
Le rappeur Lexxus Legal arrêté puis relâché par la police
Le rappeur congolais a été arrêté puis relâché ce mercredi 20 septembre avec d’autres manifestants alors qu’ils protestaient contre la décision du gouvernement de la RDC d’interdire la circulation des passeports semi-biométriques à partir du 16 octobre.
- Lexxus Legal, le rappeur a été arrêté puis relâché par la police. Photo: DR
Après leur interpellation, Lexxus Legal ainsi que d’autres manifestants, notamment des journalistes et des artistes, ont été conduits au commissariat provincial de police pour y être entendus.
« Ces gens n’ont pas écrit au gouverneur ni au bourgmestre. Ils sont arrivés, ils ont barré la route. On les a interpellés pour connaitre les motifs de leur revendication », se justifie le général Sylvano Kasongo, commissaire de la police de Kinshasa.
Les manifestants avaient brandis des banderoles et des calicots sur lesquels on pouvait lire « touche pas à mon passeport ! Mon passeport est valide, je refuse de me taire ».
Ils tentaient également de déposer un memo au siège du ministère des affaires étrangères.
« Je condamne le fait que le service de l’ordre puisse s’en prendre à ces jeunes », a déclaré un député d’un parti d’opposition.
« Aujourd’hui nous traversons une situation dramatique et le gouvernement prend une décision unilatérale obligeant tout le monde de se dessaisir des passeports encore valides », a-t-il ajouté.
Aussitôt relâché, le rappeur a adressé un message à ses fans. « Votre mobilisation et soutien ont sûrement impactés la décision sur notre sort, je vous en remercie infiniment », a-t-il écrit sur sa page Facebook.
Dans un communiqué signé le 15 septembre, le vice-ministre congolais des affaires étrangères précise que « les anciens passeports congolais semi-biométriques encore en circulation n’auront plus cours légal sur toute l’étendue du pays ».
« Les citoyens qui détiennent ces passeports ne pourront plus être autorisés à franchir la frontière tant à l’entrée qu’à la sortie du territoire national », poursuit le communiqué.
Dans un autre communiqué, Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement soutient que « le passeport semi-biométrique n’offre pas toutes les garanties sécuritaires » et que son gouvernement n'autorisera plus « la circulation concomitante de deux passeports », rapporte Radio Okapi, un média de la mission des Nations Unies en RDC.
Pourtant en 2015, l’ancien ministre des affaires étrangères Raymond Tshibanda avait assuré que « les passeports actuellement en circulation (passeports semi-biométriques) demeurent valables jusqu’à leur expiration. Ils seront remplacés par les passeports à puce au fur et à mesure que ceux qui les détiennent en feront la demande ».
La mesure a suscité l’indignation de la classe politique. Certains cadres de la majorité au pouvoir, des membres de l'opposition ainsi que des mouvements citoyens n'ont pas tardé à réagir.
« Nous estimons que la validité d'un passeport est de cinq ans. Donc, on ne peut pas en moins de dix ans changer trois fois de passeport et à un coût relativement élevé, autour de 250 à 300 dollars (alors qu'il est proposé officiellement à 185 USD) », a déclaré Félix Momat, président du mouvement citoyen Ujana.
Rappeur engagé, Lexxus Legal dénonce dans ses textes la corruption, la dictature, et la guerre. Il est l'auteur du celèbre tube « Le temps de la paix », interprété avec le chanteur congolais Jean Goubald. Il a également collaboré avec le musicien ivoirien Tiken Jah Fakoly, notamment sur les titres « Oser la paix » et « 3è dose ».
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