Afrique : la vente de musique en ligne promise à un bel avenir
Le téléphone mobile constitue, grâce au mobile banking en français banque en ligne, un portefeuille permettant d’acheter de la musique sur internet. En effet, la dématérialisation a aboli les frontières naturelles et sur le continent, de plus en plus, la carte bancaire, qui constituait un frein pour acheter de la musique en ligne, n'en est plus un. Bref état des lieux.
Au Sénégal, les chansons sont vendues à 300 et 500 F CFA (entre 0,5 et 0,8 dollar US) l’unité sur des sites internet tels que Musik Bi. Le solde du compte de la banque en ligne associée au téléphone est débité et la chanson téléchargée par l’utilisateur.
Les opérateurs de téléphonie mobile permettant de créditer le compte (Orange Money, PayPal et U-Bils) prélèvent 30 à 40% du montant payé. En faisant un calcul rapide, si une chanson est vendue à 500 F CFA (0,8 dollar US) l’opérateur prélève 30% soit 150F CFA. L’artiste et la plateforme devront partager les 350 F CFA restants (0,5 dollar US).
Sur Muzik Bi, « C’est l’artiste qui fixe le prix de sa chanson et gagne 60% sur chaque vente via la plateforme ». Cette clé de répartition connue, l’enjeu pour l’artiste, consiste à vendre le maximum de chansons pour obtenir des sommes lui permettant d'équilibrer ses comptes.
Forces et faiblesses de la dématérialisation
Ce modèle économique a des avantages et des inconvénients.
La part de la plateforme de money banking paraît importante, cela peut représenter un inconvénient. En effet, les 70% restants doivent être partagés entre l’auteur, le compositeur, la plateforme de vente en ligne et l’éditeur.
Le principal avantage de la dématérialisation est qu’elle fait baisser le prix de production de l’album, du maxi ou du single. Plus besoin d’utiliser des supports physiques pour faire les prises de voix qui, dans un studio professionnel, constituent le master après montage.
La dématérialisation peut aussi permettre à deux ou trois équipes installées sur trois continents de travailler sur le même album sans avoir besoin de se déplacer.
Ainsi, les prises de voix peuvent être faites à Dakar (Sénégal), la première post-production à Paris (France), la seconde à New York (USA). Une première version de l’album peut être renvoyée à Dakar avec des arrangements provisoires pour une pré-coute afin de recueillir les observations de l’artiste et/ou du public-témoin.
Le principal inconvénient de cette circulation facile et rapide des chansons sur Internet est que les fuites peuvent survenir. À l’époque des supports physiques, un utilisateur final ne pouvait pas copier un 33 ou un 45 tours. En effet, presser un disque vinyle nécessitait un important investissement financier.
Avec Internet, n’importe quel utilisateur peut en faire un nombre illimité de copies sur son ordinateur ou sur son smartphone.
Près de la moitié des africains ont au moins un téléphone mobile
Fin 2015, 46 % des 1,17 milliard d'Africains avaient souscrit à des offres de téléphonie mobile, soit 557 millions d’abonnés ayant au moins une carte SIM. Données communiquées en juillet 2016 par le réseau mondial des opérateurs de téléphonie mobile, GSMA.
Les usagers africains ayant souvent plusieurs cartes SIM. Ils cumulaient 965 millions de SIM à la fin 2015. Ce nombre devrait atteindre 1,3 milliard fin 2020.
Cet accroissement important du nombre d’abonnés sur les réseaux de téléphonie mobile représente une opportunité que le secteur de la musique africaine commence à peine à exploiter.
La dématérialisation n'a pas tué la musique live
Finalement, la dématérialisation renforce le spectacle vivant. D’une part parce qu’il demeure le meilleur endroit pour écouter de la musique en haute qualité sonore. D’autre part parce que les concerts et showcase peuvent permettre à l’artiste de gagner un volume important d’argent en peu de temps.
Le single, l’album et le clip vidéo sont des investissements permettant d’attirer l’attention, d’acquérir une notoriété. Cette dernière permettant d’obtenir une renommée monnayable en cachets reçus pour des concerts.
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