La musique live à Madagascar
Par Niry Ravoninahidraibe
Avant de se produire en salle ou dans un festival ou encore se chercher un promoteur, il faut savoir que Madagascar a son système et son « top ten » des lieux de concert.
Un classement des lieux de concert organisé selon le palmarès des artistes, allant de l’artiste confirmé à l’artiste populaire. Mais surtout, cela s’établi selon leur fréquentation de ces lieux. Les festivals constituent également des opportunités, toutefois, la plupart des promoteurs n’ont d’yeux que pour les artistes des musiques tropicales. Un classement des genres musicaux s’effectue en parallèle, pour les quatre premiers de la liste : musique du monde et musique traditionnelle, la cinquième place pour les variétés, la sixième, pour les artistes des genres populaire, le septième pour un genre populaire, les « musique tropicale », à la huitième et neuvième place, les salles sont classées en fonction de la fréquence de l’emploi et de leurs capacités. En dernière position, ce sont les petits espaces de prestation dans les bars.
Les lieux de production.
Dans la liste des dix premiers lieux de concerts à Madagascar, tout en haut se trouve le Centre Germano-Malagasy (CGM), à cet endroit on est sûr d’assister à un spectacle de qualité assuré par un artiste ou un groupe de renom ou encore novice, local ou étranger. C’est l’une des meilleures idées pour passer une bonne soirée le vendredi, c’est un centre culturel avec une ambiance décontractée, presqu’à l’image d’un bar et il n’y a pas de grande barrière entre les artistes et les fans, autrement dit une ambiance conviviale. En seconde place, l’Institut Français de Madagascar (IFM), toujours à la capitale, c’est un centre culturel davantage tourné vers des actualités musicales étrangères, la salle de spectacle est grande et les programmations sont aussi d’ordinaire dédiées au vendredi vers 19h. En troisième position vient en plus restreint, discret mais franchement étroit il y a le Pub Ambatonakanga, situé en amont après le restaurant Planète. La salle limite ses entrées, elle est devenue un lieu habituel pour voir un concert et siroter un verre.
Depuis 2014, cet endroit est devenue incontournable, la scène accueille tous les genres de musique et cela les grandes pointures comme les artistes peu expérimentés l’ont compris. En quatrième position il y a les Alliances Françaises de toute l’ile, celle de la capitale est peut active vu ce rang mais dans les provinces il s’agit de l’un des premiers lieux de concerts, et ce sans compter les boites, à la même position, le Centre Malgache pour le Développement de la Lecture Publique et de l’Animation Culturelle Cemdlac, situé à Analakely, tout près de l’IFM mais du côté de la Gare.
En cinquième place dans la catégorie scène pour variétés musicales se tiennent celles qui prennent un style de cabaret : la salle de spectacle de l’Hôtel Carlton, Le Paprika, SK Mélody en périphérie, un peu plus de dix kilomètre en partant d’Antananarivo, toujours à Tana : Le Pavé, Le Piment Café, mais ceux là sont plus pour les artistes expérimentés qui ont un public fidèle.
En numéro six il a les scènes en plein air, où se produisent majoritairement les artistes de la tendance musicale: le Stade Alarobia, Anosimasina Itaosy, Le Coliseum. En septième place, les endroits prisés pour artistes originaires des côtes : Le Jao’s Pub ainsi que Le Glacier. A la huitième place se trouvent les scènes qui ne servent que rarement et pour les plus populaires des artistes : Le Palais des Sports Mahamasina, l’un des plus grands stades de la capitale, le Centre Culturel Esca (CCESCA), le Jardin Antsahamanitra et le Jardin d’Andohalo ont également une forte capacité, ce sont des scènes en plein air, le dernier lieu cité accueille maintenant périodiquement des artistes de « Hira Gasy ». A la neuvième place, le Jardin d’Ambohijatovo et le Tranom-pokonolona Analakely, utilisés pour de rares occasions mais toujours avec une grande capacité et aussi une accessibilité. En dernière place nous avons des lieux étroits, pratiquement dans le même genre que Le Pub Ambatonakanga à la différence que la plupart du temps leurs programmations passent inaperçus, il s’agit de Mojo Bar By no comment, Tana Arts Café, Joe Bananas et Outcool.
