Sautisol pour ne citer que ceux là. Y seront également réunis autour des producteurs et beatmaker camerounais Phill Bill, Salatiel, Teddy Beatz (derrière le tube planétaire de Krys M « chacun sa chance ») ainsi qu’Ekie Bozeur, Philo Tsoungui, artiste et productrice Camerouno-Allemande.
Ces acteurs profiteront de cette semaine pour échanger avec des éditeurs, qui sont des managers d’œuvres, afin de créer des liens de coédition entre les acteurs camerounais, de la région et ceux venus d’ailleurs. Les différents ateliers porteront sur les thématiques diverses agrémentés de phases pratiques : La présentation et la comparaison de logiciels enregistrements, les techniques d’enregistrement, sans oublier la formation Djing – focus sur les femmes le 25 Novembre 2024, la création et optimisation de son sur synthétizer ou encore le traitement de son radio et télévision.
Les deux derniers jours du festival seront consacrés au songwriting, permettant ainsi de montrer de manière concrète aux jeunes artistes formés les différents processus d’écriture phonographique, d’arrangements, de réalisation, de mixage et de mastering. Les journées se clôtureront par des sessions live de beatmaking devant le public.
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