Mosty : Coqueluche montante du rap ivoirien
Dans l'effervescente scène du rap ivoirien, elle se démarque par son style polymorphe, son attitude assumée et son énergie marquante. Originaire de Côte d'Ivoire, Mosty est une talentueuse rappeuse qui combine avec conscience rap scandé et chant urbain afin de créer un univers musical de pluralité et entraînant.
Un flow aussi mixte que ses références
Mosty ne se contente pas d’utiliser l’esthétique assimilée à travers ses classiques US ou européens, elle va chercher aussi dans l’intonation de ses origines ivoiriennes. De fait, elle raconte à travers son débit, son style de scansion, son style de chant, l’histoire d’une quête d’équilibre entre ses appartenances et ses apparences. Elle l’exprime notamment, à travers ses premières œuvres qui sont le reflet de son sens de l’ancrage, de sa volonté à exister par les interférences ivoiriennes qu’elle se réapproprie, tout en conservant toutes les références rap qui l’ont bercé ou forgé.
Ainsi, elle exprime avec pointe d’humour, zeste de taquinerie, afflux d’émotions sentimentales ; sa quête d’équilibre de forme et de fond. Cette capacité à fusionner différents codes lui permet de se démarquer, d’affirmer une singularité dont l’authenticité réside dans l’hybridité.
Une direction artistique fluctuante et éclectique
Les influences musicales de Mosty sont aussi diverses que ses talents. Des légendes du rap aux icônes africaines, elle semble ainsi puiser son inspiration dans une variété de genres et de sonorités. Le tout consolidé par ses racines ivoiriennes qu'elle célèbre en requérant à des artistes planétaires locaux tels que Meiway ou Ernesto Djédjé. Cette diversité se reflète davantage dans une musique au socle primordialement hip-hop. Produite essentiellement par Mr. Béhi, c’est à partir de celle-ci, que Mosty offre de plus en plus des mélodies tendances et des paroles vaporeuses.
En effet, après une pause en 2022, pour des raisons intimes et émotionnelles ; elle opère une transition d’un rap typique à une approche plus mélodique. Ainsi, depuis son solo « God bless Africa » jusqu’à ses nouvelles collaborations avec Paulo Chakal et Lala &ce, tout dénote d’une nouvelle orientation esthétique. Celle-ci se traduit par une intention explicite à rendre son travail plus aérien, plus expérimental, plus chanté, plus afro-urbain qu’auparavant. Ce qui se perçoit titre après titre, à travers son EP Ascension qui se propose d’être une sorte de manifeste d’une métamorphose ascensionnelle. Autant dans l’intensité des chansons que dans la gradation des mises en danger musicales de Mosty. Un atout qui pourrait probablement contribuer à maximiser une quête d’exportation plus accrue et à toucher le plus possible une cible diasporique.
Au final…
A travers son cheminement musical, Mosty semble tracer une voie à la fois personnelle, personnifiée et universelle, où chaque projet témoigne de son désir de se réinventer continuellement. Son évolution, marquée par une quête incessante d’équilibre et d’enrichissement artistique, ouvre la porte à un avenir où la fusion dans son art pourrait bien devenir son sceau, à la croisée des cultures, des genres et des émotions. Un avenir qui, peut-être, ne se mesurera pas en succès immédiats, mais en traces durables laissées dans l’esprit de ceux et celles qui l’écoutent.
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