Urban Gawlo, le premier opus de Dioba
Le 16 décembre dernier, le Just For U a servi de cadre de lancement du tout premier album de l’artiste mauritanienne d’origine sénégalaise Dioba.
Urban Gawlo titre de l’album évoque la double culture de la chanteuse. Celle des Gawlo qu’elle n’ose pas totalement s’approprier totalement par pudeur et par respect pour ces divas qui composent cette caste dépositaire d’une riche tradition et qu’elle dilue dans cette modernité et cette urbanité de son temps.
C’est une artiste à la fois plein d’assurance, humble et pudique qui s’est présentée au showcase devant le public composé essentiellement de journalistes, de proches et de professionnels de la musique. Sorte de melafah, coiffure traditionnelle, Dioba a séduit par sa voix imprenable.
La Go du fleuve est une voix. Une très belle voix. Elle jouera quelques morceaux issus d’Urban Gawlo. On citera entre autres : « Allah »pour rendre grâce à son seigneur, « Jaat » pour souhaiter la bienvenue à l’invité ou au nouveau-né c’est selon dit-elle et enfin « Fouta » en hommage à la terre des ancêtres. Dioba chante en Poular, en Hassania et en wolof.
Elle surfe ainsi sur toutes les sonorités du nord du Sénégal, de la Mauritanie et même du Mali. Dans ce sens, Dioba est une artiste faite pour embrasser une carrière internationale. D’ailleurs, c’est le vœu de Moussa Diop son producteur : « cet album réalisé sans sponsor vise en plus du public national, le public international » a indiqué le patron de Sangomar production.
Le groupe de Dioba composé d’un claviériste, d'un bassiste et d'un percussioniste accompagne merveilleusement la voix roque et mélodieuse de la Go du fleuve. Urban Gawlo a tout pour cartonner. Il lui reste peut-être à séduire un public local peu enclin à écouter une musique autre que Mbalax.
Seulement, comme l’a si bien dit Guissé Pene maitre d’œuvre du showcase de Dioba, il est temps de mettre fin à ce culte de la médiocrité dans les médias qui plombe les efforts des artistes de qualité.
Née en 1982 à Nouakchott, Dioba est issue d’une famille de griots dont elle à la fois fière et respectueuse. C’est la raison pour laquelle, elle ne s’attarde pas trop sur cet aspect de son pédigrée. Elle veut être moderne, rêve de jouer du blues, du jazz en les mariant avec les sonorités africaines. Toutefois Dioba gagnerait à mieux communiquer et à mieux partager son parcours.
En effet, quand on lui demande qui sont ses influences ou ses références dans la chanson, sa réponse est évasive et elle soutient qu’elle n’en avait pas. Peut-être que la question fut mal formulée.
Dans tous les cas, il est important dans le show-biz de savoir raconter une histoire. En attendant ces améliorations qui arriveront sûrement avec l’expérience, la nomade a de quoi conquérir le monde.
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