Quelques femmes instrumentistes en Afrique de l'ouest
En Afrique sub-saharienne, les percussions sont des instruments joués le plus souvent par les hommes, mais certaines femmes s'illustrent dans cet art. Zoom sur deux histoires au Burkina et en Guinée Conakry.
Femmes percussionnistes : elles jouent en solo au Faso et en groupe à Conakry.
Salimata Diabaté est une jeune femme d’ethnie sambla dans l’ouest du Burkina Faso à 35 km de Bobo Dioulasso. Salimata est polyvalente, elle joue du djembé, du balafon, du doundoun, du bara.
Dès ses 5 ans, Salimata Diabaté accompagne son père lorsqu’il donne des spectacles de percussions dans les cabarets et lors des mariages. L’enfant est séduite par les instruments traditionnels. Problème : dans la tradition sambla, les femmes ne sont autorisées qu’à chanter et à danser. Il leur est interdit de jouer des percussions telles le djembé, le doundoun et le balafon.
Le père repère l’intérêt de sa fille et tente de la dissuader en lui confiant des travaux réputés féminins tels faire la vaisselle. Mais l’amour de Salimata Diabaté pour les instruments traditionnels est plus fort, elle apprend clandestinement à en jouer.
Finalement, la musique permettra à Salimata de gagner de l’argent pour nourrir son père vieillissant et ses deux petits frères. A la mort du père, Salimata devient chef de famille.
En 2008, Irène Tassembédo, danseuse et chorégraphe burkinabé aide Salimata à former le groupe de musique et danse Afro Faso Jeunesse. Le groupe gagne le premier prix, lors d'un concours national, dans la catégorie musique traditionnelle instrumentale.
En Guinée Conakry aussi, les réticences culturelles à propos des femmes jouant des percussions sont présentes.
En 1998, Mamoudou Condé, directeur des ballets : les Percussions de Guinée, les Ballets Africains et le Ballet Djoliba commence à envisager l’idée d'inclure les femmes jouant du djembé lors des spectacles.
Malgré la désapprobation initiale de certains percussionnistes masculins, Mamoudou Condé inclut deux joueuses de djembé lors de la tournée faite en l’an 2000 aux USA.
La tournée ayant reçu un accueil favorable du public, Mamoudou Condé décide de former un groupe de ballet intégralement féminin : Amazones de Guinée. Depuis 2004, le groupe fait des tournées pour faire découvrir les percussions féminines. Le groupe a été rebaptisé Nimbaya! en 2010.
Commentaires
s'identifier or register to post comments