Précurseur de la rumba congolaise : Le 32ème anniversaire de la mort de Grand Kallé célébré dans la méditation
Par Saint Hervé M’Buy
Le 32ème anniversaire de la mort du musicien Kabasele Tshamala, dit Grand Kallé, a été célébré dans la méditation, a dit, jeudi dernier à l’Agence congolaise presse, Jeannot Bombenga, patron de l’orchestre Vox Africa, considéré comme l’un parmi ses héritiers dans la musique congolaise. Aucune manifestation publique n’a été organisée par aucune organisation musicale de la République Démocratique du Congo, a-t-il regretté
Décédé le 11 février 1982 à Paris, le patron de l’orchestre « African Jazz » est considéré comme le père de la « Rumba congolaise moderne » et le premier Congolais à avoir monté un groupe musical dans sa forme actuelle.
Grand Kallé demeure immortel grâce à ses nombreuses œuvres musicales mythiques dont « Indépendance Tcha Tcha », tube sorti à l’accession du Congo à l’indépendance, en juin 1960, et devenu depuis un classique de la musique africaine. L’orchestre « African Jazz » avait accueilli de nombreux musiciens de renom tels que Pascal Sinamweyi Tabu Ley, Jeannot Bombenga, Nico Kasanda, Manu Dibango et autres. Il figure parmi les précurseurs de la rumba congolaise.
Pour la petite histoire, Kabasele Tshamala surnommé Kallé Jeff a pu en son temps imprimer une note de modernité à la musique congolaise par son style voici plus d’une vingtaine d’années.
Kallé était une grande star de la musique congolaise dans les années 1950. Cet artiste talentueux par son savoir-faire a hissé haut la musique congolaise jusqu’à Cuba. En lui seul, il s’illustre en précurseur de la musique congolaise moderne. Luambo Makiadi de son vivant, et Tabu Ley Rochereau n’ont pas hésité au cours d’une chanson posthume dédiée à l’artiste, de designer Kabasele comme le « précurseur de la musique zaïroise moderne » (ndlr : congolaise moderne). Et plusieurs écrits soutiennent cette vérité entre autres du feu général Michel Lonoh, dans son ouvrage consacré aux pionniers de la musique congolaise.
Cette musique africaine, à la croisée des chemins entre les traditions musicales populaires et les modernités, comme le souligne le Général Lonoh Malangi, à l’époque, est raffolé par les mélomanes d’Afrique, de l’Europe et d’outre-mer. De la musique de griot (ndlr :Ngembo), il a apporté une version orchestrale et il a donné l’impulsion à une école de la musique congolaise dont plusieurs stars congolaises se réclament.
Chanteur, auteur compositeur et chef de groupe, Grand Kallé a composé plusieurs tubes à succès dont « Indépendance Cha cha ». Sa carrière s’est particulièrement développée au sein du groupe de rumba africaine et de cha-cha. Son groupe African Jazz alors le plus populaire a vu passer dans ses rangs le saxophoniste camerounais Manu Dibango et les chanteurs Tabu Ley Rochereau, Jeannot Bombenga et Pepe Kallé.
En 1960, il fonda son propre label, Surboum African Jazz, qui a notamment intégré dans ses rangs le Tout puissant Ok Jazz de Franco Luambo Makiadi et permit de diffuser des enregistrements de qualité vers les marchés occidentaux.
Né en 1930 à Matadi, dans la province du Bas-Congo, Joseph Kabasele Tshamala est décédé le 11 février 1982, à Paris, en France, à l’âge de 53 ans. Lors de ses obsèques, à Kinshasa, un groupe de musiciens cubains lui a rendu hommage.
Commentaires
s'identifier or register to post comments