Idir, le géant kabyle en 10 chansons
Le célèbre chanteur algérien Idir est mort samedi, le 2 mai 2020 à Paris (France). Il avait 70 ans. Idir était connu pour son engagement pour la culture berbère qu’il a sublimée sur les scènes internationales à travers sa musique empreinte de nostalgie et d’émotion. Pour rendre hommage à ce géant de la chanson kabyle, Music In Africa vous fait (re)découvrir 10 de ses chansons.
« A Vava Inouva »
Le titre fait partie du premier album du chanteur. Il est déjà un tube international quand il sort en 1976 sur l’opus du même nom, produit par la maison de disque française, Pathé-Marconi.
La chanson est composée par Idir en1973 pour une chanteuse mais, par la force des choses, c’est lui qui l’interprète la première fois à la radio nationale algérienne. « A Vava Inouva » est une berceuse, elle exprime avec force et douceur, l’identité kabyle dans l’Algérie moderne.
« Ay Arrac Negh »
Le second disque d’Idir, Ay Arrac Neg, (À nos enfants), est publié en 1979 sur le label Azwaw. Il est composé de 10 titres dont « Isefra », « Cfiy » ou encore « Ay Arrac Neg » qui donne son nom à l’album. Grâce au succès de ce disque Idir enchaîne une longue tournée avant de se retirer presque totalement de la scène musicale pendant près de dix ans.
« Adrar »
Idir revient au-devant de la scène à la faveur d’une compilation de ses deux premiers albums, publiée en 1991. Libéré également de son premier producteur après un long procès, il enregistre de nouveau « A Vava Inouva », considéré comme l’un des premiers tubes de la world music.
En 1993, il sort un nouveau disque de 14 titres, les Chasseurs de lumières, sur le label Blue Silver. Le poète y pose sa voix douce sur des mélodies et rythmes folks qui rappellent sa Kabylie natale, notamment sur des titres comme « Adrar » (Le silence de la Montagne).
« A Tulawin »
« A Tulawin » (Une Algérienne debout) est compris dans l’album Identités, publié en 1999 chez Sony Music Entertainment ; c’est comme l’a appelé Idir lui-même, un album/partage. Il y réunit en effet de grands noms comme Goeffrey Oreyma, Gnawa Diffusion, Maxime Le Forestier, l’Orchestre National de Barbes, Manu Chao qui revisitent ses plus belles chansons. « A Tulawin » est une composition féministe où l'on entend aussi l’écrivaine Khalida Messaoudi qui déclame un texte en français ; sa voix s’enchevêtre avec une autre, qui elle, déclame en wolof. Un magnifique mélange.
« Tizi Ouzou »
« Tizi Ouzou » est une adaptation de Brahim Izir, de la chanson « San Francisco » du chanteur français Maxime Le Forestier. Présent sur Identités, on la retrouve aussi sur l’album Deux rives, un rêve, sorti en 2002 publié chez Sony. La chanson rend hommage au musicien et grande figure militante de la cause identitaire amazighe, Lounès Matoub, mort assassiné en 1998 par des extrémistes.
« Pourquoi cette pluie »
« Pourquoi cette pluie » est également contenu dans la compilation Deux rives, un rêve, sortie en 2002. Il est écrit par le chanteur français Jean-Jacques Goldman sur une composition de l’Algérien.
C’est un titre inédit, qui parle des inondations survenues à Alger en 2001.
« Africa Teferka »
« Africa Teferka » est chanté avec le reggaeman ivoirien Tiken Jah Fakoly ; il est inclus dans l’album La France des Couleurs, sorti en 2007.
France des Couleurs rappelle l’album Identités, sorti en 1999, sur lequel Idir s’était entouré de plusieurs grands noms. Sur ce nouvel opus, il a partagé ses chansons avec Yannick Noah, Akhenaton, Grand corps Malade et Tiken Jah Fakoly, une manière pour lui de magnifier la diversité culturelle.
« Tout ce temps »
Extrait de France des Couleurs, « Tout ce temps » est interprété avec la chanteuse Zaho. C’est une belle composition, qui évoque sur une douce mélodie, la nostalgie du temps qui passe.
Idir était aussi connu pour sa simplicité et sa générosité.
« Adrar Inu »
« Adrar Inu » chante la beauté des paysages kabyles, de la montagne. Extrait de l’album, sobrement titré, Idir, sorti en 2013 chez Columbia, c’est une proposition plus intimiste, moins politique, mais toujours empreint d'émotion et de simplicité.
L’album accorde aussi une place de choix aux instruments traditionnels : T’bel, flûte à bec, bendir…
« Lettre à ma fille »
Le dernier album d’Idir, Ici et ailleurs, est sorti en 2017 chez Sony Music Entertainment. Il est composé de 13 titres et regroupe de grands noms comme Charles Aznavour, Patrick Bruel, Francis Cabrel ou encore Henri Salvador.
Il y chante également avec sa fille, Tanina, sur un texte de Grand Corps Malade, « Lettre à ma fille ».
Commentaires
s'identifier or register to post comments