King Kester Emeneya : 3 ans déjà
Il y a 3 ans décédait King Kester Emeneya, il est avec Papa Wemba, l’une des icônes de la musique congolaise.
« Le chanteur congolais King Kester Emeneya, de son vrai nom Jean Emeneya Mubiala Kwamambu, est mort à l'âge de 57 ans, jeudi 13 février, en région parisienne », annonce Radio Okapi, une radio des Nations Unies basée à Kinshasa.
La nouvelle se répand comme une trainée de poudre : le roi est mort, la musique congolaise est en deuil. Certains médias introduisent une programmation spéciale pour honorer le chanteur et les quartiers populaires commencent à préparer le « matanga » (veillées funèbres, en lingala). L’artiste congolais était hospitalisé depuis novembre 2013 à l’hôpital Marie-Lannelongue du Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine, France) pour des problèmes de cœur. La maladie l’a emporté, mais aussi le chagrin suite au décès de Taby Ley Rochereau disparu quelques mois avant lui.
Des obsèques dignes de ce nom sont organiséesau Palais du peuple à Kinshasa. Artistes, autorités politiques, fans et membres de sa famille y sont présents. Quelques mélomanes s’organisent pour rendre hommage à leur « idole ». Certains interprètent ses chansons, d’autres s’habillent comme lui. Kester, roi de la sape, en tout cas comme Papa Wemba aime bien les fringues. Ses chaussures JM Weston, ses vestes Masatomo et ses chemises Gianni Versace, le chanteur tient beaucoup à son apparence, une fierté pour celui qui ne comptait pas ses dépenses quand il faut s’habiller. « Il m’arrivait d’acheter une chemise à 25.000 francs français (près de 4000 euros) », se vante l’artiste sur une chaine de télévision locale.
Musicien, Kester Emeneya a marqué son temps. Il rejoint en 1977 Viva La Musica de Papa Wemba, avant de créer Victoria Eleison en 1982. « Il faisait la pluie et le beau temps. Il a marqué le groupe (Viva La Musica) de son professionnalisme, il a façonné le répertoire du groupe », témoignait Wemba dans une interview accordée à l’AFP. « Emeneya rivalisait avec Papa Wemba pour ce qui était du tape-à-l’œil », raconte Gary Stewart dans son ouvrage intitulé « Rumba on the River ». Des rivalités qui gênaient le leadership de Shungu Wembadio, disparu en avril 2016 sur la scène du Femua à Abidjan (Côte d’Ivoire).
Après son départ de Viva, Kester connaît un succès avec des tubes tels « Naya », « Ngabelo », « Okosi ngai Mfumu », « Kimpiatu », « Willo mondo ». En 1987, sa carrière prend une autre allure quand il sort Nzinzi dans lequel l’artiste « opte pour une approche beaucoup plus moderne, où l’orchestration habituelle est remplacée en grande partie par les synthétiseurs et une boîte à rythme », commente Bertrand Lavaine, journaliste et chroniqueur musical.
En 1997, il revient à Kinshasa après 7 années passées en France. Il y retourne pour jouer au Zénith (2001), puis à l’Olympia (2002, 2008). 3 ans après sa disparition, Kester Emeneya est toujours « le King », le roi de la musique congolaise.
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