Bil Aka Kora : une voix burkinabè ouverte sur le monde
Bil Aka Kora est un musicien professionnel qui réussit sa carrière depuis près d’une vingtaine d’années en Afrique et particulièrement au Burkina Faso, son pays natal.
Originaire de la région Kasséna au sud du territoire burkinabè, dont l’ethnie représente moins de 5% de la population.
Bil est une véritable icône de la musique au Pays des Hommes intègres.
Savant et séduisant cocktail, la musique de Bil Aka Kora est une fusion de rythmes traditionnels de son groupe ethnique d’origine et d’influences musicales comme le jazz, le rock et le blues.
Auteur de cinq albums, Douatou, Ambolou, Dibayagui, Yaaba et Vessaba, Bil Aka Kora, de son vrai nom Bilgho Akaramata Kora, continue de faire la fierté des Burkinabè. Doté d’une voix puissante au registre très large, il est passionné de technique vocale, mais aussi un grand curieux qui ne met aucune barrière dans sa quête de bonnes sonorités.
Il s’adonne volontiers au métissage des musiques de chez lui avec d’autres styles qu’il affectionne particulièrement, que sont le jazz, le blues et le rock.
Ses diverses expériences artistiques tout au long de sa carrière montrent à quel point ses capacités d’adaptation et d’ouverture font de lui un musicien plein.
Son concept, la Djongo musique, est inspiré d’une danse de force appelée Djongo, au cours de laquelle les athlètes rivalisent de vigueur. Qu’elle soit dansante ou mélancolique, la Djongo musique repose sur cette notion de force. Une musique où l’artiste se donne sans réserve.
Son engagement
Outre sa carrière d’auteur-compositeur et les nombreux spectacles qu’il donne, il réalise aussi des musiques de films, de documentaires et pour des spectacles théâtraux dont le plus célèbre est Une nuit à la présidence.
Depuis le début de sa carrière à la fin des années 90, il tourne à l’échelle internationale malgré l’absence de distribution et de promotion en Occident. Militant musical dans l’âme, il œuvre pour le développement d’une identité culturelle et musicale propre au Burkina Faso.
À cet effet, il offre ses services à de jeunes musiciens pour les aider à optimiser leur capacité technique et artistique.
« Les Nuits Djongo », créées en 2008, dont il est l’auteur, sont un concept de résidences de créations essentiellement dédiées à la valorisation des instrumentistes africains. Il organise également des soirées « Djongo Club » afin d’offrir aux musiciens et autres chanteurs une scène locale et régulière.
Il collabore permanemment avec des musiciens professionnels d’origine et d’horizons variés, parmi lesquels de grands noms tels que Ray Lema, Perrine Fifadji, Jean-Philippe Rykiel, etc.
Son avant-dernier album, Yaaba, et le dernier en date ont d’ailleurs reçu la touche du musicien Ray Lema en tant que réalisateur artistique. Il a eu un coup de cœur pour le travail de Bil lors d’une rencontre à l’occasion du festival Jazz à Ouaga.
Il disait d’ailleurs à propos de lui que « c’est son timbre vocal qui me plaît et je trouve que c’est un chanteur naturel. Il a des arrangements très ouverts, sa musique est ouverte sans pour autant perdre de son originalité ».
Vessaba
La dernière sortie discographique en date de Bil, Vessaba, signifie « Partir et revenir » en langue Kasséna. C’est l’incarnation de la démarche de Bi lAka Kora car, contrairement à bon nombre de ces pairs, l’artiste qui, dès ses débuts, a fait plusieurs tournées européennes, n’a pas choisi le chemin de l’exil.
Résolument Djongo, Vessaba qui, à peine sorti, a été nominé au Kundé en 2014, les trophées de la musique burkinabè dont il fut déjà le grand lauréat à deux reprises. L’œuvre se comporte très bien sur le marché, confie d’ailleurs son auteur.
Dans cette production de 10 titres, BilAka Kora est très ouvert et donne la parole à divers auteurs, notamment à Jean-Louis Martineli et à Damien Glez, un célèbre caricaturiste. On y retrouve aussi une reprise du titre « Roots » de Bob Marley.
Vessaba, une œuvre subtilement engagée dans laquelle, pour parler d’« Émergence », l’artiste prête également des mots à Thomas Sankara. « En musique, il est difficile de trouver sa voie, c’est comme évoluer vers le ciel, on croit à un moment donné l’avoir touché mais on se rend compte qu’il est encore loin », explique Bil Aka Kora.
Mais accomplissant son métier avec passion et persévérance, il ne manque jamais d’inspiration et de motivation pour œuvrer au développement du paysage musical burkinabè.
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