Naya de Nayama : « mon art parle de la femme et de la place qu’elle occupe dans la société... »
À l'occasion du mois de mars consacré à la femme, Music In Africa vous emmène à la découverte de Naya de Nayama, une artiste sénégalo-allemande qui veut se faire une place dans le monde très masculin de la scène alternative sénégalaise, avec son reggae matiné de funk et hip hop. Actuellement en studio pour préparer son premier EP sur lequel elle travaille depuis des années sous les conseils avisés de grands musiciens comme Abass Abass ou Alpha Moalareni, elle tente de lancer une carrière qui pourrait débuter donc sous les meilleurs auspices...
Bonjour Naya, pouvez-vous nous parler de vous ?
Je m’appelle Naya de Nayama, je suis sénégalo-allemande, je suis auteure, compositrice interprète mais aussi peintre. J’ai débuté en 2019 à Mbour (Sénégal), sur la petite côte. Ma musique est un mélange de funk et de reggae.
Comment se porte selon vous la scène alternative au Sénégal où la musique mbalakh règne en maitre ?
C’est vrai que ce n’est pas facile de se faire entendre ici à coté du mbalakh, mais la scène alternative existe bel et bien au Sénégal, elle est même très dynamique. Dans les bar-restaurants et certains clubs, c’est la musique alternative qui règne en réalité. Il suffit de faire un tour le week-end dans ces endroits pour s’en rendre compte ; la majorité des clubs qui proposent de la musique live offrent autre chose que le mbalakh. Le problème, si c’est un problème, c’est que cette musique-là ne passe pas à la télévision et à la radio, ou très peu.
Quelle est la solution selon vous pour remédier à cela ?
Vous savez, pour moi, la musique c’est le live avant tout, c’est organique. Les sénégalais le comprennent et ils demandent du live. Les médias le savent mais leur logique n’est pas la même que celle des artistes et des mélomanes. Ce qu’il faut selon moi, c’est de continuer à travailler et à présenter de la qualité encore et toujours, ensuite, il faut que la scène alternative puisse sortir des clubs et s’exposer sur des plateformes plus ambitieuses, plus grandes où le grand public aura l’occasion de voir les acteurs de cette scène et surtout de les entendre.
Nous sommes au mois de mars, quel regard portez vous sur ce mois où on va parler beaucoup des droits des femmes ? Est-ce que dans votre musique vous êtes engagée pour la cause féminine ?
Oui, clairement ! Tout mon art, ma musique et ma peinture sont au service d’une réflexion sur la femme et la place qu’elle occupe dans la société sénégalaise.
Je suis une femme indépendante, je ne me réclame d’aucune forme de féminisme, mais je m’attaque à toutes les discriminations faites aux minorités donc aux femmes. Je dénonce la manipulation et tous les stéréotypes et tous les clichés sur la femme dans la société sénégalaise.
Pour terminer, quels sont vos projets pour cette année 2023 ?
J’ai beaucoup de projets à venir. Je prépare mon premier EP qui va sortir très bientôt. Je suis aussi en train de répéter sur mon nouveau spectacle que je compte présenter dans un club dakarois. Je vais également participer à quelques festivals ici au Sénégal et à l’étranger, je vous en dirai plus bientôt si vous me suivez sur mes réseaux….
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