Bob Marley & l'Afrique en 11 dates
Robert Nesta Marley, mort le 11 mai 1981 à Miami, est le premier artiste planétaire issu du tiers-monde. Plus de 30 ans aprés sa disparition, la légende perdure. En Afrique son souvenir reste vivace et ses combats en faveur du continent toujours salués. Sa relation avec l'Afrique en 11 dates...
1966 : C’est à cette date que Bob Marley s’intéresse vraiment au continent noir à travers le rastafarisme. Suite, à la visite en Jamaïque de l’empereur d'Éthiopie Hailé Sélassié que les rastas considèrent comme le « descendant légitime de la Terre », le Messie annoncé dans la bible , Bob Marley, bien que se trouvant à l’époque aux Etats- Unis, se déclara rasta et commença à regarder l’Afrique d’un œil nouveau.
1974 : Bob Marley parle de plus en plus de l’Afrique et explique ses raisons pour la première fois : « Je sens l’Afrique, je veux aller là-bas écrire un peu de musique. Au lieu d’aller à New York, pourquoi ne pas aller au Ghana, au Nigeria, rencontrer le peuple noir, apprendre de nouvelles langues ? »
1976: Bob Marley enregistre « War» , une chanson qui reprend des extraits d’un discours prononcé par Hailé Sélassié, en 1963 devant les Nations unies. Dans cette adresse l’empereur dénonçait l’oppression dont l’Afrique était victime. Sorti dans l’album Rasta Vibration, le titre « War » eut beaucoup de succès. « Jah Live » aussi sera en l’honneur d’Hailé Sélassié.
1977 : Bob Marley sort Exodus. Le morceau du même nom évoque le « retour » des enfants d’Afrique dispersés à travers le monde particulièrement ceux liés au mouvement du peuple de Jah. Ce retour vers l’Afrique-Mère tant chanté par les rastas trouve un porte- parole de poids en Bob Marley.
1978 : Bob Marley foule le sol de ses ancêtres pour la première fois. Il se rend en Éthiopie à Shashemene ville symbole qu'Hailé Sélassié a octroyé aux peuples noirs de la diaspora et particulièrement au mouvement rastafari, comme leur « Terre Mère ». Lors de ce séjour, Bob Marley voit se révéler en lui la volonté de soutenir les mouvements d’indépendance sur le continent. Il en fait son combat.
1978 (bis) : En juin, Bob Marley reçoit la médaille de la paix des Nations unies pour avoir soutenu les mouvements d’indépendance en Afrique. La médaille lui est passée autour du coup à New York par l'ambassadeur du Sénégal de l'époque au nom de cinq cents millions d'Africains.
1979 : Bob Marley participe à une manifestation demandant l’indépendance de la Rhodésie (Zimbabwe actuel) et écrit dans la foulée la chanson « Zimbabwe » qui sort la même année dans l’album Survival.
Bob Marley crée un véritable cri de guerre: « Investissez le Zimbabwe. Détruisez tout au Zimbabwe. Africains, libérez le Zimbabwe. On va libérer le Zimbabwe » !
Un autre morceau du même album, « Africa unite » finira de faire de Marley une véritable icône sur le continent. Le succès est total. « Africa unite » (album Survival) prône l’unité des peuples noirs de la diaspora et du continent :
Bob Marley lance un crie de coeur en faveur du panafricanisme: « Afrique tu es la pierre angulaire de mes ancêtres / Unis-toi pour les Africains étrangers / Unis-toi pour les Africains du pays ».
1979 (bis) : Bob Marley donne un concert à Boston au bénéfice de la résistance opposée au régime d'apartheid en Afrique du Sud. Il est de plus en plus engagé pour la cause africaine et la lutte contre l’oppression. À la sortie de Nelson Mandela dix ans plus tard, Bob n’est plus de ce monde, mais avait largement joué sa partition pour que ce jour arriva.
1980 : Bob Marley et son groupe reviennent en Afrique. Cette fois, c’est le Gabon qui accueille la star du reaggee. Plus tard Marley dira que ce voyage fut une déception. Ravi de se retrouver sur le continent noir et de pouvoir donner un concert au peuple gabonais, il ne se produit malheureusement que devant un millier d’invités à l’occasion de l’anniversaire du président Oumar Bongo.
1980 (bis) : La même année, mais en Avril, Bob Marley revient en Afrique, au Zimbabwe cette fois. Il donne un concert devant des officiels dont Robert Mugabe et le Prince Charles pour fêter l’indépendance du pays.
À cette occasion, le Princes Charles fait part à Marley de son souhait de le rencontrer et Marley de répondre : « Volontiers, mais si vous avez besoin de moi, c’est à vous de vous déplacer. Je vous accueillerai avec joie ». Le lendemain de sa préstation devant les officiels, Bob Marley donne un concert exceptionnel devant 50.000 spectateurs à Harare la capitale.
Le voyage du Zimbabwe est complètement diffèrent de celui du Gabon. Ici, le stade rempli comme un œuf communie avec leur héros. Les Zimbabwéens le regardent comme celui qui a lutté à leurs côtés pour qu’ils accèdent à l’émancipation. Au moment où il entonne le morceau « Zimbabwe », les barrières de sécurité cèdent sous la pression des gens qui n’avaient pas encore pu accéder dans le stade.
1981 : Bob Marley meurt le 11 mai de cette année emporté par un cancer, plus précisément un mélanome foudroyant. La star du reggae disparaît à 36 ans et en pleine gloire. Si aujourd’hui en Jamaïque, l’île est envahie par la danse made in USA, par la drogue et la violence rendant la légende Marley moins vivace, en Afrique par contre, depuis ce fameux 11 mai, est célébré celui qui l’a tant défendu et tant chanté. Pour la jeunesse africaine, Bob Marley est définitivement entré au panthéon des icônes noires telles que Mandela, Sankara ou Malcom X.
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