Festivals et promoteurs
Madagascar manque cruellement de promoteurs/ de producteurs, ce qui n’empêche pas l’ascension des artistes. Un bon nombre d’entre eux ont déjà trouvé le filon, le chemin vers la reconnaissance, ce qui se tient en trois points : les tournées internationales, le profit qui fait de leur musique leur activité professionnelle et enfin cette façon de plaire durablement. Toujours est-il que les scènes et les festivals constituent occasionnellement des opportunités. Il est vrai que promoteurs et artistes peuvent se rencontrer dans les festivals comme Mamahoaka à Antsirabe, situé à 150km environ de la capitale, le Festival Zegny Zo en plein Nord de l’île, pour ce qui est d’Antananarivo : le Festival Madajazzcar, exclusivement pour les musiciens de jazz et enfin le festival des Musiques vivantes, Angaredona.
Mais ce qui est plus sur c’est une approche, c’est-à-dire une initiative de concert de la part des artistes dans les centres culturels, en même temps qu’une recherche d’aide auprès d’artistes qui ont réussi. Les festivals sont surtout avantageux du fait qu’ils réunissent des artistes, leur permettant de partager passions et expériences. Mais encore, les musiciens de jazz sont pratiquement sur de trouver des opportunités grâce à ce festival international. Le festival du Nord de Madagascar est aussi un tremplin conséquent étant donné son caractère international et le fait que les rencontres entre artistes peuvent être soldées par de nouvelles collaborations. Tout cela fait que cette partie de l’île, qu’est Diego pourrait constituer des opportunités.
Le choix entre autoproduction et promoteur
Les promoteurs s’intéressent surtout aux artistes de musique tendancielle, tout particulièrement la musique tropicale. Il s’agit du genre musical qui engendre le plus de dépense, c'est-à-dire une promotion constante et accrue dans les médias, d’où la nécessité du sponsor qui est donc le producteur. Et ceux-ci réussissent à organiser des concerts pour leurs protégés, que ce soit au niveau national ou international. La musique tropicale est ainsi devenue un filon de popularité mais tout se tient grâce à la promotion médiatique. On peut aussi trouver des promoteurs qui sont surtout des organisateurs de concerts lors des fêtes, ce qui constitue les quelques profits des artistes, de par leurs cachets lors des prestations. Et parmi ces organisateurs il y a Oktoberfest avec la compagnie Star mais aussi depuis 2014, la chaîne de télévision Dreamin. Cependant, la plupart de leurs activités concernent les jeunes gens. En somme, lorsqu’il s’agit de genre de musique autre que tropical et urbain, les artistes se doivent de se baser sur les scènes les plus prisés, les centres culturels et bien sur les festivals.
Sources :
- Centre Germano-Malagasy: http://www.goethe.de/ins/mg/ant/frindex.htm
- Institut Français de Madagascar: www.institutfrancais-madagascar.com
- Alliance Française: http://www.alliancefr.mg
- Paprika: https://www.facebook.com/paprikamadagascar
- Le Pub Ambatonakanga: https://www.facebook.com/pages/LE-PUB-Lounge-Bar/156106247761311?fref=ts
- Festival madajazzcar: www.madajazzcar.mg
- Le Glacier: www.hotel-glacier.com/cabaret.php
- Article sur le dernier événement au jardin Andohalo: http://fr.allafrica.com/stories/201505112246.html
- Palais des Sports Mahamasina: http://www.lexpressmada.com/blog/actualites/palais-des-sports-mahamasina-les-travaux-de-rehabilitation-reportes-en-2016-26462
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