Love N’Live de la rue au Masa
Le groupe de musique camerounais très encré dans le concept «street concerts», qui a pour racine d’organiser des concerts de musique dans la rue, pour un public amateur de variétés musicales, sonorités d’ici et d’ailleurs sera bel et bien présent au Masa 2016, le Marché des Arts du Spectacle Africain, à Abidjan en Côte d'Ivoire.
Né de la volonté d’un groupe de musiciens dont les rencontres se sont faites pratiquement par le coup du hasard, la famille artistique love’N Live n’a pas cessé de faire parler d’elle et de ravir les adeptes de joies et festivités de rue, essence même de la culture africaine. Avec pour essence première la rencontre avec le public dans les quartiers populaire, lieu par excellence de mixités culturelles et sociales, les spectacles Love N’Live dont le l’instrumentaliste et «chasseur de sons» Rass Nganmo en est l’initiateur, sont généralement des grands moments de partage et aussi une invite à célébrer l’ouverture et la diversité. Des musiques d’ici et d’ailleurs qui font la particularité et la marque du groupe.
Une aventure éclectique
L’histoire de cette belle union commence au tout début des années 2000 lors d’un concert de musique, le premier du genre, que donne Rass. Il est alors accompagné de Serge Mbassi à la batterie à l’espace African Logik. Celui-ci devient en 2014, le percussionniste du groupe. Dans la même période, il rencontre Muzeyi Um, en filière Arts et Spectacles de l’Université de Yaoundé I C’est ainsi que des affinités musicales naissent entre les deux étudiants.
Ceux- ci se rencontrent de nouveau quelques années plus tard. Muzeyi, flatté par l’originalité du projet, s’y embarque munit de sa guitare basse. Quand à Ghislaine Mbarga, la seule voix féminine du groupe arrivée par le biais d’une autre euphorie : le style Gospel, un genre musical qui lui permet de faire la connaissance de Rass lors d’un séminaire. Elle est par ailleurs percussionniste comme son collègue cité plus haut et complète son rôle au sein du groupe par la danse.
Ancien rappeur reconverti en conteur, Joel Koungou trouve sa place dans le groupe alors qu’il cherche à s’ouvrir à d’autres horizons. Il fait la rencontre du virtuose du son et de la percussion en la personne de Rass en 2005 ce dernier à l’époque en quête d’un « beat ». C’est ainsi que après ces multiples rencontres, des « vibes » se partagent dans le studio. Joel doté d’un grand esprit « roots », assure les voix rap et donne de la synchronisation à tout cet ensemble. Le groupe se produit régulièrement depuis 2014, uniquement dans des lieux publics, la pertinence créative de leur spectacle live épouse dès lors tout type d’espace.
Love N’live : la différence pour célébrer la richesse.
Sur diverses scènes de rue où sont exposés et utilisés des instruments d’origines multiples, se déploie une performance multilinguisme et participative digne de ces jeunes mordus d’instruments d’origines diverses, ressortant des mélodies aux sons revisitant les mélodies africaines, et locales dans toute son originalité. Du Maghambeu auMakuné, en empruntant au Bikutsi, du Yaya au Mbalax, faisant un détour par l’Assiko ou encore au Jazz, le style musical du groupe Love N’Live reste de créer des fusions entre de nombreuses musiques, riche patrimoine camerounais et des musiques d’ailleurs.
Love N’Live sera donc du rendez-vous d’Abidjan, où la 9ème édition du Marché des Arts du Spectacle Africain honorera les artistes fils du continent et tous les acteurs de la culture africaine. Le groupe dès son retour du Masa continuera la saga avec une tournée nationale et internationale au rythme du Kalango avec pour point de départ « l’Afrique en miniature » : les 10 provinces que compte le Cameroun. L’initiateur du groupe camerounais et membre du collectif « Sur la route du Masa » en la personne de Rass Nganmo nous a donné ses impressions et son ressenti en parlant de cette tournée : « Nous faisons un travail de qualité, un spectacle qui respecte l’éthique et qui respecte même les personnes qui la partage avec nous.»
Quand à la question à lui poser de savoir qu’est ce que ça fait pour un groupe comme celui la d’avoir à participer au Masa, est-ce une reconnaissance enfin ? Il nous confie ceci : « Ce n’est pas toujours une question de compétition ou d’affront mais une expression unique et honnête de nous même. Nous sommes toujours entrain de donner le meilleur à notre public, pour que chaque événement, même le Masa soit toujours un moment d’éternité musicale où l’accord parfait avec notre public et l’amour reste notre préoccupation première.»
Profiter de la différence pour célébrer la richesse et répandre de l’amour à travers l’art, telle reste la vision de ce groupe éclectique, qui va représenter avec sa musique le pays des « Chars de Dieu» au Marché Africain du Spectacle et de l’Art. Nous ne pouvons que leur souhaiter de vivre une belle aventure avec le public du pays du cacao, et leur dire à très bientôt sur les rues camerounaises pour les amateurs de « Streets music concerts ».
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