Entretien avec Gaz Mawete, nouvelle étoile de la scène congolaise
Gaz Mawete, étoile montante de la nouvelle scène congolaise, s’est entretenu avec notre rédaction au sujet de sa carrière musicale. Entre le studio d’enregistrement et le tournage de ses nouveaux clips, le chanteur se consacre pleinement, en ce moment, à la préparation de son nouvel album. Nous l’avons rencontré il y a quelques jours à Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo. Entretien exclusif.
Le monde fait face à une crise sanitaire sans précédent, provoquée par la pandémie du coronavirus. Tous les secteurs y compris celui de la musique sont affectés ; les tournées sont annulées ou reportées. Comment vivez-vous cette période ?
Cette pandémie n’est facile pour personne. Tout le monde en souffre et subit les conséquences assez néfastes dans tous les domaines ; nous les artistes passons un moment particulièrement difficile car nous sommes coupés de notre public. On est obligé de travailler dans des conditions différentes, bien plus difficiles que d’habitude. C’est un coup dur pour notre métier, mais on essaye de faire avec. C’est une situation que nous vivons assez dramatiquement et on espère que ça va passer rapidement.
Comment vous occupez-vous pendant le confinement ?
Je suis soit à la maison, soit en studio, je répète et j’enregistre beaucoup. Je me consacre pleinement à ma musique et à bien la faire.
On reconnaît le chanteur célèbre que vous êtes aujourd’hui. Nos lecteurs aimeraient savoir comment vous avez débuté dans la musique ?
J’ai commencé dans une petite chorale d’église, parce que j’y accompagnais ma sœur. Je jouais aussi dans la rue et lors de journées culturelles. En 2011, j'ai participé à Vodacom Superstar (une téléréalité musicale très suivie à l’époque), c’est là que j'ai fais ma première scène professionnelle. Après cette expérience, je suis passé par The Voice Afrique Francophone, puis à Best of The Best (une autre compétition musicale locale qui met en avant les jeunes talents).
En parlant de The Voice Afrique francophone. Quel souvenir gardez-vous de votre participation à ce concours musical ?
J’ai été éliminé dès la première étape, celle des auditions à l’aveugle ; je garde tout de même un bon souvenir de cette émission. La présentation, le personnel, les organisateurs, les candidats qui venaient de partout, c’est vraiment l’Afrique que j’ai rencontré là-bas.
En 2017, vous êtes lauréat de The Best of The Best. À l’issue de la compétition, vous êtes signé chez Bomayé Musik, un des plus importants labels indépendants en France et sur l’Afrique francophone. En participant à ce concours, rêviez-vous de le remporter ?
Mon rêve était surtout d’obtenir le contrat Bomayé Musik, même sans rafler la première place de la compétition. L’objectif était de signer pour cette écurie et j'ai réussi. C’est ça la contribution majeure de ce concours à ma carrière.
Vous naviguez entre plusieurs styles musicaux ; vous jouez de la rumba, on vous retrouve également sur le registre afropop. Quelles sont vos influences musicales et quel genre mettez-vous en avant dans vos chansons ?
C’est le RnB que je mets en avant. J’essaie aussi de glisser dans d’autres styles ; je mélange le RnB à la rumba, la soul, l’afrobeat et le folklore. Mais ma musique, c’est d’abord le RnB que j’associe ensuite à d’autres sonorités.
L’année 2018 marque la sortie de votre premier single chez Bomayé Musik. « Olingi nini » devient rapidement un tube à plusieurs millions de vues. Vous attendiez-vous à tel un succès ?
Non, je ne m’attendais pas du tout à un tel succès, et précisément pas avec cette chanson-là. Je m’attendais à ce que ma carrière soit propulsée et prenne de l’ampleur, mais je ne pouvais pas prévoir laquelle des chansons aurait plus de succès ou traverserait plus vite les frontières.
On remarque souvent que ce sont les chansons génériques qui font le plus de succès, surtout pour un jeune artiste qui se lance, et là, c’est un morceau rumba / afropop qui vous propulse, c’est tout de même étonnant.
En effet, quand j’ai composé cette chanson, je ne savais pas qu’elle allait être tant appréciée. J’y avais mis tout mon savoir-faire et ça a accroché le public. C'est avec le succès de ce morceau que j'ai réalisé que j’été prédestiné à faire de la musique.
Vos compositions évoquent souvent l’amour, la déception, les ruptures douloureuses. Est-ce que ce sont des histoires personnelles ?
Bien sûr, j’ai eu beaucoup de déceptions et de problèmes dans mes relations amoureuses, où j'étais souvent le gentil, ou parfois celui qui jouait le mauvais rôle. Voilà pourquoi je vous invite à suivre mon prochain album pour savoir lequel des personnages j’incarne le plus souvent, le bad boy ou le gentleman.
Vous êtes très proche de Fally Ipupa, vous avez signé ensemble un featuring et il vous a même invité à faire la première partie de son concert à l’AccorHotels Arena de Paris (France) en février dernier (ex-palais Omnisports de Pari-Bercy). Que représente cet artiste pour vous, quel souvenir gardez-vous de ce concert ?
Fally est un aîné, un modèle et un guide. C’est quelqu’un de très important pour moi et pour la musique congolaise. C’est un véritable ambassadeur de son pays et c’est pour cela que je le respecte beaucoup. Le concert de Bercy était magnifique, c’était la première fois pour moi de me produire sur cette scène mythique qui a vu passé de grands noms de la musique et c'est Fally qui m’en a donné l’opportunité ; pour cela, je lui suis reconnaissant. Bref, c’était pour moi une très belle expérience et j’ai hâte de faire mon propre Bercy.
Quelles relations entretenez-vous avec les autres artistes ? Avec quels artistes congolais ou étrangers aimerez-vous collaborer dans le futur ?
J’ai en général de bons rapports avec tous les artistes. Des featurings, j’en ai déjà fait, mais je reste ouvert pour des futures collaborations avec des artistes dont l'univers est compatible à ma musique.
Vous êtes annoncé dans le prochain album de Koffi Olomidé, vous avez même signé une collaboration ensemble. Qu’est-ce que ça fait de chanter avec une légende ?
Collaborer avec Koffi reste une expérience inoubliable. Je l’écoute depuis mon enfance. Sa musique a voyagé à travers les générations. J’ai de bons rapports avec lui, il est pour moi comme un père, il me conseille beaucoup.
Comment voyez-vous votre carrière dans les cinq prochaines années ?
Je me sens beaucoup plus confiant maintenant. L’avenir s'annonce radieux et je compte asseoir ma notoriété et mon influence dans les prochaines années.
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