Koody Fagbemi : « Le live, c'est ma vie ! »
C'est dans le vaste héritage culturel Yoruba que la musicienne béninoise Koody Fagbemi puise son inspiration, pour développer un son unique qui s'adresse aux mélomanes du monde. Dans cet entretien exclusif avec Lamine BA, elle raconte son parcours et parle de ses projets pour la saison 2023.
Bonjour Koody, peux-tu nous en dire un peu plus sur toi ?
Bonjour Lamine ; je suis Koody Fagbemi, chanteuse et percussionniste bénino-nigériane. J'ai commencé ma vie d'artiste en tant que chorégraphe, avant de faire du cinéma, du mannequinat et finalement de la musique...
Ma première prestation live remonte à mars 2000, avec la troupe des volcans de la gendarmerie nationale de Porto-Novo au Bénin. J'ai enregistré mon premier album, Suru, en 2011, en collaboration avec l'arrangeur André de Berry Quenum qui m'a accompagnée sur cette auto-production, et chez qui je me suis initiée au solfège et à la guitare.
En 2014, je me suis rendue à Libramont (Belgique) pour apprendre le jazz et les musiques du monde. La formation que j'y ai reçue, m'a aidée à donner des accents jazzy et soul à ma musique, et en 2019, j'ai sorti à Bruxelles (Belgique), mon second opus titré Winner, sous Mandji Production.
Winner est en fait, un EP de 3 titres réalisé sous la direction de Fredy Massamba, avec lequel j'ai voulu m'introduire sur une scène belge que je ne maîtrisais pas encore.
J'ai un 3e album en préparation et celui-là me ressemble énormément. Je prends beaucoup de plaisir à l'écouter et il devrait être disponible pour le grand public très prochainement...
De tes débuts à aujourd'hui, tu as fait du chemin. Tu as été associée à de nombreux projets qui ont renforcé ta visibilité, tant sur le continent qu'à l'international. Voudrais-tu nous en parler ?
J'ai effectivement pris part à de nombreux programmes de résidence, qui ont tous grandement servi au développement de ma carrière.
Je me souviens que le tout premier remonte à la saison 2009/2010. Il s'agissait d'une résidence pour femmes, qui a réuni des créatrices du Bénin, du Togo, du Burkina Faso et du Mali. Nous avons fait des concerts de restitution dans mon pays, le Bénin.
Actuellement je suis engagée dans deux projets, déjà le Women Power Project (WOP), lancé en 2019 par Afrik'Consult, avec Fredy Massamba à la direction artistique. Le second, qui est en phase de démarrage, est une initiative de Laboratorio Arts Contemporains, qui va m'offrir l'opportunité de travailler avec une excellente chanteuse cubaine.
Le premier, soit le Women Power Project, est un programme qui rassemble des artistes à voix, parmi lesquelles je figure. Nous avons des ateliers de création ensemble, mais il y a également des coupures, ou encore des moments où nous travaillons avec d'autres personnes.
Nous avons par exemple eu une coupure avec l'Orchestre Jigeen Ñi au Sénégal, et à Marseille (France), nous avons travaillé avec le collectif Afro Rumba Club.
Avec le WOP, nous avons joué ces derniers mois au Festival des 5 continents à Marseille, mais aussi au Marché des Arts et du Spectacle d'Abidjan (MASA), ainsi qu'au Festival International de la Gastronomie et des Arts du Spectacle (FIGAS) à Blois en France.
Tu étais à l'affiche de l'édition 2023 du Togoville Jazz Festival à Lomé. Qu'est-ce que tu as ressenti en prenant part à cet événement ?
Je le redirai toujours, le live c'est ma vie ! Si je devais consacrer tout mon temps à tenir un micro et à chanter devant les gens, je n'en serai que très heureuse !
C'est donc avec ce bonheur que je me suis rendue au Togoville Jazz Festival 2023, cette importante plateforme qui m'a manifesté à travers son invitation, tout l'intérêt qu'elle porte à mon travail.
Je remercie encore le festival qui m'a donné l'opportunité de montrer ce que je sais faire à son public. C'est un événement magnifique et il mérite vraiment d'être promu.
Mon groupe et moi avons travaillé acharnement pour y proposer un spectacle de haute qualité.
Tu parlais d'un album à venir cette année. Voudrais-tu nous donner plus de détails sur son contenu et sur la formule de distribution que tu comptes adopter ?
Comme Suru (2011), ce disque est une auto-production ! Du point de vue musical, il repose sur une fusion de rythmes traditionnels africains, avec du blues, du jazz et de la soul. Il sera titré Queen...
Les principaux thème de l'album sont les traditions, la culture, la nature et la femme. Il a été enregistré dans le studio de Valdo qui est mon pianiste. Les pistes ont été mastérisées pour certaines à Bruxelles et les autres au Bénin.
Quelques-uns des titres sont déjà disponibles sur la toile grâce à Believe Distribution, c'est le cas notamment de « Born to win », « Les routes » et « Djarabi ».
Je dois préciser que cet album va plus parler de moi ; il a des traits autobiographiques et j'ai expressément choisi de mettre en avant la langue Yoruba et l'anglais dans l'écriture, en référence à mes racines bénino-nigérianes.
J'ai enregistré 3 featurings sur le disque, dont un avec Valdo, un autre avec Djamile Mama Gao et un troisième avec une chanteuse Belgo-congolaise dont je ne révélerai pas le nom ici (rires).
Qu'as-tu prévu pour la promotion de Queen ?
Nous envisageons une tournée et des concerts, mais pour le moment, le focus est mis sur la communication et tous les événements du type conférences et points de presse pour faire parler de l'album.
Après cette phase là, nous passerons à celle des spectacles pour renforcer la communication et atteindre le maximum de personnes.
As-tu d'autres projets importants pour 2023 ?
Oui, celui de la résidence avec la chanteuse cubaine dont je parlais plus haut ; il est prévu dans ce cadre, quelques concerts en Suisse. J'ai également des dates à Paris (France) avec mon groupe, mais aussi quelques spectacles avec le WOP, toujours dans la capitale française.
J'invite tout le monde à me suivre sur les réseaux sociaux en tapant « Koody » ; j'appelle aussi tous les mélomanes qui liront cet entretien à venir suivre mes concerts ; il parait que me voir en live est encore plus captivant qu'écouter mes mes morceaux enregistrés - ils peuvent donc venir se faire leur propre opinion sur la question...
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