The Rumba Kings, le documentaire consacré à la rumba congolaise
The Rumba Kings explore la vraie richesse du Congo, qui est sa musique. Le documentaire, qui sortira dans les prochains mois raconte l’histoire de la rumba congolaise, ses artistes et comment cette musique a conquis l’Afrique et le monde. Entretien avec son réalisateur Alan Brain.
Que ce qui vous a motivé à réaliser ce film ?
J'ai passé 8 ans en République démocratique du Congo et j’ai réalisé de nombreux documentaires pour les Nations Unies. Pendant ce temps, je suis tombé amoureux de la rumba et de la culture congolaise. J’étais vraiment fatigué de voir comment les médias internationaux décrivent toujours les côtés négatifs du Congo : la pauvreté, les conflits ou la corruption. Je voulais montrer au monde le côté brillant de ce pays, je voulais leur montrer que le vrai trésor du Congo n’est pas ses richesses minières, mais sa musique, et plus précisément la rumba congolaise. Les congolais doivent être fiers de leur héritage musical.
Il y a eu beaucoup de films documentaires sur la rumba congolaise, notamment Tango Ya Ba Wendo réalisé en 1992 par Mirko Popovitch et Roger Kwami. En quoi le vôtre est-il différent ?
La plupart des films documentaires qui explorent le sujet de la rumba congolaise tournent toujours autour d'un personnage, tel que Wendo Kolosoy dans le film Tango Ya Ba Wendo. Le but principal de The Rumba Kings est de mettre en avant la rumba congolaise et ses différents artistes. Nous devons montrer au monde le vrai talent de Dr Nico, Rochereau, Grand Kalle et de Franco.
Dans le film, nous racontons aussi comment Kinshasa a été le cœur de la musique africaine pendant des décennies, et comment lors de l'indépendance le titre à succès « Indépendance Cha Cha » est devenu pour beaucoup de pays africains un hymne de l'indépendance. Nous racontons également pourquoi les musiciens congolais sont parmi les meilleurs guitaristes du monde.
Qui sont les artistes qui participent dans le film ?
On retrouve dans le film Simaro Lutumba, Verckys Kiamanguana, Manu Dibango, Pepe Felly Manuaku, Papa Noël, Guvano, Faugus Izeidi, Bikunda, Armando Brazzos, Petit Pierre, Nkuka Mathieu, Roitelet Moniania, Maproco, Papa Wemba, Lokua Kanza et Jean Goubald, et beaucoup d'autres.
Comment votre projet a été accueilli, par les musiciens, le public, les fans?
Nous sommes vraiment reconnaissants pour l'accueil extrêmement chaleureux que le film a reçu, nous n'imaginions pas que le film allait avoir autant de considérations. Nous avons commencé à communiquer les réseaux sociaux il y a un mois, nous avons à ce jour dépassé les 10.000 abonnés sur notre page Facebook.
Nous sommes en contact avec une communauté des fans de rumba congolaise dans plusieurs pays notamment au Japon, Pays-Bas, Italie, Allemagne, Espagne, États-Unis, France, Kenya, Colombie, et Angleterre.
Dans quelles conditions vous avez réalisé ce film ? Ça été facile pour vous de trouver des archives ou des financements ?
J'ai financé la totalité du film. Nous avons approché certaines grandes entreprises congolaises telles que les compagnies brassicoles et les sociétés minières qui exercent leurs activités au Congo, mais elles n’ont trouvé aucun intérêt à nous soutenir.
Il a été très difficile de trouver des vidéos et des photos de l'époque dorée de la rumba congolaise mais, grâce à des personnes très aimables, nous avons eu de très bonnes collections d'archives qui nous a aidé à illustrer cette période.
À l’heure où la nouvelle génération d’artistes est influencée par d’autres musicaux (afrobeat, Rnb, etc..) que-ce que ce film peut leur apporter ?
Je pense qu'il est très important pour la nouvelle génération de musiciens congolais de connaître leur héritage, de connaître la riche tradition musicale de leur pays. Le Congo a de nombreux groupes ethniques, chacun avec sa propre musique. Franco Luambo s’en est inspiré. Peut-être, le documentaire aidera les jeunes artistes congolais à trouver de l'inspiration dans leur propre pays plutôt qu’ailleurs.
Quand est-ce que vous comptez sortir le film ? Et dans quels pays ?
Le film sera prêt pour la distribution à la fin de 2018. Nous prévoyons de le diffuser sur Netflix et une sortie en salles dans certains pays. Pour Kinshasa, nous aimerions nous associer à une ONG locale pour créer la « Rumba Caravan» où nous projetterons le film dans les rues des principaux quartiers de Kinshasa, comme Masina, Kimbanseke, Lemba ou Bandalungwa, afin que tous les congolais puisse le regarder gratuitement.
Pour autres détails sur le film, consultez sa page Facebook
Commentaires
s'identifier or register to post comments