Paco Diatta - Partager la musique et l’unité à travers le monde
Au cœur de l'été, les mélodies envoûtantes de Paco Diatta ont conquis la scène de la 2e nuit du Festival International de la Gastronomie et des Arts du Spectacle (FIGAS) 2023. Un show exceptionnel qui a marqué cette cinquième édition du festival, mais aussi l'artiste lui-même. Dans une conversation exclusive avec Music In Africa, Paco nous dévoile son ressenti à l'égard de cet événement au cœur de la France et partage ses expériences en tant qu'artiste engagé dans de multiples projets inspirants comme le North America Tour qu’il est en train de faire au Canada et aux États-Unis actuellement.
Bonjour Paco, tu as assuré un show exceptionnel lors de la 2e nuit du FIGAS 2023 en juillet dernier. Qu'est-ce que ça t'a inspiré de prendre part à cet événement au coeur de la France ?
Bonjour Lamine ; je suis vraiment très content d'avoir pris part à cette 5e édition du FIGAS et je tiens déjà à remercier toute l'équipe d'organisation du festival, notamment le promoteur Lat Souck Ndiaye et tout le personnel de l'agence Afrik'Culture Consult. Ils ont tous été bienveillants et accueillants avec moi.
Je les remercie aussi pour ce festival - une très belle initiative qui réunit des créateurs d'Afrique, loin de leur terre, pour leur donner la précieuse occasion de partager des moments mémorables, de découvrir les cultures des uns et des autres, et faire du networking.
Dans cet événement, j'ai vu se manifester ce que j'appelle le pouvoir d'agir ensemble et j'en ai été émerveillé !
Ta prestation a été remarquable Paco ; tu as joué le même soir que le groupe mythique Xalam 2 et la brillante Jahelle Bonee de la Côte d'Ivoire. Comment as-tu reçu tout l'amour que le public t'a donné ?
Je garde l'heureux souvenir d'un public métissé et chaleureux, venu des 4 coins de la France pour prendre part à ce show unique.
Ce qui m'a le plus marqué, c'est qu'ils ne connaissaient pas forcément ce qu'on devait leur proposer ; pour eux, c'était certainement du nouveau. Mais ils ont fait preuve d'une grande ouverture culturelle et ils ont dansé sur nos sons. Pour l'artiste que je suis, je vous assure que ça fait chaud au coeur.
J'ai suivi Xalam et Jahelle avec beaucoup d'attention, j'étais vraiment heureux pour le beau travail qu'ils ont eux-aussi abattu sur scène. Quand j'ai vu Xalam, je n'ai pu m'empêcher de penser à Cheikh Tidiane Tall (paix à son âme) qui a été un de mes mentors et qui me promettait qu'un jour, je me remémorerais tous nos moments de musique.
C'est lui qui m'a appris à jouer à la guitare et il planifiait d'ailleurs de m'intégrer dans le groupe Xalam, mais le destin m'a finalement tracé une autre trajectoire. Mais écouter ses riffs retentir au coeur de la France, m'a empli d'émoi et de nostalgie...
Savoir que Music In Africa a également pris part à cet événement pour la couverture, m'a davantage galvanisé. Je suis très reconnaissant envers ce média qui ne fait que du bien aux artistes africains. Je profite d'ailleurs de cette interview pour vous remercier encore...
Cette année, tu fais partie des artistes sénégalais qui ont été les plus actifs et on t'a vu jouer sur différentes scènes à l'international.Tu prépares d'ailleurs une tournée en Amérique du Nord très prochainement. Que doit-on savoir de ce programme ?
Oui l'Amérique sera une grande découverte pour moi ! Cette tournée a été rendue possible par un travail monstrueux abattu par la communauté casamançaise en Amérique du Nord, qui a collaboré avec différentes associations à Toronto, Montréal, New York et Washington, pour me donner la chance d'aller jouer dans ces grandes villes...
Je le redis, ce voyage sera pour moi une découverte mais je suis enthousiaste à l'idée de m'y rendre pour rencontrer de nouvelles personnes, faire du réseautage et poursuivre ma mission, tout simplement !
Je remercie encore toutes les personnes qui ont travaillé pour me créer cette opportunité, notamment la communauté casamançaise et surtout l'association MWIIS qui a profité de ma participation au FIGAS pour booster la communication en Amérique du Nord.
Paco, tu es engagé sur de nombreux projets artistiques, parmi lesquels une initiative bien spéciale à travers laquelle tu veux mettre en avant des talents féminins de ta Casamance natale (Sénégal). Voudrais-tu nous en parler ?
Oui Lamine, ce projet dénommé La femme gloire repose sur cette philosophie que j'aime tant évoquer : le pouvoir d'agir ensemble !
J'ai toujours voulu, à travers mon art, rappeler aux jeunes générations que nos chances d'évoluer se multiplient quand on sait travailler ensemble, main dans la main...
À Dakar, au Sénégal, la scène est très dynamique et les collaborations se font quasi naturellement, mais en Casamance, dans le Sud du pays, la réalité est un peu différente, parce que tout le monde est dans son coin.
À travers ce projet, j'ai voulu réunir des talents féminins de différents coins de la région, pour travailler sur une compilation qui, je l'espère, pourra propulser chacune d'elles.
J'ai déjà travaillé sur un projet similaire il y a près de 20 ans, en collaborant avec de grandes voix de tout le Sénégal, dont Dial ou encore Kiné Lam. C'est ce que je veux reproduire avec mes soeurs de la Casamance.
Comme je le disais plus haut, le projet devrait déboucher sur une compilation, mais aussi un festival 100% féminin pour la promotion des participantes.
Paco, tu voyages beaucoup. As-tu du temps pour aller en studio ? Devrait-en s'attendre à une nouvelle production prochainement ?
Oui Lamine ; c'est déjà fait et ça va paraître aux États-Unis ! Il ne reste que le clip vidéo, mais j'ai déjà fait ce qu'il fallait en studio et j'espère que Music In Africa me soutiendra pour la promotion !
Un mot pour la fin ?
Oui, un mot de paix ! Pour notre Sénégal qui a connu un actualité politique assez mouvementée cette première partie de l'année, mais aussi pour toute l'Afrique, je ne souhaite que la paix, qui est le socle de tout développement. Il faut cesser les tensions, s'aimer véritablement et travailler ensemble pour aller vers des lendemains radieux pour tout le monde...
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