
Le Forum Culturel : des panels virtuels pour faire l’état des lieux du secteur créatif africain
La plateforme noocultures.info a initié depuis quelques semaines, Le Forum Culturel, une série de panels virtuels autour des enjeux contemporains des arts et de la culture en Afrique. Tous les samedis, des experts sont invités à échanger et interagir avec les internautes autour de diverses thématiques. Le fondateur et responsable éditorial de la plateforme, Eustache AGBOTON, répond aux questions de Music In Africa au sujet de l’initiative.
- Eustache Agboton (Photo) : Tognidaho
Début juin, votre plateforme a lancé Le Forum Culturel, une série de panels virtuels autour du rôle des médias et journalistes culturels dans le projet culturel. Pourquoi une telle initiative ?
L’initiative n’est pas nouvelle. Elle date en réalité de 2017, si je ne me trompe pas. A l’époque, nous organisions, tous les mois, les Rencontres Mensuelles de la Culture, à Cotonou au Bénin. Ces rencontres ont évolué pour devenir Le Forum Culturel et ont d’ailleurs été exportées au Togo, pays frontalier du Bénin. Avec le temps, faute de moyens pour continuer les rencontres en présentiel et à cause de certaines contingences, l’initiative que nous avions voulu étendre à tous les pays de l’Afrique de l’Ouest, n’a pas perduré. Néanmoins, à l’occasion de certains festivals sur le continent, nous avons été invités à mettre en place des tables rondes d’échanges et nous nous sommes rendus compte, une fois encore, que ces créneaux sont nécessaires pour maintenir le dialogue entre les toutes les parties prenantes du projet culturel, dont les journalistes d’art et créateurs de contenus culturels.
C’est ainsi que nous avons pensé, dans le cadre d’un plan de célébration, cette année, du 5è anniversaire de l’association Nord Ouest Cultures, qui est l’entité promotrice de la plateforme panafricaine d’informations culturelles et d’analyses des démarches artistiques, www.noocultures.info, qu’il serait intéressant de reprendre ces rencontres. Et avec la place qu’occupe le numérique, de même que notre solide réseau sur le continent, il nous est apparu plus facile de le faire en ligne, pour briser les frontières physiques. Les panels se tiennent donc tous les samedis, dans la matinée, pendant 75 minutes, en direct sur les réseaux sociaux, avec une interaction avec les internautes.
Pour ce premier mois de mise en œuvre, nous avons trouvé judicieux de nous intéresser à la problématique de la place et du rôle des médias spécialisés, des journalistes culturels et critiques d’art dans le processus de création. Au total, nous avons tenu au cours des 5 samedis du mois, 6 panels qui ont abordé différentes thématiques autour de cette problématique.
Que peut-on retenir de ces différents panels et du rôle des médias dans le projet culturel ?
Les thématiques sont diverses, il faut le dire. Nous avons parlé par exemple de la formation des journalistes culturels, des enjeux de la critique d’art en Afrique, de la place des médias spécialisés dans le développement de l’art contemporain, de la création de contenus à l’ère du digital ou encore de la mobilité des journalistes. Pour chacune de ces thématiques, des panélistes et personnalités du monde culturel ont été sollicités pour opiner et nous permettre d’identifier les tenants et les aboutissants. Au total, 20 intervenants ont été mobilisés directement soit en tant que panélistes ou modérateurs, pour ce premier mois.
Ils ont tous reconnus et mis en avant, de même que les internautes dans leurs interventions, le rôle primordial que jouent les journalistes culturels et les médias spécialisés en art, dans le développement et la structuration du secteur créatif. D’ailleurs, je pense que cela ne fait plus aucun doute. Notre principal objectif, à travers cette série de panels, était plutôt de faire l’état des lieux et de voir comment renforcer ce rôle. Nous pensons que cela peut permettre de mettre davantage en avant la relation privilégiée que devrait entretenir les journalistes et les créateurs.
Parlant des intervenants, comment les sélectionnez-vous ?
Cela fait plusieurs mois que nous travaillons sur le projet. Nous avons d’abord identifié les thématiques. Ce qui n’a pas été compliqué vu que l’association Nord Ouest Cultures est vraiment investie dans les actions en direction de la professionnalisation des journalistes culturels, comme je le disais plus haut. Nous avons priorisé les thématiques actuelles. Ensuite, avec toute l’équipe, nous avons identifié les profils les plus indiqués pour intervenir, en tenant toujours compte du découpage géographique mais aussi des pratiques afin d’avoir une diversité de points forcément bénéfiques au débat. Ensuite, nous contactons les intervenants. Certains n’étaient pas disponibles et nous ont fait des recommandations. C’est donc l’ensemble de ces démarches qui nous ont permis d’avoir la vingtaine d’intervenants. Qu’ils soient des journalistes, et donc nos confrères, ou des acteurs comme par exemple Alif Naaba, le promoteur des Rencontres Musicales Africaines (REMA) au Burkina Faso ; ou Abdramane Kamaté, le Directeur général du Marché des Arts du spectacle d’Abidjan (MASA). Et nous nous en réjouissons.
Mais pour la suite, les internautes pourront faire des suggestions que l’équipe éditoriale devra étudier au moment de choisir les intervenants. En effet, tous les 1ers lundis du mois, nous publierons les thématiques qui seront abordée durant le mois, et les internautes pourront nous proposer des profils.
Que deviendront les différentes recommandations faites au cours de ces panels ?
Nous nous réjouissons déjà de pouvoir faire se dialoguer toutes les parties prenantes du secteur culturel. Le Forum Culturel, dans sa version actuelle, se tiendra tous les samedis, jusqu’à la fin de l’année, soit une trentaine de séance. C’est énorme. Et nous avons pris les dispositions pour d’une part, archiver ces discussions, mais aussi vulgariser les différentes recommandations sous quelque forme que ce soit. Étant dans le domaine des médias, la première option est de produire du contenu à partir des panels mais nous pensons aussi pouvoir aller loin avec l’édition d’un livre blanc en version numérique à la fin.
Articles populaires
Sur le même sujet






Commentaires
s'identifier or register to post comments