Soudan : la chanteuse Alsarah dévoile un très beau clip en hommage à la révolution de son pays
« Men ana » (qui suis-je), sorti le 6 avril, est une ode à l’espoir et à la fabuleuse aventure d’une jeunesse, celle de Khartoum et d’autres villes, qui, après des mois d’une mobilisation historique, mettait fin au règne du dictateur Omar el-Bechir à la tête du pays depuis une trentaine d’années.
Par Amine Boushaba
Un rêve de transition démocratique, rapidement brisé, comme dans d’autres pays arabes, face à la détermination de juntes militaires ou religieuses et autres mercenaires.
La chanteuse et sa formation The Nubatones, rendent hommage à ce printemps trop court, en abordant les peines et les espoirs d’une jeunesse, toujours éprise de liberté et chez qui le désir de vivre finit par triompher.
Écrit initialement en 2019, en pleine révolution soudanaise, Alsarah s’interroge deux ans plus tard sur l'avenir de son pays natal avec une pointe de déception mêlée de verve révolutionnaire.
Le clip, sous la direction de sa compatriote Mai Elgizouli, très beau, est de cette esthétique colorée typiquement nubienne. Les images particulièrement léchées, sont du photographe et réalisateur égyptien Wael Gzoly avec qui l’artiste a déjà collaboré.
Née à Khartoum, il y a 38 ans, Alsarah vit actuellement à Brooklyn (New-York). Ethnomusicologue de formation, elle s’est révélée en 2014 en dévoilant un premier album Silt avec une musique pop inspirée de la tradition nubienne des années 70 et des musiques de la côte Est et du nord de l’Afrique.
Depuis lors, la formation qui comprend outre l’artiste Brandon Terzic, joueur de Oud et de luth, Mawuena Kodjovi, bassiste-trompettiste, Rami El Aasser, percussionniste et Nahid, son incroyable choriste et sœur, explore avec obstination les fusions musicales rétro-pop d’Afrique de l’Est. Dans ses textes la chanteuse soudanaise évoque les histoires de vies, de diaspora, d’êtres humains piégés par les guerres et les migrations forcées.
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