Walabok, la série innovante de Fatou Kandé qui raconte la jeunesse sénégalaise à travers le hip-hop
La cinéaste et plasticienne sénégalaise Fatou Kandé Senghor a organisé à Dakar (Sénégal), dans la soirée du 9 juin 2021, l'avant-première de sa série Walabok, qui aborde dans un contraste de drame et d'humour subtil, des sujets liés à la jeunesse et au hip hop sénégalais.
Dans l'antre du Grand Théâtre Doudou Ndiaye Rose, Fatou Kandé Senhgor a réuni une cohorte de créateurs (acteurs, vidéastes, musiciens), mais aussi des entrepreneurs, journalistes et personnalités sénégalaises de la culture, pour la présentation de sa nouvelle réalisation cinématographique, qui reprend dans son intitulé, le mot « Walabok », qu'elle avait déjà utilisé en 2015 sur la couverture de son livre Wala Bok: Une histoire orale du hip hop au Sénégal.
Difficile de parler de l'appropriation sénégalaise du hip hop, sans remonter à la genèse américaine du genre dans le New York (États-Unis) des années 1970, et à sa conquête progressive du reste du monde.
Fatou Kandé Senghor a donc opté pour une approche méthodique, en projetant dans un premier temps à ses convives, une série de reportages et de témoignages sur l'histoire globale du hip hop, avec des extraits du film documentaire The Furious Force of Rhymes, Hip hop, le monde est à vous ! (2010) de Joshua Atesh Litle.
Elle a ensuite offert, pour la plus grande délectation du public, une compilation exceptionnelle de tubes qui ont marqué la naissance du hip hop galsen (sénégalais), avec leurs auteurs bien connus : Matador, Fou Malade, les artistes des groupes Pee Froiss, Da Brains ou encore PBS...
La projection très attendue des 3 premiers épisodes de la série Walabok, moment phare de la soirée, a été précédée de l'allocution de Germain Coly, de la direction de la cinématograhie (DCI) et du Fonds De Promotion De L’industrie Cinématographique et Audiovisuelle (FOPICA), qui a salué la bravoure de Fatou Kandé Senghor qui a pu grâce à sa série, « soulevé les problèmes auxquels sont confrontés de nombreux jeunes, tout en développant une énorme économie autour de son projet ».
En effet, Germain Coly a tenu à le rappeler, une série, c'est également une opportunité d'emploi pour les acteurs, techniciens et autres intervenants.
Fatou Kandé Senghor, invitée ensuite sur l'estrade du Grand-Théâtre par le professeur Massamba Guèye, modérateur de la cérémonie, a expliqué que l'organisation de l'avant-première de sa série un 9 juin, n'était pas fortuite. En effet, à la même date, en 2007, s'éteignait Ousmane Sembène, écrivain, réalisateur et figure emblématique de l'art contemporain africain, à qui l'auteure de Walabok a voulu rendre hommage.
Dans la foulée, la cinéaste sénégalaise, lauréate du pitch de la francophonie (catégorie série télé) au FESPACO 2017, a invité sur le podium, la centaine d'acteurs qui a participé au tournage de son feuilleton, ainsi que les réalisateurs avec lesquels elle a collaboré : Pape Abdoulaye Seck et Zul Klifi Lawani. Toute l'équipe a été ovationnée par le public.
C'est autour de 21h15 (heure locale), que la diffusion du premier épisode de Walabok a débuté, et tout de suite, le visage candide de Mossane, le personnage principal de l'oeuvre, a captivé l'attention du public.
Belle et talentueuse, Mossane qui envisage de faire carrière dans le rap malgré de nombreux obstacles, est le symbole d'une jeunesse sénégalaise pleine d'ambitions et de rêves, qui doit faire face à de dures épreuves pour les réaliser. Elle représente plus spécialement la jeunesse féminine, qui veut se défaire des pesanteurs sociales et des discours machistes pour s'épanouir pleinement...
Les 30 épisodes de Walabok, produits par Waru Studio en partenariat avec Orange Studio, et grâce au soutien du Fonds image de la Francophonie et du FDCU, aideront sûrement le jeune public africain, à répondre à la problématique soulevée lors de la soirée, par l'orateur Massamba Guèye : « Faut-il simplement dormir et poursuivre ses rêves ou se lever pour les réaliser ? ».
La série est à suivre en intégralité dès le 21 juin 2021 sur la plateforme Wido. La version wolof (langue du Sénégal) et celle doublée, seront diffusées plus tard sur des chaînes de télévision locales et continentales.
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