Festival Amani 2024 : De l’ombre à l’espoir pour oublier les maux de la guerre
Sous les cieux étoilés de Goma, un souffle de paix s'est élevé. Les tambours battant l'hymne des cœurs et réveillant les âmes, ont caractérisé l'édition 2024 du Festival Amani, qui veut dire paix en Swahili.
Pour la 10e année consécutive, les voix se croisent à nouveau, les notes s'entrelacent, et l'espoir se déploie sur la scène du Festival Amani, un sanctuaire de cultures mêlées, où chaque rythme conte des histoires insoupçonnées.
La 10e édition du Festival Amani, initialement prévue du 14 au 17 novembre 2024 à Goma, a connu un rebondissement inattendu. Après une annulation soudaine par le maire de Goma, invoquant des raisons de sécurité, les organisateurs ont dû faire face à une semaine de suspense intense. Cependant, grâce à la pression constante du public et des acteurs culturels ainsi qu’à la signature d’une pétition impliquant des artistes tels qu' Innoss’B, Lokua Kanza, Didier Awadi, Youssoupha, Tiken Jah Fakoly et bien d’autres, la décision a été inversée et le festival a finalement pu se tenir du 16 au 17 novembre, raccourci à deux jours.
Le festival a accueilli des milliers de festivaliers venus de toute la ville, et même d'autres pays. L'ambiance festive et solidaire a régné au Village Ihusi, où la musique congolaise et internationale a résonné. Plus de 800 bénévoles ont œuvré pour assurer le succès de cet événement, démontrant ainsi la vitalité et la soif de paix de la population locale.
Ce rebondissement souligne l'importance du Festival Amani comme symbole d'espoir et de résilience dans une région souvent marquée par les conflits. Il rappelle également l'importance de la solidarité et de la collaboration pour surmonter les défis et célébrer la culture et la paix.
La musique, langue universelle des âmes, a une fois de plus réuni les peuples, apaisés les traits enflammés de la guerre grâce aux artistes présents. Les murs de la ville ont tremblé de vie, les chants, défiant la nuit, ont résonné jusqu’aux confins des ruelles. Les regards s'éclairent, les sourires s'esquissent, dans ce havre où la paix trouve justice.
Parmi les artistes invités, nous pouvons mentionner entre autres Ferre Gola, poète des âmes blessées, qui s’est levé comme un phare dans la nuit. Sa voix, un fleuve d'émotions, a inondé les cœurs assoiffés de paix. Il a chanté pour les brisés, pour les oubliés. Chaque note a été un baume sur les blessures, chaque parole, une promesse de renouveau dans cette région de contrastes ou beauté de la nature partage malheureusement son quotidien avec frayeur d’une guerre sans fin. Messager de l'espérance, Ferre a semé des graines de révolte douce. Sa rumba s’est dressée comme un cri pour la justice, un hymne pour les opprimés.
La Fanfare du Kivu, gardienne des traditions, a fait revivre les rythmes ancestraux. Chaque battement de tambour a été un murmure du passé. Chaque danse est une invocation pour l'avenir. Avec leurs costumes éclatants, ils ont raconté l'histoire d'une terre résiliente, une terre qui danse malgré les tempêtes, une terre qui chante malgré les larmes.
Les Rossignols ont quant à eux chanté des hymnes d'amour et de paix. Leur harmonie a réussi à envelopper le public dans un cocon de douceur.
Black M, le poète urbain, n’a malheureusement pas pu faire partie de cette aventure. Lui qui sait si bien tisser des rimes avec les fils de l'espérance, il aurait pu par ses paroles rallumer les rêves enfouis des jeunes âmes.
Les échos d'Amani résonnent au-delà des frontières, portant avec eux les rêves et les espoirs, d'une terre en quête de sérénité, d'un peuple qui chante l’espoir d'une harmonie retrouvée. Dans ce festival, les artistes deviennent les gardiens de la paix.
Les collines de Goma resteront témoins éternels de cette communion qui porte haut les couleurs de l'Afrique. Le Festival Amani, cœur battant de la région de l’est de la RDC, poursuit son voyage. C’est tout cela qui fait de lui sans conteste la clé de voûte de la région.
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