Manu Katché : « Mes collaborations m’ont permis d'acquérir ce style particulier et reconnaissable »
Formé au Conservatoire National Supérieur de Paris (France) pour une carrière de percussionniste d'orchestre symphonique, Manu Kaché qui refuse d’être rangé sous un seul genre, a été très vite remarqué pour son coup de baguette à la batterie et sa polyvalence, par des musiciens tels Jean-Jacques Goldman ou encore Alain Souchon. Mais c’est grâce à sa collaboration avec Peter Gabriel sur l'album So, que sa carrière décolle véritablement.
Son parcours est riche de rencontres prestigieuses ; Tracy Chapman, Youssou N’Dour, Simple Minds, Laurent Voulzy, Véronique Samson et bien d'autres encore. À 2 jours de sa performance au Festival Joy of Jazz où il avait joué pour une première fois en 2012, l'artiste français, auteur de plusieurs albums jazz et pop rock, a bien voulu répondre à quelques questions de notre rédaction.
Vous revenez au Festival Joy of Jazz après votre performance de 2012. Quel souvenir gardez-vous de votre premier passage et surtout, comment vous sentez-vous à l’approche de l'événement ?
Le souvenir de 2012 est toujours très présent dans mon esprit ! Un public à l'écoute, disponible et chaleureux...
J'espère que pour cette édition, ce sera identique, sachant que le projet que je présente cette année est assez différent du dernier. Plus électro, plus rock et plus groove et beaucoup moins jazz.
Vous semblez vous produire le plus souvent en quartet ? Si oui, pourquoi vous aimez cette formule ?
J'aime beaucoup la formule du quartet et l'instrumentation que j'utilise, repose principalement sur ces quatre instruments que sont le clavier, la basse, la guitare et la batterie. Néanmoins, j'adorerais avoir d'autres instrumentistes sur scène (P.S : ils seront présents avec moi sur scène, à travers un ordinateur), mais les limites budgétaires ne permettent pas toujours de voyager et performer en live à plus de quatre.
Parlez-moi de votre dernier album, The Scope : l’inspiration, le processus créatif, les collaborations et surtout quel message souhaitiez-vous faire passer ?
C'est un album que j'ai voulu résolument positif, avec la possibilité pour le public de tous bords, de recevoir cette musique sans forcément disposer de références musicales pointues. Il s'agit d'un album pour le moins accessible.
J'avais envie d'y ajouter un caractère vocal, pas seulement par les guests qui ont participé à The Scope, mais utiliser la voix comme des gimmicks guitare, brass, etc...
Le côté production/réalisation a été assez long. Je désirais travailler avec quelqu'un de la jeune génération pour être cohérent dans cette tendance électro, avec des loops et des synthés sur l'album. Nous avons donc réalisé cet opus, lui avec sa fraîcheur et son talent, moi avec mes envies et mon expérience.
Dans votre longue carrière, vous avez collaboré avec de nombreux artistes aux genres variés tels que Peter Gabriel, Tracy Chapman, Youssou N’dour, Faada Freddy etc. Y a-t-il des moments clé ou des collaborations qui vous ont particulièrement marqué ?
Je pense qu'elles m'ont toutes marqué et m'ont permis d'être ce que je suis devenu, un musicien avec une stylistique particulière et reconnaissable.
Pour n'en citer qu'une, je pense que la rencontre avec Peter Gabriel au tout de début de ma carrière internationale a été la plus marquante en terme d'opportunité, de positionnement et de créativité.
On assiste actuellement à un grand intérêt pour les musiques africaines, avec la vague « afrobeats ». Comment vos origines africaines ont influencé votre musique tout au long de votre carrière ? Y a-t-il des sons et des artistes (africains) qui vous inspirent particulièrement ?
Je ne pense pas que de mes origines, l'Afrique soit omniprésente dans mon jeu ainsi que dans la plupart de mes albums solos. Par ailleurs, mon approche de la batterie, certainement due principalement à mes études de piano et de percussions classiques, n'est pas totalement étrangère à mes origines.
J'écoute beaucoup de choses très différentes, avec un attachement particulier pour Youssou N'Dour, Oumou Sangaré et Faada Freddy.
À part l’Afrique du Sud en ce mois de septembre, avez-vous d’autres dates /concerts prévus sur le continent ?
Non, seulement en Europe, en Asie, et en Nouvelle-Calédonie pour l'instant.
Aimeriez-vous collaborer avec des artistes sud-africains ? Si oui, lesquels ?
Si cela était envisageable, oui ! Je suis ouvert à toutes les propositions d'artistes sud-africains bien entendu. Pour moi, les rencontres sont le socle de l'évolution musicale et culturelle de notre planète.
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