Yves LeNoir convoque la mémoire d’Um Nyobe à travers « Sango »
De sa voix puissante, le compositeur et coach vocal camerounais Yves LeNoir a lâché le 10 avril 2023, son nouveau titre « Sango », extrait de son projet global Libágàg.
La chanson écrite et chantée en langue bassa (Cameroun), est un récit du lendemain de la mort du héros indépendantiste Um Nyobe.
Pour donner du volume à ce conte singulier, il fait appel à un personnage fictif, un vieillard du nom de Bakedeg Ba Ntom. Il s’agit dans ce récit imaginaire, d’un voisin de l’homme politique assassiné sous les feux de la puissance coloniale française à l’époque, le 13 Septembre 1958. L’année « 1958 » qui d’ailleurs, a été le nom du disque d’un de ses mentors, le polyinstrumentiste Blick Bassy, résident en France, sorti en 2019.
« Sango » est mis en ligne quelques mois après sa mini-tournée dans les villes de Douala et Yaoundé (Cameroun), et ses dernières apparitions lors d’évènements musicaux ponctuels, où d’ailleurs il a pu séduire son public.
« Sango » est un rappel mémoire, qui engage le sentiment d’inachevé par son départ prématuré à 45 ans, mais aussi la construction d’un avenir répondant à la protection de notre patrimoine historique, voire immatériel. Les rifts de la guitare, mêlés à la voix puissante et maîtrisée d’Yves Le Noir, dégagent une énergie des plus profondes. Le mélophile se sentant en plein voyage, avec les gazouillis des oiseaux en tout début, qui plonge dans un environnement sauvage et authentique, comme si nous étions en pleine forêt en pays Bassa.
En rappel, Samedi 13 septembre 1958, à Boumnyebel, département du Nyong-et-Kéllé au Cameroun, Ruben Um Nyobe chef du mouvement insurrectionnel camerounais et fondateur du parti de l’Union des Populations Camerounaises (U.P.C.), tombait avec quatre de ses compagnons sous les balles d’une patrouille. La disparition du leader nationaliste, dont la réhabilitation de la mémoire intervenu dans les années 1990, a porté un coup décisif au mouvement insurrectionnel déclenché par le parti politique l’U.P.C, aujourd’hui divisé en plusieurs factions.
En 2019, Yves LeNoir met sur le marché musical son 1er album I Ndjel qui est passé quasiment inaperçu. Ce digne fils de Bondjock a vu le jour le 4 décembre 1989 à Esek (ville située dans la région du Centre, Cameroun). Il est auteur-compositeur, interprète, instrumentiste (principalement la guitare), coach vocal, professeur de musique.
Inspiré par sa maman, Yves LeNoir intègre le groupe de musique religieuse Écho Du Sinaï en 1999. En 2004, il rejoint le groupe Garçons de Christ ; un boys band dans lequel il s’intéresse particulièrement à l’harmonisation vocale. Après 5 années de bons et loyaux services, Yves LeNoir co-fonde le groupe a capella Rebuilt qui va devenir une référence dans le milieu gospel camerounais.
Avec son groupe, il a sa 1ère reconnaissance en devenant vice-champion au Gospel Music Awards en 2014 dans la catégorie Révélation.
En 2016, son groupe et lui font la cover du titre « Ndolo Bukate » de l’artiste Charlotte Dipanda qui va d’ailleurs beaucoup l’apprécier. La même année, via un concours, Yves LeNoir intègre le Groove Collective de l’illustre bassiste André Manga.
Cette opportunité va lui permettre d’apprendre auprès des mastodontes de la musique camerounaise et internationale telles que Serge Maboma (du groupe Macase), Manu Dibango, Jonas Yologaza entre autres.
C’est ainsi qu’en 2018 il présente son tout 1er projet solo, le single « Koba ». 1 an plus tard, il participe au concours Renaissances Music Awards (RMA) où il finit à la 2e place du podium, avec le Prix Espoir. Quelques temps plus tard, Yves LeNoir est Champion du Cameroon Urban Night organisé par la chaîne panafricaine BBLACK AFRICA.
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