Le gouvernement doit-il accompagner Fally Ipupa pour son Stade de France ?
Le 2 mai 2026, Fally Ipupa se produira au Stade de France. Un rendez-vous exceptionnel, inédit pour un artiste congolais et d’autant plus symbolique qu’il s’agit d’un musicien qui a su relier la rumba traditionnelle aux sonorités urbaines contemporaines.
Affiche officielle du concert de Fally Ipupa au Stade de France. Ph. Dr Tiers
Depuis l’annonce de ce concert, le débat enfle au sein de l’opinion publique. Beaucoup considèrent que le gouvernement devrait accompagner l’artiste, non seulement sur les plans financier et logistique, mais aussi sur les plans diplomatique et culturel. L’événement offrirait une vitrine idéale pour promouvoir l’image du pays — notamment à travers le slogan touristique « RDC, cœur de l’Afrique » — et attirer l’attention internationale sur les drames que vivent les populations de l’Est, confrontées aux violences du M23.
L’argument sportif revient souvent : des personnalités comme le boxeur Martin Bakole ou les Léopards bénéficient du soutien du ministère des Sports lorsqu’ils représentent la nation. Pourquoi la culture, élément central de l’identité congolaise, n’aurait-elle pas droit au même traitement ? De nombreux observateurs estiment que Fally Ipupa, ambassadeur naturel de la musique congolaise, pourrait légitimement être appuyé par le ministère de la Culture et des Arts.
Mais des réserves existent. D’une part, Fally Ipupa a toujours veillé à garder ses distances avec la politique, revendiquant une posture d’artiste indépendant. D’autre part, la réservation du Stade de France a déjà été assurée par son producteur, ce qui limite la nécessité d’un soutien financier direct. L’État pourrait donc se limiter à un appui institutionnel ou symbolique, sans se transformer en sponsor officiel. D’autant plus qu’une ligne budgétaire existe déjà pour appuyer les initiatives citoyennes valorisant le drapeau sur la scène internationale.
Au-delà du concert, l’événement pourrait être l’occasion d’esquisser une véritable diplomatie culturelle. On pourrait imaginer, par exemple, une première partie dédiée à de jeunes artistes venus du pays, ou la présence de plasticiens congolais réalisant des performances en direct. Ce serait une manière d’exporter non seulement la voix de Fally Ipupa, mais aussi la créativité et la diversité artistique de la RDC.
Finalement, la question n’est peut-être pas de savoir si Fally Ipupa a besoin de l’État, mais plutôt si l’État congolais veut investir dans la culture avec la même conviction qu’il le fait pour le sport. Le Stade de France pourrait servir de révélateur de cette ambition politique.



























Commentaires
s'identifier or register to post comments